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7 avril 2009 2 07 /04 /avril /2009 23:18

Le Système est définitivement devenu fou.
La preuve par cette histoire que nous vous exposons en quelques lignes.

Hier est mise en ligne une vidéo prise par une caméra de sécurité montrant la terrible agression dont a été victime un jeune homme dans un bus de nuit de la RATP (cf ci-dessous).

Capture d'écran de la vidéo qui montre une supposée agression dans un bus de nuit de la RATP

 



Très vite, la vidéo suscite chez les internautes une grande curiosité, et un émoi encore plus vif, en raison de l'extrême violence de l'agression, de son caractère gratuit, et du comportement pour le moins critiquable du conducteur du bus (cf la fin de la vidéo).

 

Surtout, elle rompt avec le mythe médiatique né en 2002 selon lequel Nicolas Sarkozy, d'abord en qualité de ministre de l'Intérieur puis comme chef de l'Etat, aurait réglé le problème de l'insécurité en France, ainsi que les difficultés relatives à l'immigration (l'agression, vous le verrez, est sûrement à caractère raciste, la victime étant accusée d'être "un sale Français").
Dormez braves gens, vous le savez, la délinquance a disparu. Les grands médias, presse, radio, télévision, entretiennent cette fiction depuis des années en passant sous silence la plupart des événements très graves qui secouent nombre de quartiers en France.
L'Observatoire de la délinquance affirme que l'insécurité n'a jamais été aussi élevée, mais il le dit dans un désert médiatique presque total. Le phénomène des bandes explose dans l'indifférence quasi générale.

Dans ce contexte, la mise en ligne d'une vidéo aussi criante de vérité a dérangé, beaucoup dérangé.
Au point que les médias officiels ayant repris l'information sont choqués...par le fait qu'elle ait pu être mise en ligne !
Non, vous ne rêvez pas, les médias français, sans exception, ont traité l'affaire sous cet angle, pourtant parfaitement accessoire.
Pour le Parisien, il y a bien "scandale", mais il ne concerne pas la gravité de cette agression. Non, s'il y a scandale, c'est parce que cette vidéo, qu'aucune télévision n'a jugé bon de diffuser, n'aurait jamais dû circuler sur la Toile...
Même analyse pour le quotidien gratuit "20 minutes", qui a même l'indécence de parler "d'une supposée agression", laissant planer le doute sur l'authenticité d'une vidéo pourtant sans ambiguïté.

Voilà où nous en sommes en France, en 2009, après 25 ans d'UMPS-Modem à haute dose.
Une vidéo pose un certain nombre de problèmes gravissimes que les grands médias et les partis au pouvoir n'osent plus aborder et qu'ils feignent d'avoir réglés.
Les internautes s'en emparent, s'en émeuvent, sont en colère, discutent, débattent, proposent des solutions. Face à cela, les médias ne trouvent rien d'autre à faire que de se scandaliser de la divulgation de cette information.

Cette réaction aberrante du Système est un cas d'école. Elle montre l'urgence de prendre une voie radicalement différente, et vite !

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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 14:32



Tombé par hasard sur Mots Croisés hier soir, je me suis rendu compte que cela faisait une éternité que je n'avais plus regardé d'émission politique à la télévision.

M'interrogeant sur cette étrange découverte, j'ai vite compris pourquoi.

Je ne supporte plus la politique à la télévision. Elle n'a plus aucun intérêt.
Je pense d'ailleurs qu'il n'est plus possible pour ceux qui aiment la politique de subir les émissions que nous propose le petit écran.
Pour une raison bien simple, on n'y parle plus de politique. Les débats d'idées ont déserté les plateaux de télévision. Toujours les mêmes visages, les mêmes discours, le même refrain sans intérêt.

Pour bien comprendre, revenons sur la semaine qui vient de s'écouler.
3 émissions au programme :

1. "A vous de juger", présenté par Arlette Chabot sur France2, qui recevait l'inépuisable Dominique Strauss-Kahn, tout en rhétorique convenue pour masquer son libéralisme viscéral.
Depuis bien longtemps, cette émission a renoncé à la politique. En invitant toujours les mêmes pour leur servir une soupe dont elle a le secret, la mère Chabot n'a que faire du débat d'idées. Jamais de voix dissidente sur ses plateaux. Toujours les mêmes rengaines, servies par ceux qui nous ont conduits là où nous sommes.
Je suis désolé, mais une heure et demi de Strauss-Kahn interrogé par Arlette Chabot, ce n'est pas de la politique. C'est au mieux une promotion à peine déguisée d'idées éculées dans le cadre d'une stratégie de communication pré-élyséenne.

2. Deuxième exemple tout aussi édifiant, "Ripostes", animé sur France5 le dimanche par Serge Moati. Longtemps moins catastrophique que les autres, Serge Moati prend ces derniers temps le mauvais pli de ses confrères.
Après avoir joué le procureur avec Marine Le Pen, sommée pendant dix longues minutes d'interrogatoire de désavouer les dérapages verbaux de son père par un journaliste qui oubliant son devoir de neutralité se présentait comme "un fils de détail", Serge Moati nous servait l'un de ces faux débats dont la télévision a le secret : Copé contre Peillon, UMP contre PS, UMPS contre UMPS.
Très honnêtement, qui peut croire un instant que quelque chose d'intéressant sortira d'un tel "débat", entre deux représentants d'un Système au pouvoir depuis des décennies, dont les boutiques gouvernent presque officiellement ensemble depuis 2007 dans le cadre du gouvernement "d'ouverture" sarkozyste ?
Comme prévu, rien d'intéressant, de mémorable, d'utile au pays n'est sorti de ce débat. Serge Moati aurait pu nous épargner un tel ennui.

3. Dernier exemple, hier soir donc avec Mots Croisés sur France2. Chez Yves Calvi, jamais de (bonne) surprise. Toujours les mêmes, et toujours la même configuration : à côté d'une brochette d'"experts", sociologues, économistes et chefs d'entreprise sortis de nulle part mais curieusement toujours d'accord avec la Doxa dominante, un représentant de l'UMP contre un représentant du PS (avec de temps en temps pour pimenter un peu cette soupe fadasse, un représentant du Modem, dont on comprend cependant assez vite qu'il a la même saveur que les autres...).
Hier soir, un économiste forcément libéral, un chef d'entreprise forcément horrifié par la moindre perspective de régulation d'un Système devenu fou, et le très pénible duo Devedjian/Moscovici, que le téléspectateur pétri d'ennui avait envie de supplier de faire semblant, au moins de temps en temps, d'être en désaccord ...

Face à ce triste spectacle, à ces émissions politiques sans débats d'idées, qui tournent sur elles-mêmes et dont très logiquement les spectateurs se détournent, nous ne pouvons même pas nous consoler avec des journaux télévisés presque totalement dépolitisés.

Reste la radio. Mais nous apprenons à l'instant qu'Europe1 organise demain matin une petite interview entre amis, Jean-Pierre Elkabbach d'un côté, Nicolas Sarkozy de l'autre, le tout en direct du bureau de sa majesté.

Non, décidément, les médias traditionnels ne sont plus faits pour ceux qui aiment la politique, pour ceux qui s'intéressent vraiment au débat d'idées, entre idées réellement différentes.
Même si la Toile permet en partie de combler ce manque en devenant le véritable et unique espace de débats, cette triste évolution des grands médias pose un vrai problème démocratique.
Internet ne peut pas tout. Les opposants au Système en place ne peuvent pas se contenter d'y être cantonnés, alors qu'une large majorité de la population continue de s'informer uniquement ou essentiellement via les réseaux médiatiques traditionnels.
Reste donc à espérer la mort des grands médias ou leur transformation radicale.
(source le vrai débat)

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 11:30

HADOPI : Albanel et l'UMP rament à contre-courant de l'Histoire.

La loi « Création et Internet » instaurant la « riposte graduée » contre les internautes amateurs de culture est vouée à l’échec. Cette loi, au lieu de prévoir une nécessaire adaptation du Droit d’auteur aux nouveaux usages permis par le réseau, révèle la méconnaissance profonde des enjeux du numérique du gouvernement. HADOPI, par sa vision répressive et paternaliste d’Internet, associe la ministre Albanel et les députés qui la voteront aux erreurs stratégiques d’industries vieillissantes, et les emmène droit dans le même mur.

« À l’image de ces industries du divertissement trop attachées à leurs modèles dépassés pour se renouveler, la ministre Albanel s’entête et se livre à un déni de réalité. Mme Albanel veut punir le partage, au profit - hypothétique - d’une culture industrialisée. La HADOPI, sorte de monstrueuse usine à gaz, et les procédures kafkaïennes qu’elle intentera contre les internautes incapables de prouver leur innocence, est vouée à l’échec. » déclare Jérémie Zimmermann, porte-parole de La Quadrature du Net. « Cette loi sera obsolète le jour de son vote. »

Avant même le début des débats, et à l’exception des industries qui en sont à l’origine, ce texte fait l’unanimité contre lui. En plus du Conseil d’État[1], du Parlement européen[2], de la Commission européenne, de la CNIL[3], de l’ARCEP[4], de l’UFC-Que Choisir[5], de l’April[6], de l’ISOC[7], de l’ASIC[8], de l’AFA[9], du Contrôleur européen de la protection des données[10], des « cinq gus dans un garage »[11] de la Quadrature du Net, de la quasi-totalité des commentaires sur le blog officiel de l’UMP[12] [13], c’est un sondage de 01Net[14] qui confirme désormais cette triste réalité.

De nombreuses études démontrent aujourd’hui que les internautes partageurs sont ceux qui achètent le plus[15] et que le partage d’œuvres est bénéfique à l’ensemble de l’économie de la création. Cela semble aujourd’hui confirmé par les records d’entrées en salle de cinéma de l’année 2008[16], et les excellents résultats d’Universal Music[17]. Les pistes de réflexion pour le futur de la création semblent donc claires :

·         Légaliser le partage d’œuvres sans but lucratif entre particuliers. Non seulement il ne nuit pas, mais il est en outre impossible à stopper et tout ce qui sera mis en œuvre pour tenter de le contrer sera dangereux, extrêmement coûteux pour le contribuable[18] et voué à l’échec. Une contribution créative[19], financement indirect mutualisé de la création comme ce qui existe pour la musique à la radio, la copie privée, etc. pourra être instaurée en échange.

·         Pour les industries du divertissement : innover et créer des produits et services à forte valeur ajoutée que leurs clients achèteront volontiers[20]. Ces ventes se feront en complément des échanges entre particuliers et non en substitution, comme la musique à la radio complétait au XXe siècle la vente de CD. Il n’est pas dans le rôle de l’État de tenter de pallier un déficit d’innovation dans quelque industrie que ce soit. Aucune loi n’est venue interdire l’ampoule électrique pour protéger les fabricants de bougie.

« Chacun doit continuer d’informer ses élus sur ces enjeux structurants pour l’avenir de nos sociétés. Au-delà de cette loi, il s’agit de la perception des technologies numériques et de leur intégration dans une politique tournée vers le futur, et non dictée par quelques industries du passé. À défaut de rejeter cette loi absurde, réaction des nouveaux moines copistes contre l’inévitable révolution numérique, les débats à l’Assemblée permettront de préparer l’après-HADOPI. », conclut Zimmermann.

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