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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 11:22

Les médias aux ordres ouvrent le débat sur la retraite à 67 ans » -
Rien n’impose ni ne justifie de remettre en cause la retraite à 60 ans : au contraire il faut la conforter !

Au moment où l’on a 2000 chômeurs de plus par jour, voilà que les sarkozystes veulent aggraver cette catastrophe dont ils sont pleinement responsables en prônant la retraite à 67 ans ! Faire semblant d’ouvrir le débat est plus qu’une diversion, c’est une agression antisociale de plus. Comme le travail du dimanche. Comme le « trou » de la Sécu. Assez de politique réactionnaire et de choix réservés aux seuls actionnaires.
 
Il faut immédiatement des mesures anti chômage puissantes :

Sur le plan économique :

- l'Etat doit reprendre l'initiative en relançant de grands plans d'investissement via des services publics puissants. Le privé ne pouvant qu'être conforté dans son développement à moyen et long terme.

- l'Etat doit renationaliser les banques et contrôler le crédit.

Sur le plan social :

Il faut :


-       contrôle des licenciements abusifs
-       35 h hebdomadaires pour tous et 44 h de travail maxima hebdomadaires
-       deux jours de repos consécutifs hebdomadaires pour tous dont le dimanche
-       rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche
-       ré embaucher immédiatement dans la fonction publique pour combler les 140 000 postes supprimés
-       garantir la retraite à 60 ans et en revenir au réel : 37 annuités de cotisations
 
Voilà le cœur du programme de gauche que le PS devrait défendre immédiatement, il serait écouté, il regagnerait ses électeurs, il pourrait gagner les prochaines élections.
 
La redistribution du travail, c’est la clef de la redistribution des richesses. C’est la clef de la relance. Donnez 200 milliards aux salariés pas aux banquiers et la relance sera rapide.
 
Les Français travaillent dans les faits, dans le réel, 37 annuités en moyenne. 2 sur 3 ne sont plus au travail après 57 ans. Toute tentative, actuellement, d’élever l’âge de la retraite est pure hypocrisie réactionnaire néolibérale.
Non à la provocation de la retraite à 67 ans : c’est seulement un moyen de diminuer le niveau des retraites en fixant des durées de cotisations inatteignables.
 
C’est seulement un moyen de maintenir les jeunes dans le chômage, les petits boulots, la précarité. Alors qu’au contraire, quand il y a 2000 chômeurs de plus par jour, il faut que les seniors partent en retraite et que les juniors aient du boulot !
 
Il y a mensonge d’état sur tous les paramètres de la retraite : sur le boom des naissances depuis l’an 2000, sur l’espérance de vie après 60 ans, sur le taux de chômage d’hier et de demain, sur les modalités de calcul des retraites, sur l’encouragement aux retraites dites « complémentaires » et sur les « fonds de réserve » gaspillés…
 
La retraite n’est pas une épargne, la retraite est versée en direct, en temps réel par ceux qui travaillent à ceux qui sont en retraite. Cela vient des salaires, augmentez les salaires ! Et s’il le faut, s’il y a des difficultés de jointure entre ce qui est cotisé et ce qui est nécessaire pour maintenir une retraite décente à un taux de remplacement de 75 % calculé sur les 10 meilleures années en 37 annuités à partir de 60 ans, alors il faut hausser les cotisations salariales et patronales de 0,3 à 0,4 points comme le proposa, il y a 7 ans, le rapport du COR.
 
La retraite comme la Sécu reposent sur les cotisations de base et sur les salaires : augmentez les salaires, pas le paiement des « complémentaires » inégalitaires !

J'ajouterai à ce texte que le but de la manoeuvre du patronat et du gouvernement qui comptent de nombreux assureurs (Kessler, Bertrand et bien d'autres), est de provoquer la mise en faillite de notre système par répartition tant par les exonérations de charges patronales, sans aucune contre partie, que par les emplois précaires exonérés de charges eux aussi, qui deviennent le lot commun et par la remise en cause du contrat de travail et du CDI via le développement du statut de l'auto-entrepreneur.

Dans l'esprit de ces gens de l'assurance, il s'agit de travailler pour quelques intérêts particuliers, et non pour l'intérêt général qui est le propre de la République, en récupérant la mane financière que constitue les cotisations au profit des assureurs du privé. Aujourd'hui on en voit le résultat aux USA. Les retraites par capitalisation ayant été investies dans le domaine des actions de société, après la crise, nombreux sont les retraités américains de 70 ans et plus qui doivent se remettre au tavail faute de ressources.

Même chez nous, l'exemple est sous nos yeux avec tous ces retraités britaniques qui du fait de la double conjonction de la chute de la  livre et de la diminution du montant de leur retraite par capitalisation, au même motif que leurs congénères américains, se doivent de vendre leur maison acquise en France et de rentrer au pays. Leur retraite ne leur suffit pour assurer leur existence.

Voilà le résultat de la politique économique et sociale des libéraux que certains membres du PS comme Manuel Valls approuvent. Voilà l'insolance des sarkozystes révélée en grand jour encouragés qu'ils ont été tant par l'abstention lors des européennes de tous ceux qui vont subir de plein fouet les mesures anti sociales du gouvernement que par le vote blanc ou nul d'autres leaders républicains qui ont raisonné en la circonstance en fonction d'échéances électorales à venir c'est à dire en politiciens et non en politiques.

En conclusion, et à tous ceux qui se sont abstenus, je leur dirai que les absents ont toujours torts et qu'ils risquent de le payer très cher.
Jacky Eouzan

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14 juin 2009 7 14 /06 /juin /2009 09:22

 

 
Les fonds de réserves de retraite au péril de la finance
samedi 13 juin 2009
Auteur : par
Pierre Mascomère
 

LES FONDS DE RESERVES DE RETRAITE AU PERIL DE LA FINANCE

Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP)

Le 12 mai 2009.

Article de Pierre Mascomère, actuaire consultant, paru dans le quotidien aef.info du 21 avril 2009, publié ici avec l’autorisation de l’auteur.

 

Les fonds de réserves liés à la retraite par répartition, le FRR (Fonds de réserves des retraites [1] ) ou les réserves de l’Agirc [2] et de l’Arrco [3], enregistrent, fin 2008, de sévères moins-values : 20 % de moins pour le FRR par exemple. La raison de ces reculs est la forte exposition de ces fonds aux actions. Environ 25 % pour les réserves Agirc-Arrco, plus de 50 % pour le FRR.

Pourtant, le FRR répondait à tous les critères édictés par les financiers pour un fort investissement en actions : placement pour une très longue durée : (plusieurs dizaines d’années), absence de date butoir pour l’utilisation des fonds épargnés, absence de montants minimaux prédéfinis pour la valorisation du Fonds, etc.

La crise financière bouscule aujourd’hui les « fondamentaux » et les principes mis en avant par les financiers. Ainsi en va-t-il de l’affirmation péremptoire de la quasi totalité d’entre eux selon laquelle pour des placements à long terme, l’investissement en actions serait toujours supérieur aux placements en obligations.

Depuis une dizaine d’années, la différence importante de rendement constaté entre les placements actions et les placements obligations empêchait toute réflexion sereine. Au surplus, les démonstrations, souvent peu convaincantes, fleurissaient qui mettaient en avant la supériorité du placement actions. Ainsi, les indices actions étaient affectés de biais optimistes puisque ne prenant pas en compte les sociétés en faillite. Ainsi encore, des indices représentatifs des plus fortes capitalisations de sociétés marchant très bien et remplaçant, dans la composition de l’indice, celles qui marchaient moins bien, etc. Et, la plupart du temps, la non prise en compte des guerres…

 LA VÉRITÉ EST AILLEURS

La réalité est un peu différente. De 1970 à 2007, l’indice de rendement des obligations à dix ans, en Europe, a été six fois équivalent à l’indice actions Eurostoxx, et il s’est situé beaucoup plus longtemps au dessus qu’en dessous. Qui l’a dit ? Aujourd’hui, les chiffres de 2008 sont tombés. Ils sont sans appel : « avec la chute récente des marchés d’actions, le rendement depuis 1970 des obligations est partout devenu supérieur à celui des actions », observait Patrick Artus le 30 octobre dernier (n°491, Flash Economie). Et de se demander « s’il faut continuer à croire à la performance supérieure des actions lorsqu’elle sont conservées à long terme. » En constatant que l’ « on est confronté aujourd’hui, non pas à une volatilité à court terme du rendement, mais à des cycles très amples liés aux crises financières », alors que par ailleurs, le ROE [4] (rendement sur actions) va être réduit, Patrick Artus conclut que ces phénomènes sont « de nature à compromettre la supériorité du rendement à long terme des actions. »

Mais pourquoi ces financiers avisés, étaient ils persuadés de la surperformance à long terme des actions ?

Comme l’indique Patrick Artus : « l’idée de base derrière la surperformance à long terme des actions est que le rendement des actions est affecté d’une forte variabilité à court terme et que la détention sur le long terme des actions fait disparaître cette variabilité. » Et comme une prime de risque, attachée aux actions, rémunère cette variabilité, nos financiers ne pouvaient être que convaincus.

L’absolue croyance des financiers dans la surperformance des actions par rapport aux obligations sur le long terme a une explication. Ils ne prennent pas en compte des « valeurs extrêmes » et raisonnent souvent en écartant les « catastrophes ». C’est tout le contraire de l’assureur qui prend en compte en priorité les « catastrophes » et se couvre sur ce risque, ce qui explique qu’il n’existe pas de sociétés d’assurance qui ait fait faillite du fait d’une catastrophe. En revanche, de mauvais placements financiers ou des jeux imprudents ont eu raison du plus grand assureur de la planète, AIG.

 LE POIDS DES LOBBIES

De nombreux articles ont vanté les mérites des placements actions et quelques articles essaient encore aujourd’hui d’expliquer qu’elles sont le meilleur placement à long terme. La grande majorité des auteurs de ces articles travaillent dans la finance et ont un intérêt direct à la valorisation des placements actions. C’est une caractéristique de notre société : le poids des lobbies dans les choix et dans les études préalables à ces choix.

Tous les moyens sont bons pour convaincre les assurés de transformer leur contrat d’assurance vie en euros, dans un contrat multi-supports en actions. Dans l’intérêt des assurés bien sûr. En fait, c’est l’assureur qui a intérêt à cette opération de transfert. Une marge de solvabilité est requise de 4 % pour les contrats en euros (donc les obligations) et une marge de solvabilité de 1 % seulement dans le cas des actions. C’est 3 % de gagné sans effort, l’assuré supportant en plus le risque de l’assureur. Sans parler des commissions qui tombent, du chiffre de production qui monte…

Il s’est d’ailleurs trouvé un parlementaire, le député Jean-Michel Fourgous pour faire passer un « amendement » facilitant ce transfert d’un contrat euros en contrat multi-supports en gardant l’antériorité fiscale. Dans l’intérêt des assurées bien sûr ! On ne leur a pas dit la raison réelle de l’opération et on sous-entendait ainsi que les placements actions étaient meilleurs que les placements obligations… Si les déçus s’adressaient au député, celui-ci risquerait fort aujourd’hui d’être submergé par le courrier.

 LA DÉMOGRAPHIE NE JOUE PAS EN FAVEUR DES PLACEMENTS EN ACTIONS

Les médias fourmillent de titres et graphiques attirant l’attention sur la croissance du nombre de retraités par rapport aux cotisants et sur les conséquences de cette situation sur la retraite par répartition. Il est en revanche fait peu de cas de l’influence du vieillissement sur la valeur des actifs. Or ce vieillissement est une donnée qui préoccupe pourtant beaucoup les dirigeants des fonds de pensions américains. Curieusement, ce problème laisse de marbre nombre de nos économistes financiers en France.

La problématique est la suivante : s’il y a plus de vendeurs que d’acheteurs d’actifs financiers, la valorisation de ceux-ci a tendance à baisser. C’est ce qui se produit lorsque le nombre de retraités augmente par rapport à celui des cotisants. Si tout était intermédié [5] (sous forme de Sicav [6]par exemple) cette tendance serait sans doute plus visible. L’exemple du Japon semble montrer qu’il ne faut pas prendre à la légère ce type de phénomène [7].

 TROIS RAISONS POUR SE MÉFIER DES ACTIONS.

Pour finir, trois raisons non financières militent contre les placements en actions dans les fonds de réserve de retraite.

- D’abord, placer en majorité actions et espérer un fort rendement de ces placements suppose que l’on pense que ces rendements seront non seulement plus élevés que l’inflation, mais aussi que l’évolution des salaires, voire du PIB. Si tel était le cas, cela voudrait dire que l’épargne serait un vecteur de la retraite. Or, la sécurité de cette épargne pour la retraite n’est manifestement pas assurée [8].

- Le capitalisme, au moins le capitalisme financier, n’a pas toutes les vertus. La crise est là pour le rappeler à ceux qui l’auraient oublié. Des entreprises d’économie sociale (mutuelles, coopératives, associations) existent qui participent tout autant à l’économie générale que les sociétés par actions. N’envisager que des placements en actions de sociétés cotées est donc réducteur. C’est un avantage donné aux sociétés capitalistiques, donc un désavantage pour l’économie sociale. Est ce vraiment le but recherché ?

- Ces fonds de réserves sont pour les salariés des cotisations retraites mises de côté. Ils demandent surtout que ces cotisations ne se dévaluent pas et qu’elles suivent, si possible, l’évolution des salaires. Nous voilà ramenés à l’interrogation financière de départ : le rendement des actions est-il supérieur ? Selon l’Insee, en 2002, une réponse était plutôt « non » à 30 ans, « comparable » à 50 et « oui » à 100 ans [9]. Mais il n’existe pas de démonstration, que des constatations à partir desquelles on ne peut pas préjuger de l’avenir.

Par contre, on ne peut pas dire que le rendement à long terme des actions est supérieur à celui des obligations. Ni l’inverse d’ailleurs. Partant de là, ne confondons pas fonds d’investissement, fonds stratégique - dont c’est l’objet de placer en actions - et fonds de retraite, dont l’objet est le transport dans le temps d’une épargne ou de cotisations épargnées, sans perte de valeur réelle par rapport à l’inflation et si possible en rapport avec l’évolution des salaires. Mais avec le moins de risque possible, ce qui résout la question...

Encore un dogme qui tombe, comme la régulation du marché par ses acteurs... et bien d’autres....

Pierre Mascomère
Actuaire consultant 21 04 09

Documents et bibliographie :

- Journaux

  • La Tribune, lundi 23 septembre 2002, article de Jean-François Couvrat « Après le krach, le Papy-boom, un autre défi pour les marchés et les Etats ».
  • La Tribune (.fr) 98/06/2005 de Christophe Tricaud « Chère démographie ».

- Les Flash de IXIS et Patrick Artus

- Spécial Forum retraite CDC : 19 mars 1999 « Le vieillissement de la population est mondial, la malédiction de la génération nombreuse ».
- Flash 14 avril 2005, Patrick Artus « Les effets dangereux du cumul du vieillissement et de la faiblesse de l’industrie ».
- Flash 31 mai 2005, Patrick Artus et Marie-Pierre Rippert « Réformer la SS aux E.U. : est ce le bon moment ? Réformes et contexte de vieillissement aux E.U. ».
- Flash 27 avril 2006, Patrick Artus « Voit-on des signes de court-termisme des investisseurs » en particulier page 9 : «  Le risque d’un rendement faible de l’épargne dans le long terme ».
- Flash 13 septembre 2006, Patrick Artus « Vieillissement et actifs financiers (et immobiliers), rendements et demande d’actifs ».
- Flash 11 octobre 2006, Patrick Artus et Sophie Mametz « Les effets –étonnants- du vieillissement démographique au Japon ».

Et bien sur l’ouvrage de référence de Benoît Mandelbrot et R. L. Hudson : « Une approche fractale des marchés » (Odile Jacob).


Notes

[1] M’PEP : Le « Fonds de réserve pour les retraites » a été créé en 1999 par la loi de financement de la Sécurité sociale (gouvernement Jospin). Géré par la Caisse des dépôts, il est présenté comme étant le « 4e levier temporaire » devant permettre, grâce à une dose de capitalisation, d’assurer la viabilité du système de retraite. Il devrait prendre en charge une partie des dépenses des régimes de base du secteur privé à compter de 2020. C’est un fonds d’investissement, parfois considéré comme un « fonds souverain ». Initialement, le FRR devait être alimenté par le montant des privatisations, la vente de la quatrième licence UMTS et le produit d’une taxe sur les transactions boursières. Lionel Jospin, Premier ministre à l’époque, avait annoncé que le FRR serait doté d’environ 300 milliards d’euros en 2008 ! La loi de financement de la Sécurité sociale de 2001 modifiait les types de dotations affectées au FRR : une part du prélèvement social de 2% sur les revenus du patrimoine et de placement ; les excédents des régimes sociaux (CNAV et FSV) ; le produit de cessions d’actifs (privatisations, cession des parts de Caisses d’épargne, produit de la vente des licences UMTS…) ; dotations de natures diverses. En réalité, ce fonds a été très peu alimenté par l’Etat, si bien qu’au 31 juillet 2007, il n’était doté que de 34,5 milliards d’euros, soit dix fois moins que ce qui était prévu par Lionel Jospin. A ce rythme, le Fonds de réserve ne couvrira qu’un quart des retraites en 2020. A condition que les marchés financiers se portent bien... En pratique, seule la ressource fiscale est régulière et, depuis 2005, le FRR n’a reçu que celle-ci. Depuis 2002 le fonds n’est plus alimenté par le produit des privatisations celui-ci ayant été affecté principalement au désendettement de l’État. Les autres recettes attendues ont été nulles ou plus faibles que prévues (excédent de la caisse vieillesse, qui s’est tari en 2004 et qui s’est finalement transformé en déficit ou vente d’une 4e licence UMTS jamais bouclée). Enfin les hypothèses de départ étaient beaucoup trop optimistes, comme le taux de chômage.

[2] M’PEP : L’Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres) gère le régime de retraite des cadres du secteur privé de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture.

[3] M’PEP : L’Arrco (Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) gère le régime de retraite complémentaire de l’ensemble des salariés du secteur privé de l’industrie, du commerce, des services et de l’agriculture, cadres compris

[4] M’PEP : Return on equity.

[5] M’PEP : Vient d’intermédiation qui décrit le rôle des institutions financières qui servent d’intermédiaire entre demandeurs et pourvoyeurs de capitaux (les intermédiaires financiers achètent les titres émis par les entreprises et, pour se financer, émettent eux-mêmes des titres placés auprès des épargnants ou collectent des fonds sous forme de dépôts ou de livrets).

[6] M’PEP : SICAV signifie Société d’investissement à capital variable. Elles font partie, avec les FCP (Fonds communs de placement), des OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières). Les gestionnaires de ces sociétés (les banques et instituions financières) se chargent de constituer et de gérer des portefeuilles composés de valeurs mobilières (actions, obligations) avec les fonds déposés par leurs souscripteurs (le grand public ou des personnes morales). Il existe plusieurs catégories de SICAV : SICAV diversifiées (actions et obligations françaises et étrangères) ; SICAV-actions (actions françaises ou étrangères) ; SICAV-obligations (obligations à taux fixe ou à taux variable) ; SICAV court terme et de trésorerie (conçues pour les épargnants désirant retirer leurs fonds très rapidement).

[7] Quelques notes et articles à ce sujet. Voir Documents Bibliographie ci-dessous.

[8] Nous n’en tirerons pas de conclusions quant à la retraite dite par capitalisation, car à la différence de fonds... libres... elle suppose des durées quasi fixes, des montants minimaux, etc. Bref des contraintes qui enlèvent une large part de la pertinence supposée du placement en actions, au moins s’agissant de la période de service de la retraite (à supposer que l’on distingue deux périodes).

[9] Insee première N° 827 février 2002.

 

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 18:49
 

Chevenement.fr

Sénateur du Territoire de Belfort, président du
Mouvement Républicain et Citoyen
et de la Fondation Res Publica

Pour un salaire maximum

 

"Avec la crise économique a surgi le débat sur le salaire maximum qui
aurait été jugé totalement ringard voici encore quelques mois.

Pourtant, cette proposition est de bon sens. Elle est même un symbole indispensable si les dirigeants veulent montrer qu’ils ont compris
quelque chose au marasme actuel et qu’ils ne souhaitent pas que tout
revienne «comme avant».

Le salaire maximum, ou mieux, la rémunération maximale, intégrant
bonus et primes, est presque une nécessité : le salarié le mieux
payé d’une entreprise vit dans la même société que celui qui est
le plus mal payé.

Si le premier gagne, comme c’est le cas aujourd’hui, 300 ou
400 fois, voire 5 ou 600 fois plus que le second, il n’a aucune
chance de comprendre son univers et donc de prendre
des décisions raisonnables qui le concernent. Conscient du
problème, l’écrivain George Orwell avait proposé que le salaire
du chef d’entreprise ne puisse jamais être plus de dix fois celui
 de l’ouvrier le plus mal payé.

Pour Henry Ford, qui avait deviné qu'il vaudrait mieux
fabriquer des 2 CVque des Jaguar, la bonne proportion
était 40 fois.

Dans la France de 2009, cela représente environ 500 000 euros
derémunération annuelle, ce qui est déjà une somme motivante.
Le plafondpourrait être instauré par la loi ou par une mesure
fiscale comme auxEtats-Unis, taxant à 80 ou 90% les revenus
au-delà d’un certain niveau.
Bref, la méthode se discute, mais le principe doit s’imposer
au législateur le plus vite possible."

 

Premiers signataires : Samir Amin (économiste), Philippe Cohen (journaliste),
Eric Conan (journaliste), Laurent Cordonnier (économiste), Liêm Hoang-Ngoc (économiste),
Frédéric Lordon (économiste), Bernard Maris (économiste), Hervé Nathan (journaliste),
Dominique Pilhon (économiste), Christophe Ramaux (économiste),
Gilles Raveaud (économiste),Bertrand Rothé (économiste), Maurice Szafran (journaliste),
Jacques Sapir (économiste), Henri Sterdyniak (économiste), Bruno Tinel (économiste),
Michel Le Net (président d'honneur duCercle d'Ethique des Affaires).

Soutenus par : Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Dupont-Aignan, Jean Glavany,
Jean-François Kahn, Marie-Noëlle Lienemann, Jean-Luc Mélenchon, Alain Liepietz.

Via
Marianne2.fr.

 

05/05/2009

Chevenement.fr

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5 mai 2009 2 05 /05 /mai /2009 12:28

LA PRISON DE LA SANTE CE MATIN(5/05/2009)
INTERVENTION DES FORCES DE L'ORDRE.
A MIDI LA PRISON EST TOUJOURS BLOQUEE
(photo MRC-GUINGAMP)

Soutien aux personnels pénitentiaires

 

Les personnels pénitentiaires ont décidé d’amplifier leur action de mécontentement partout en France en bloquant les accès de 120 des 195 établissements pénitentiaires. Paris est concernée par ce mouvement, qui touche l’établissement de la Santé.

A Paris, ce matin, les forces de sécurité pénitentiaire se sont affrontées avec les forces de sécurité d’ordre public, des CRS, venues les disperser... Cette situation ubuesque mérite que le gouvernement prête enfin attention à l’enjeu de la politique pénitentiaire.

Je soutiens le mouvement des surveillants. Leurs conditions de travail se dégradent gravement en raison d’une surpopulation carcérale qui, si elle n’est pas nouvelle, atteint des niveaux sans précédents : 68 000 personnes pour 50 000 places disponibles. C’est une gageure pour les personnels, mais aussi un obstacle immense à l’accomplissement de la mission des services pénitentiaires : en effet, l’incarcération n’a pas seulement vocation à éloigner les condamnés de la société, c’est aussi une sanction qui a vocation à préparer les condamnés à revenir dans la société ! C’est d’autant plus vrai que la durée moyenne d’incarcération en France (prévenus et condamnés confondus) est de 4 à 5 mois…

Les suicides de détenus se multiplient et les violences, de plus en plus nombreuses, s’aggravent. Les programmes de soins, d’instruction, d’insertion sont largement insuffisants. Les détenus atteints de troubles mentaux graves, qui donneraient lieu à hospitalisation s’il ne s’agissait pas de détenus, sont de plus en plus nombreux : 20% de la population carcérale en France !

Or, le gouvernement refuse le dialogue avec les personnels pénitentiaires qui tirent le signal d’alarme depuis des années, et se désintéresse de l’état de nos prisons, vétustes et totalement déshumanisées.

Je dénonce cet aveuglement qui risque de provoquer des tensions extrêmes entre les personnels et les détenus, et qui est aux antipodes de l’objectif présidentiel affiché de réduire l’insécurité, et notamment la récidive. Au contraire, incarcérer dans ces conditions, c’est créer de la récidive.

Face à cette situation grave, le gouvernement repousse aux calendes grecques l’examen du projet de loi pénitentiaire. Il devrait au contraire rechercher un consensus parlementaire sur ce sujet, et user de la procédure d’urgence.

Les prisons ne doivent plus être les laissées pour compte de nos politiques de sécurité. Pour cela, les effectifs des personnels pénitentiaires doivent être mis à niveau, tant le nombre des surveillants que celui des conseillers d’insertion. Des établissements doivent être construits et surtout rénovés de façon beaucoup plus volontariste. Les mesures d’alternative à l’incarcération doivent être développées. Et la prison doit cesser de devenir l’alternative à l’hospitalisation psychiatrique, qui a fait les frais de mesures d’économie irresponsables, ayant engendré plus de 20.000 fermetures de lits depuis vingt ans !


En ce qui concerne Paris, j’ai déjà saisi l’occasion d’un échange public avec Mme DATI, lors d’un débat au Conseil de Paris, pour lui demander que la Maison d’arrêt de la Santé soit maintenue sur son site, qu’elle soit réhabilitée dans des délais rapides et avec des capacités d’accueil suffisantes.

En effet, Paris ne peut se satisfaire de l’annonce d’un nouvel établissement prévu en… 2016 !


Enfin, il faut élargir la réflexion sur les prisons à l’ensemble des lieux de privation et de liberté, a l’instar du rapport élaboré par M. DELARUE, Contrôleur général. Le Conseil de Paris a adopté récemment un vœu adressé au préfet de police pour améliorer les conditions de garde à vue dans les commissariats de la capitale. Un effort volontariste est aussi nécessaire et urgent pour améliorer le dépôt du Tribunal de Grande Instance.



Georges SARRE est ancien Ministre, membre honoraire du Parlement, adjoint au Maire de Paris chargé de la Sécurité et de la Prévention, Secrétaire National du Mouvement Républicain & Citoyen

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 18:48

La funeste alliance du FMI et du banquier Trichet



Plusieurs gouvernements européens (irlandais, letton, hongrois…) viennent de réduire fortement le salaire de leurs fonctionnaires. A l’évidence, ce n’est qu’un début : d’autres suivront. Déjà, l’excellent Jean-Claude Trichet, professe : « l’accumulation de pertes relatives de compétitivité et de déséquilibres domestiques nécessite, à un certain moment, d’être corrigée ». Voilà qui est clair : ceux qui espèrent le maintien ou l’augmentation de leur pouvoir d’achat devront au contraire se serrer la ceinture, accepter l’appauvrissement.

Le Fonds Monétaire International et la Banque Centrale Européenne soutiennent, et même incitent, les gouvernements qui pratiquent cette politique suicidaire de déflation. En Lettonie, les salaires des fonctionnaires vont baisser de 15% !

Devant de tels choix, on se souvient du gouvernement Laval, avant la guerre, qui diminua autoritairement les salaires des fonctionnaires de 10%. L’Histoire va-t-elle bégayer ?

Une réponse viendra le 19 mars en France, avec une manifestation qui, nous l’espérons, sera assez forte pour décourager les libéraux, qui, quoi que faillis, n’ont pas encore lâché prise.

Georges SARRE
Ancien Ministre
Ancien Président du MRC
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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 13:59

Déclaration commune de 12 organisations de gauche pour la manifestation du 19 mars

La victoire des Guadeloupéennes et des Guadeloupéens en appelle d’autres. Face à Sarkozy et au MEDEF amplifions la mobilisation !


90.000 chômeurs de plus le mois dernier, 350.000 supplémentaires déjà pronostiqués par les statistiques officielles, pas une semaine sans l’annonce de nouveaux plans de licenciements…
Chaque jour qui passe confirme l'ampleur et la gravité de la crise qui pèsent sur la population à commencer par les salariés du public et du privé, les chômeurs et les retraités.

Chaque jour qui passe confirme aussi le danger qu'il y aurait à laisser se poursuivre la mise en œuvre des choix du gouvernement actuel qui, loin de combattre les racines de cette crise, continue au contraire de l'alimenter, continue de nous la faire payer et s'enfonce dans une dérive autoritaire pour imposer ses choix !

L'argent, par milliards d'euros, continue de circuler à sens unique : tout pour les financiers et les grands patrons, les miettes pour le monde du travail !
Les robinets sont grands ouverts pour éponger les pertes des Caisses d'Epargne et des Banques populaires sur les marchés financiers spéculatifs et financer leur fusion en nommant un PDG sous contrôle de l'Elysée. Ils le sont encore pour renflouer les groupes automobiles en les laissant continuer à licencier et à développer le chômage partiel (20 000 suppressions d’emplois annoncées !). Mais ils sont fermés pour l'université et la recherche, l'hôpital et la santé, le logement social, les salaires et les retraites, l’ensemble des services publics.

Cela suffit! C'est socialement intolérable, économiquement inefficace et politiquement inadmissible.

Ce n'est pas au monde du travail, à la population de payer la crise! La journée du 29 janvier comme le mouvement aux Antilles, en Guyane et à la Réunion portent clairement ce message et l'exigence d'un changement de cap, notamment sur les questions des salaires, de l'emploi et des services publics.

Les mobilisations imposent de premiers reculs au gouvernement.

Nous saluons la victoire des Guadeloupéens notamment sur l'augmentation de 200 euros pour les bas salaires et sur les mesures contre la vie chère. Nous saluons le mouvement à l'université qui a obtenu le gel, pour deux ans, des suppressions de postes d'enseignants-chercheurs.

Plus légitime que jamais, l'exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit dans le pays, en Europe et dans le monde. Elle conteste et combat les logiques de la mondialisation capitaliste, les appétits de profits et de rendements financiers exorbitants et la mise en concurrence basée sur le dumping social et fiscal.

Des mobilisations importantes continuent de se déployer et de se renforcer. C’est vrai dans l'université, la recherche, la santé, la poste et d’autres secteurs publics. C’est vrai dans de très nombreuses entreprises privées où les plans de licenciement, de chômage partiel et de compression salariale frappent quotidiennement. Tout cela confirme le besoin d’unité pour construire le rapport de force le plus large.


Si la grève en Guadeloupe a fini par être entendue, la surdité du Président de la République, du gouvernement et du Medef à l’égard des revendications que la journée d'action unitaire du 29 janvier et les grèves dans l’ensemble des Antilles et à l’ile de la Réunion ont portées, continue.
Dans ces conditions, les organisations syndicales ont unanimement confirmé la tenue d'une grande journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.

Conscientes que l'unité est une force essentielle face à l'obstination gouvernementale et patronale, comme le montre le mouvement des Antilles, les organisations de gauche signataires de ce texte appellent à soutenir et à amplifier ces mobilisations, à réussir le 19 mars une très grande journée de protestation et de propositions, plus forte encore que celle du 29 janvier.
Elles souhaitent contribuer, dans la diversité de leurs positions, à amplifier dans ces mouvements, le débat et l'action sur les nouveaux choix politiques alternatifs aux logiques actuelles nécessaires et utiles pour répondre aux mobilisations sociales.

Cela concerne notamment l’opposition aux suppressions d’emplois et à la précarisation, dans le privé comme dans le secteur public, l'augmentation des salaires, du SMIC, des minimas sociaux et des retraites; la défense et le développement des services et de l'emploi publics ; la réorientation des richesses du pays vers le développement de productions et de services susceptibles d'engager notre pays dans un tout autre mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.


Signataires du texte:
Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, Gauche Unitaire, le Parti de gauche, le PS, le MRC, La Fédération, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire.
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 10:47
 

jeudi 26 février 2009

Sarkozy a sauvé 2 emplois

 

En Sarkofrance, les problèmes d'emploi ne sont pas pour tout le monde. Si les jeunes, les intérimaires, les CDD, les licenciés des premiers plans sociaux de l'automne sont venus grossir comme jamais les statistiques du chômage en janvier, quelques dignitaires du régime ont trouvé rapidement un job à leur mesure : un "hochet" diplomatique pour Jack Lang, et la tête de la seconde banque du pays pour François Pérol.

90 000 personnes ont perdu leur job
Hallucinante semaine. La France a jetté 90 000 chômeurs de plus dans les bras du pôle emploi en janvier. C'est plus forte progression jamais enregistré depuis la création des statistiques du chômage... Le précédent record mensuel datait de ... novembre 2008. En l'espace d'un an, le nombre de demandeurs d'emploi "officiels" est remonté de plus de 300 000, à 2,2 millions. Selon le secrétaire d'Etat à l'Emploi (sic!), Laurent Wauquiez, il faut s'attendre «sur plusieurs mois» à des chiffres similaires.
"Tout le monde a été touché : les moins de 25 ans (+ 5,1 %), les 25-49 ans (+ 4,1 %) et les plus de 50 ans (+ 3,9 %). Comme les chômeurs de longue durée (+ 3,8 %). Les inscriptions à Pôle emploi sont, sans surprise, marquées par une envolée des licenciements économiques (+ 23,5 % sur trois mois), des fins de mission d'intérim (+ 7,8 %) et des fins de CDD (+ 7,2 %)." Source Le Figaro

Comme le note le Figaro, "Janvier est le neuvième mois consécutif de hausse". Comptons ensemble : le chômage remonte donc depuis ... mai 2008 ! Qui a dit que la crise était née un jour de septembre ? Nous rappelons régulièrement que la dégradation de l'emploi a démarré avec la montée en puissance de la défiscalisation des heures supplémentaires... CQFD.

Jack Lang a trouvé un job
Nicolas Sarkozy a envoyé Jack Lang à Cuba afin "de préparer une relance du dialogue entre Paris et La Havane", une mission  de "dialogue exploratoire pour faire bouger des lignes". La mission est courte. Elle se termine quand Lang revient. Après sa participation, et son soutien aux conclusions du comité de réflexion sur la réforme des institutions en juillet dernier, c'est la seconde fois que Jack Lang accepte de travailler pour le chef de l'Etat.
auprès de Cuba. L'ancien socialiste (l'est-il encore) a rencontré Raoul Castro dès mercredi. Il y a trois semaines chez Laurent Ruquier, sur France 2, il déclarait les yeux dans les yeux qu'il ne cherchait rien ni n'accepterait rien de Sarkozy.... Vraiment ? Martine Aubry s'est réjoui. La première secrétaire socialiste a besoin d'éviter toute fâcherie au sein de son camp.

Nicolas Sarkozy a également trouvé un job supplémentaire à Jean-Pierre Cotis qui en avait déjà un : le directeur général de l'INSEE s'est vu confié "une mission d'analyse et de concertation sur le partage de la valeur ajoutée, le partage des profits et les écarts de rémunération en France."

François Pérol change de job
Le scerétaire général adjoint de l'Elysée va prendre la double tête des Caisses d'Epargne et des Banques Populaires le 2 mars, en attendant la fusion des deux établissements d'ici juin prochain. Il a été nommé à l'unanimité par le conseil d'administration des Banques Pop ce mercredi. Le réseau mutualiste des caisses d'épargne vote pour sa part jeudi 26 février. D'après Europe1, quatre présidents de caisse régionale de l'Ecureuil pourraient voter contre le projet de fusion, estimant qu'il s'agit d'un putsch.

Le Monde a enfin publié la fameuse "lettre" de la Commission de déontologie, qui juge des conflits d'intérêt potentiel d'un départ vers le secteur privé d'un fonctionnaire. Comme nous vous l'annonçions hier, ce n'est pas un avis favorable de l'institution elle-même, mais un simple courrier de confort écrit à titre personnel par le président de cette commission, Olivier Fouquet: "en l'absence de délibération de la commission qui dispose, lorsqu'elle est saisie, d'un délai d'un mois, éventuellement renouvelable une fois, pour se prononcer, je ne peux vous donner qu'une opinion personnelle qui n'engage pas la Commission, en me référant à la jurisprudence traditionnelle de celle-ci." Olivier Fouquet nous livre deux informations : la Commission n'a pas été saisie; et son avis est personnel. Et que dit-il ensuite ? Il se contente de rappeler de précédents exemples de pantouflages, sans les nommer, pour conclure que si François Pérol a exercé son activité de conseiller "dans les conditions habituelles d'exercice" de celle-ci, alors la jurisprudence est applicable. Or on peut faire une objection majeure. François Pérol a travaillé activement à la fusion des deux établissements, dans un contexte exceptionnel de crise mondiale et de sauvegarde du système bancaire : s'agissait -il de "conditions habituelles d'exercice" de la fonction de conseiller à l'économie ?


Déjà à l'automne 2008, Sarkozy avait placé son ancien directeur de cabinet, Pierre Mariani à la tête de Dexia, sauvée par l'Etat.

La réalité ne ment pas, Sarkozy oui.
(source Juan - sarkifrance)
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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 11:08
Loi « Mobilisation pour le logement » : une contre-réforme libérale du logement social

La loi « Mobilisation pour le logement » est le cinquième texte relatif au logement depuis 2002 : la loi Urbanisme et Habitat (UH), programme national de cohésion sociale (PNCS) Engagement National pour le Logement (ENL) et la mise en place du droit opposable au logement (DALO).

A ce cadre législatif mouvant, il faut ajouter l’acte II de la décentralisation qui a eu un impact négatif sur l’organisation de la politique du logement. Ces mouvements législatifs s’inscrivent dans un cadre général de désengagement de l’Etat depuis 2002, mouvement de retrait de l’Etat qui s’accélère cette année avec le projet de loi de finances 2009.

Au cours de la campagne présidentielle de 2007, parmi ses nombreux slogans, le candidat Sarkozy a invoqué la « France des propriétaires ». Le président Sarkozy l’a traduit en acte à travers une mesure du « paquet fiscal » voté au cours de l’été 2007 : l’encouragement à l’endettement des ménages par la déduction d’impôts pour les emprunts immobiliers. Le projet de loi Boutin vient consolider l’ensemble des initiatives prises depuis le printemps 2007 pour opérer la contre-réforme libérale du logement social.


Débat au Sénat et loi SRU
La loi « Mobilisation pour le logement » vient d’être votée après avoir été modifiée et adoptée par le Sénat début octobre puis l’assemblée nationale en février.

Le débat public sur la loi « Boutin » a porté sur le point particulier de l’application de l’article 55 de la loi SRU. Le gouvernement proposait que soient pris en compte les programmes d’accession dite sociale à la propriété dans le décompte des 20% de logements sociaux obligatoires pour chaque commune. Cette proposition limitait fortement la portée de cet objectif et était une fleur faite aux villes les plus récalcitrantes au respect de leur obligation de construction de logements locatifs sociaux. Le rejet de cette proposition a trouvé une majorité et a permis un statu quo.

Le rejet de cet article du projet de loi a constitué un revers politique pour le gouvernement sans être une victoire pour la gauche : ce sont les sénateurs de la majorité qui ont fait défaut.

Dans les zones tendues (Ile-de-France en tête), le statu quo provisoire n’a d’ailleurs rien de satisfaisant car au vu de l’aggravation de la crise, une accélération du dispositif est nécessaire. A ce titre, la région Ile-de-France, à l’initiative de Jean-Luc Laurent, milite en faveur d’un triplement des amendes dues par les communes récalcitrantes et du raccourcissement du délai imparti pour atteindre les 20%. L’horizon initial de la loi est de 2021, il faut accélérer !

Il est indispensable, au vu de l’urgence sociale et de la crise de la construction, de fixer un délai plus rapide comme 2011, d’autant que la construction de logements locatifs sociaux est un outil de la puissance publique pour soutenir l’activité économique. Après des années de blocage, on constate sur le terrain que la loi SRU fonctionne, même les élus les plus récalcitrants se sont mis en mouvement dès lors que l’Etat joue son rôle par une application ferme de la loi. Au moment où le gouvernement propose une échappatoire, l’intérêt général appelle une accélération de la loi SRU et une intervention publique importante pour la construction de logements sociaux.


Le retour paradoxal de l’Etat
Alors que l’Etat se retire financièrement du logement et que l’acte 2 de la décentralisation dilue les responsabilités entre les départements et les intercommunalités, le projet de loi « Mobilisation pour le logement » marque un retour paradoxal de l’Etat, non par une politique active de construction soutenue par des moyens financiers mais avec la quasi mise sous tutelle des organismes HLM (cela concerne les deux grandes familles : les sociétés anonymes d’HLM (liées au monde l’entreprise) ou les offices de l’habitat (liés aux collectivités locales). Le projet de loi prévoit que chaque organisme soit lié avec l’Etat par une convention d’utilité sociale (jusqu’à présent facultative). Celle-ci devient obligatoire et prévoit des objectifs et des sanctions financières. Ce volontarisme d’Etat pourrait être salué et salutaire pour mobiliser l’ensemble du monde HLM, malheureusement il est mis au service d’objectif libéraux : développement de l’offre en accession dite sociale à la propriété, vente du parc et spécialisation du parc vers le public social et très social au détriment de la mixité sociale.


L’assèchement financier
Le budget 2009 peut être considéré comme le début de la fin des aides à la pierre. Le financement de ce qui était le cœur des aides à la pierre sera remplacé par la mutualisation des excédents de trésorerie des bailleurs sociaux (que le ministre a stigmatisé en « dodus dormants ») et par les moyens dégagés par la vente du patrimoine ! On va donc vers un assèchement financier du secteur.

Jusqu’à présent, l’économie du logement social reposait sur quatre piliers, qui sont remis en cause.

1. Il s’agit d’abord du financement en subvention directe pour une part significative par l’Etat de la construction de logements locatifs sociaux. Dès 2009, la baisse atteint 30% et l’extinction est programmée.

2. Les prêts de la Caisse des Dépôts en lien avec le livret A sont impactés par la réforme du livret A (banalisation de la distribution et moindre centralisation des fonds collectés) qui fragilise à moyen terme le financement du logement social.

3. Le « 1% »logement, contribution sociale, après avoir été régulièrement ponctionné pour financer en particulier le Programme National de Renouvellement Urbain est annexé au budget de l’Etat. Il s’agit d’une recette nette à court terme mais elle n’est pas durable. Le « 1% » était jusqu’à présent une participation au financement du logement social en accordant des prêts complémentaires qui étaient remboursés par les organismes. Après la réforme, le 1% n’aura plus les moyens d’accorder de prêts, les remboursements se tariront… L’Etat siphonne le puits et l’assèche définitivement.
L’utilisation et la gestion des fonds collectés par le 1% méritaient une réforme mais in fine ils constituaient une contribution réelle à un effort public en faveur du logement et la mécanique paritaire permettait d’associer patronats et syndicats de salariés. Après avoir monté en épingle quelques scandales, le gouvernement a beau jeu de faire main basse sur les fonds en cassant le système sous couvert de moralisation et de fausse dynamisation.

4. Le dernier pilier est constitué par les collectivités locales qui depuis vingt ans ont volontairement augmenté la part de leur budget consacré au logement. Les financements locaux sont devenus indispensable à l’économie de la construction, ne serait-ce que pour compenser le désengagement constant de l’Etat. Aujourd’hui, les responsabilités sont partagées entre départements et intercommunalités sans qu’il y ait clairement de pilote. L’Ile-de-France, dans des conditions de tension supérieures, reproduit tous les défauts de cette décentralisation inachevée qui disperse les responsabilités en matière de logement.


Développement de la vente du parc social et des programmes d’accession
Le slogan présidentiel de la « France des Propriétaires » trouve sa traduction dans les objectifs qui seront assignés aux bailleurs sociaux : vendre leur patrimoine aux locataires qui en ont les moyens et mobiliser leurs ressources pour mettre en place des programmes d’accession sociale.

L’accession à la propriété ne doit pas être diabolisée. C’est l’aspiration légitime d’une écrasante majorité de Français. Il s’agit d’un choix de vie, d’un choix résidentiel et patrimonial. Le gouvernement aime citer les sondages, cette préférence se traduit aussi dans les faits puisque chaque année des dizaines de milliers de ménages accèdent à la propriété, dans des conditions non sécurisées.

Pour des raisons politiques, message électoral adressé au vote des « propriétaires », le président Sarkozy a fixé comme objectif 70% de propriétaires en France. Pour y parvenir, il a décidé la vente du logement social et met en place des programmes d’accession pour augmenter le nombre d’accédants.

La réalité est tout autre. Les vrais programmes d’accession sociale sont extrêmement couteux. Le mouvement coopératif HLM a développé depuis plus de cent ans un savoir-faire incontestable dans ce domaine en produisant chaque année quelques milliers de logements. Pour que l’accession à la propriété ne soit pas un piège ou un miroir aux alouettes (éloignement domicile-travail, dégradation et dévalorisation rapides du bien, assurances…). Il faut mobiliser des moyens importants. Ce que le gouvernement n’est pas prêt à faire.

Le soutien à l’accession est légitime, même s’il est démagogique de la promettre à tout le monde et si la priorité obsessionnelle donnée à l’accession constitue un contresens majeur. Dans la situation de crise actuelle, la priorité doit être clairement le développement de l’offre de logements locatifs sociaux adaptés aux besoins du plus grand nombre. Il ne s’agit pas de refuser idéologiquement l’accession à la propriété mais de faire un choix de priorité et de choisir le meilleur rapport entre le coût collectif et l’utilité publique.

Ce choix du logement locatif social n’a de sens qu’avec le maintien du périmètre actuel du logement social (+70% de la population est éligible). Le parc social accueille aujourd’hui des pauvres et des très pauvres mais aussi des ménages populaires et une partie des couches moyennes. A l’échelle d’une ville, d’un quartier ou d’une rue, le parc social est un lieu de mixité. Le choix du gouvernement, dans la continuité de la mise en place du droit opposable au logement, est de spécialiser le parc social vers les pauvres et les très pauvres, les autres devant être laissés au marché ! Il faut refuser ce choix et défendre l’ouverture du parc social au plus grand nombre.

Dans son occupation actuelle (le stock) comme dans les attributions annuelles (le flux), le parc social n’est pas détourné de sa vocation. Il s’agit avant tout d’augmenter la production de toute la gamme de logements sociaux. Le gouvernement fait un choix différent en proposant une première baisse des plafonds et prenant des mesures coercitives pour s’assurer que les locataires qui dépassent ces plafonds de ressources qui en conditionnent l’accès ou qui sont en situation de sous-occupation soient mis sous pression puis expulsés du parc social pour devenir des locataires privés ou des accédants à la propriété. Cette première baisse des plafonds contribue à l’offensive contre la vocation ouverte du parc social et annonce sans doute d’autres baisses car réduire le nombre de demandeurs lorsque les logements sociaux manquent, la baisse des plafonds est une méthode d’avenir !

Cette redéfinition du périmètre du logement social en France s’accompagne d’une redéfinition des missions des bailleurs sociaux. Quelques dispositions du projet de loi posent là aussi des jalons clairs :

- le développement des VEFA revient à retirer aux bailleurs sociaux leur rôle de maître d’œuvre des logements en développant l’intervention des promoteurs dans le logement social. Les bailleurs sociaux n’ont plus à être des constructeurs mais des gestionnaires sociaux.

- Le développement de l’intermédiation sociale par les bailleurs. Plutôt que de renforcer le travail des associations d’insertion en les finançant mieux, le gouvernement propose de charger la barque des bailleurs avec cette nouvelle mission.


De 2002-2006, la droite a mis la priorité sur l’investissement locatif pour développer une offre privée. Les résultats de cette politique sont mauvais : l’offre a été stimulée mais elle est chère et insuffisante, mal-localisée et inadaptée aux réalités sociales du pays. Le projet de loi Boutin se contente de proposer un léger recentrage de ces dispositifs coûteux qui mériteraient une évaluation et une réorientation vers une offre à loyers maîtrisés.

En 2007, l’oubli du logement se transforme en offensive généralisé au profit du dogme de l’accession à la propriété. Ce projet de loi conçu à l’aube de la crise actuelle allait déjà à rebours de l’intérêt général en favorisant l’accession à la propriété au sommet de la bulle immobilière. La crise a fait vieillir ce texte de manière accélérée. L’activation du logement locatif social doit être un levier majeur dans la période difficile qui s’annonce. L’Etat doit assurer son rôle de garant de la solidarité nationale en s’appuyant sur les collectivités locales et les partenaires sociaux pour relever le niveau d’investissement public dans le logement social et non dans l’intermédiaire. Les outils existent, certains doivent être réformés et le pilotage de l’ensemble doit être clarifié ; la responsabilité des pouvoirs publics est de les activer plutôt que de les démolir. Il est temps d’engager une véritable politique publique du logement fondée sur l’exigence de l’égalité républicaine.

Lundi 16 Février 2009
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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 16:36
Heureusement que les députés de droite pensent au bon peuple. Car figurez-vous que la loi, jusqu'alors, le brimait, ce bon peuple.

Il veut travailler le peuple. Et les syndicalistes et la gauche (enfin, la gauche de dans l'temps !) l'empêchaient de travailler comme il voulait, le peuple.

Alors les députés de droite, ils ont réglé ça, rapidement et efficacement. Maintenant, si vous voulez travailler, enfin je veux dire si vous n'êtes pas de ces paresseux de chômeurs et de ces laxistes qui les défendent, vous pourrez travailler le dimanche. Oui, oui, vous aurez le droit. Chacun sait que vous le souhaitez ; ça mettra du beurre dans les épinards puisque votre pouvoir d'achat est en berne. C'est normal, on n'a pas d'argent pour augmenter les salaires si vous n'y mettez pas un peu du vôtre. Faut déjà rémunérer les actionnaires qui trouvent que, franchement les Chinois, les Pakistanais et même les Bulgares sont bien plus rentables.

Oh, à propos de rentabilité, nos députés viennent de nous octroyer une 2ème liberté : celle de travailler jusqu'à 70 ans. A condition d'être rentables, hein, sinon, on embauchera un p'tit jeune en contrat aidé (ça veut dire que c'est l'Etat qui paie pour les patrons) : ils ne sont pas trop revendicatifs ; le climat social, la peur de perdre son gagne-pain, n'y poussent pas… et ils n'ont pas encore appris la solidarité des “vieux” travailleurs. Alors les “vieux” si vous voulez un peu améliorer votre pension, vous savez ce qu'il vous reste à faire.

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8 octobre 2008 3 08 /10 /octobre /2008 10:22
PANIQUE CHEZ LES RETRAITES AMERICAINS

Tous ceux qui au gouvernement veulent remettre en cause notre système de retraite par répartition feraient bien de méditer, au regard de ce qui se passe à l'échelon mondial, les conséquences de la crise économique pour les retraités du système par capitalisation.
Aujourd'hui tant aux USA qu'en Grande Bretagne des millions de retraités vont recevoir une retraite sévèrement amputée. Ce sont eux entr'autres qui vont payer la facture des spéculateurs. On s'occupe beaucoup des pauvres actionnaires qui perdent qui va s'occuper des retraités qui vont perdre ?

Jacky Eouzan
1er Secretaire du MRC 22
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