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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 11:12

Chevènement, le PS, le Front de Gauche et l'Europe

 Par Elie Arié - Médecin -
Ancien Responsable National santé du MRC

Le soutien au Traité Maastricht est, pour le PS, la mère de tous ses déboires. Le Front de Gauche est une réaction salvatrice, mais insuffisante, à la capitulation socialiste devant le neolibéralisme.


Chevènement, le PS, le Front de Gauche et l'Europe 

Le Parti Socialiste a commis son « péché originel » en soutenant le traité de Maastricht, qui comportait la création

- d’une monnaie unique (là où une monnaie commune aurait suffi)

- et d’une Banque Centrale Européenne indépendante de tout pouvoir politique, sur le modèle de la Bundersbank allemande, et n’ayant pour seule mission que la lutte contre l’inflation et les déficits budgétaires, mais pas – contrairement à la Réserve fédérale américaine (FED) – de favoriser la croissance et l’emploi.

Dès lors, il a été inévitablement contraint de parcourir toutes les étapes d’un chemin de croix vers la mise en place d’une économie européenne placée sous le signe d’un libéralisme économique de plus en plus dogmatique –par rapport auquel les Etats-Unis, même ceux de Bush, apparaissent comme une nation à l’économie étatique:

- négociation et ratification des traités de Nice et d’Amsterdam, présentés ensuite, dans un remarquable exercice d’amnésie (peut-on parler d’ »Alzheimer politique » ?) lors de sa campagne pour le OUI au TCE, comme l’horreur libérale absolue face à laquelle ce TCE était un « moindre mal »,

- profil bas face à la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, sans aller jusqu’à tenter de la faire capoter en s’y opposant au Congrès,

- et Lionel Jospin dirigeant le gouvernement qui a été celui qui a le plus privatisé, en France, depuis la Libération, mais se demandant toujours pourquoi, à la Présidentielle de 2002, deux millions d’électeurs l’ont abandonné depuis celle de 1995, d’où son élimination dès le premier tour.

C’est pourquoi, depuis lors, le Parti Socialiste est dans l’incapacité de présenter un programme crédible à toutes les élections nationales ou européennes, et doit se limiter

- à évoquer sur un mode incantatoire l’ « Europe sociale » qu’il a été le premier à démanteler, les « services publics à la française » bien différents des Services d’Intérêt Général tels qu’ils sont définis dans le traité de Lisbonne, etc.

- et à se replier sur la gestion et les élections locales, régionales ou municipales, les seules qu’il est désormais capable de remporter, se contentant de cette nouvelle France féodale ( on abandonne Paris au Roi, et chacun se satisfait de ses petits pouvoirs dans son petit fief : le duc de Bourgogne, la duchesse de Bretagne…).

Pire encore, après avoir fait l’éloge du social-libéralisme, il s’est trouvé pris à contre-pied par la crise économique, et a dû laisser à une droite pragmatique et peu soucieuse d’idéologie le retour de l’intervention de l’ Etat en économie : son ralliement à l’ « Etat modeste » est trop récent pour qu’il puisse se défroquer au lendemain de sa conversion ; et voilà pourquoi il est dans l ‘incapacité, aujourd’hui, de tirer électoralement profit d’un retournement de situation qui aurait donné raison à ses convictions s’il ne les avait pas publiquement reniées depuis 20 ans.

Le Front de Gauche, à défaut de mieux

En réaction, bien tardive, à cette dérive d’un Parti qui ne s’appelle plus « Parti Socialiste »que par dérision et par antiphrase (tout comme le parti de toutes les compromissions s’appelle encore Parti Radical) , Jean-Luc Mélenchon s’est enfin décidé à le quitter et à créer un « Front de Gauche » avec les résidus du Parti Communiste (autre dénomination héritée d’un passé oublié de tous) et quelques ex-chevènementistes en déshérence.

Si cette nouvelle formation n’a aucun avenir, c’est, comme l’analyse fort justement Jean-Pierre Chevènement, parce qu’elle « méconnaît le ressort que peut constituer l’exercice de la souveraineté nationale, c’est-à-dire de la démocratie, dans une Europe qui est faite d’une trentaine de nations ».

Pour ma part, je voterai pour lui aux européennes, mais à titre de témoignage personnel, sans aucun espoir ni aucune illusion politiques ; son rôle sera le même que celui de Die Linke en Allemagne: tous deux sont voués à rester éternellement au-dessous de la barre des 10 %, et à assurer les futures victoires électorales de l' UMP en France et de la CDU en Allemagne, tout comme le Front National a permis celles du PS depuis 1988.


Vers la mondialisation malheureuse
Enfin, l’échec de la candidature de Chevènement en 2002 a prouvé que les esprits n’étaient pas encore assez mûrs ni la situation perçue comme assez grave pour une solution de type Pôle Républicain, réunissant souverainistes et démocrates de gauche et gaullistes dans une démarche voisine de celle de la Résistance, faisant passer l’essentiel au-delà des contingences politiciennes du moment et des pesanteurs idéologiques du passé.

Aujourd’hui, le seul optimisme possible passe par le pessimisme, et consiste à considérer, comme le dit Henri Guaino, que « l’ère de la mondialisation heureuse est terminée », et que ce qui lui succèdera sera l’ère de la « mondialisation malheureuse » ; une fois que nous aurons été dans le mur, après le grand désastre mondial, quelque chose de nouveau émergera : après tout, les « trente glorieuses » dont nous gardons la nostalgie (sans doute excessive, en les idéalisant un peu trop après coup : mais, à l’époque, nous avions confiance en l’avenir, et c’est cela qui a disparu) n’auraient jamais existé sans la catastrophe humaine du nazisme et de la deuxième guerre mondiale.

Bien sûr, l’ Histoire ne se répète jamais, et nous ignorons quelles formes prendra le nouveau règne de l’irrationnel qui accompagnera la nouvelle crise mondiale, et qu’annonce déjà la montée des fanatismes religieux et communautaristes de toutes sortes ; il ne reste qu’à espérer que le temps des Ténèbres à venir soit le plus bref possible, et fasse le moins de ravages possibles, en attendant que puisse revenir à nouveau l’esprit des Lumières et le temps de la Raison.
(source Marianne 2.fr)

Personnellement je soutiens le front de gauche, j'espère que cette union (PG+PCF et autres) approndira sa réflexion sur la notion de nation qui n'est pas l'ennemie de l'internationalisme. Elle est au contraire le cadre idéal d'une protection démocratique des citoyens destinée à faire barrage aux excès du libéralisme comme à ceux de la mondialisation. Ce n'est qu'à partir d'une telle réflexion que l'on pourra refonder un véritable mouvement de gauche dans ce pays.
Jacky Eouzan
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17 mai 2009 7 17 /05 /mai /2009 21:25

1

Elections européennes, Circonscription Ouest :

Soutien à la liste Front de Gauche menée par Jacques Généreux

Meeting départemental Morbihan, avec Francis Wurtz et Jacques Généreux

Hennebont, 16 mai 2009

Intervention de Gwénaël Doré, Vice-Président départemental du MRC-56 et membre du

Bureau National pour les fédérations de Bretagne; ancien élu municipal de Pontivy

Merci à Daniel Gilles, vice-président du conseil régional de Bretagne, pour ses mots de présentation, et à Thierry Goyet, secrétaire départemental du PCF, pour nos échanges préparatoires à ce meeting.


Les responsables morbihannais du Mouvement Républicain et Citoyen (Jean-Michel Tanguy,
Président départemental, Jacques Henry, précédent Président du MRC 56, et moi-même), ont annoncé notre soutien public (cf. Le Télégramme, page Bretagne et Ouest-France, page Morbihan, édition du 11 mai 2009) à la liste du Front de Gauche menée par Jacques Généreux dans l’Ouest, malgré l’absence d’accord national entre le FG et le MRC et l’appel au vote blanc ou nul de son président, et Luc Foucault, maire de Séné et membre de notre mouvement, a rejoint le comité de soutien départemental. Afin d’organiser notre expression et

notre soutien au Front de Gauche constitué par le PCF et le Parti de Gauche présidé par Jean-Luc Mélenchon, et rejoint par la « Gauche Unitaire », nous avons décidé de nous regrouper au niveau national dans « République et Socialisme », association constituée au niveau national à cette occasion.


En effet, en tant que républicains, nous refusons d’encourager l’abstention ou le vote blanc. A
l’occasion de cette élection européenne, première élection nationale organisée depuis la victoire de N. Sarkozy, nous ne pouvons laisser nos concitoyens sans voix, à un moment où les luttes sociales s’opposent aux effets du capitalisme financier et mondialisé et des orientations européennes qui les ont favorisés.

1) Dans notre département, il est malheureusement aisé de démontrer la nécessité de réorienter radicalement la construction européenne :


-
la SBFM-Société Bretonne de Fonderie Mécanique, ancienne filiale de Renault (dont
vient de parler Pierre Le Ménahès, représentant syndical), confrontée à la dictature et de la volatilité de la finance, après le démantèlement d’un certain nombre d’entreprises publiques et d’outils de politique industrielle, notion honnie par la Commission Européenne,


-
Doux, (évoquée par le maire d’Hennebont, Gérard Perron) qui est la parfaite

illustration d’un libre-échange débridé et d’un dumping social et environnemental,

encouragé au niveau européen, ce qui souligne la nécessité de protection comme le propose J. Généreux qui n’hésité pas à en appeler à un « néo-protectionnisme » dans son dernier ouvrage (Le socialisme néo-moderne, page 371 et suivantes),


2

- l’abandon des services publics, en conséquence du dogme de la concurrence libre et non faussé, et contre lequel se mobilise en Centre Bretagne le Comité de défense des services publics , initiée notamment par le maire de Guémené, Christian Perron.


Nous sommes attachés au rassemblement et à l’union de la gauche, mais force est de constater
que le PS s’obstine à tourner le dos à la volonté exprimée par le peuple français lors du rejet par référendum du projet de constitution européenne en 2005 et de ses orientations libérales (ainsi, le PS revendique sa signature au Manifesto du Parti Socialiste Européen (PSE) qui traite de « réactionnaires » ceux qui s’opposent aux orientations libérales de  l’Union Européenne).


2) Dans cette campagne, nous entendons affirmer les grandes orientations et propositions du
MRC et de son président, J-P. Chevènement, en faveur d’une politique de progrès et visant à gagner l’adhésion du peuple :

- le caractère stratégique de la souveraineté nationale, support toujours actuel de la souveraineté populaire et de la démocratie - dans le prolongement du Conseil National de la Résistance
– et ressort pour réorienter durablement la construction européenne :
l’Europe, constituée d’une trentaine de nations, doit reposer sur la coopération des

peuples et des Etats et ne doit pas être un instrument qui les « cadenasse » !

- la nécessité de réformes profondes des institutions et règles européennes : Pacte de croissance et d’emploi (à la place de l’actuel Pacte de stabilité), réforme des statuts de la BCE au service de ces objectifs et fin de son indépendance, Gouvernement économique de la zone euro, facilitation des coopérations entre Etats, Traité social…

- le co-développement, en premier lieu avec le continent africain, condition pour régler durablement la question des sans-papiers.


En tant que gauche républicaine, nous souhaitons dès ces européennes contribuer à une
dynamique de refondation et de rassemblement de la gauche sur de nouvelles bases, en partant du non au référendum sur la constitution européenne en 2005 et au traité de Lisbonne.


C’est aussi la seule voie pour faire pression sur le PS, afin qu’il adopte un projet de rupture
pour 2012.


3) Enfin, notre soutien est renforcé par des considérations plus locales et personnelles :


-
la qualité de vos élus locaux, et en premier lieu de vos maires (Hennebont, Auray,

Quéven, Guéméné…), qui démontrent qu’on peut être bon gestionnaire et bon militant aux côtés des travailleurs,


-
la personnalité de Jacques Généreux, secrétaire national du Parti de Gauche, reconnu
pour la qualité pédagogique de ses ouvrages d’économie qui ont formé des générations d’étudiants, ce qui souligne qu’on peut être un bon professionnel sans renoncer à ses engagements et à ses idées,


-
enfin, le travail exemplaire au Parlement Européen de Francis Wurtz, qui est un

modèle de député européen et que nous avons le plaisir de revoir aujourd’hui dans le Morbihan.


Pour toutes ces raisons, il faut voter « généreusement » pour le Front de Gauche le 7 juin
prochain.

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 15:52

 

 

 

 

 

 

République et Socialisme apporte son soutien aux manifestations contre la loi Bachelot

 

 

Le 14 mai, dans toute la France, sont organisées de nouvelles manifestations contre la loi Bachelot. République et Socialisme apporte son entier soutien aux personnels et médecins en lutte.

 

Personne n’est dupe. Les quelques retouches apportées à la loi Bachelot face à l’opposition de plus en plus large du personnel hospitalier et des médecins ne changeront qu’à la marge un texte qui va encore augmenter l’appauvrissement de l’hôpital public pour le plus grand bonheur des grands groupes hospitaliers privés.

 

Chacun l’a bien compris : le modèle de Sarkozy c’est la société américaine et sa médecine à deux vitesses. Or, faut-il le rappeler ? 35 millions d’américains n’ont pas de couverture sociale et beaucoup d’entre eux n’ont pas les moyens de se faire soigner. Quant aux autres, ils doivent dépenser de plus en plus pour faire prendre en charge leurs frais de santé par des assurances privées qui n’hésitent pas, le cas échéant, à conseiller aux patients de se suicider plutôt que de prendre en charge leur maladie lorsque les chances de survie sont jugées trop faibles !

 

Et c’est cela qu’on voudrait imposer à la France ?

 

N’en doutons pas. Si la loi Bachelot entrait en vigueur les dépenses de santé de nos concitoyens ne feraient que croître pour un service public de plus en plus réduit à la prise en charge des maladies les plus lourdes et les plus couteuses avec de moins en moins de moyens.

 

Derrière la volonté affichée de faire des économies, il y a en réalité l’objectif de rentabiliser au maximum le secteur de la santé, ravalé au rang de simple marchandise.

 

Cette évolution est pour nous inacceptable. La santé est un bien commun qui doit être mis à l’écart de toute marchandisation.

 

Il faut sauver l’hôpital public. Au lieu de s’occuper de sa gouvernance qui a prouvé son efficacité, le gouvernement ferait mieux de s’occuper de la qualité des soins en donnant à l’hôpital public les moyens financiers et humains pour remplir sa mission dans l’intérêt de nos concitoyens.

 

Paris le 14 mai 2009


La politique de Sarkozy se résume en un mot: "Casser les acquisitions sociales du Conseil National de la Résistance, voire même, certains  principes de notre République"

La méthode est simple il suffit de modifier le sens des mots pour faire accepter l'inacceptable par les citoyens que nous sommes.

Ainsi on parle d'Etat providence alors qu'il s'agit, dans l'esprit des membre du CNR, d'un Etat solidaire. La providence c'est du domaine du religieux pas du domaine de la République.

On parle de charges sociales alors qu'il s'agit de contributions à la solidarité nationale.

On s'attaque à l'école à ses enseignants et à ses diplômes, à l'hôpital, aux services publics, au droit du travail en remplaçant les droits collectifs par un vague statut d'auto entrepreneur, ou au travers de relations individualisées du travail. C'est le retour au droit, ou plus exactement l'absence de droits qu'ont connus nos anciens au XIXème siècle.

Et on présente le tout dans le paquet ficelé des réformes indispensables.

Elles sont indispensables pour qui ces réformes? Pas pour l'intérêt général, qui est le propre de la recherche du bien commun républicain, mais pour quelques intérêts particuliers.

Ce sont des raisons non limitatives, tant les attaques contre la république sont nombreuses, pour lesquelles j'irai à titre personnel voter pour le front de gauche le 7 Juin.

Je pense en effet, quelque soit l'élection et son intérêt, qu'un républicain ne doit pas s'abstenir.

Jacky Eouzan

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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 14:17
HISTOIRE





Comment est né le MDC ?
Le Mouvement des Citoyens est un parti politique jeune. La majorité de ses militants ne vient pas, contrairement à une opinion fréquemment répandue, du parti socialiste mais de divers milieux de gauche ou du terrain syndical. Beaucoup de ses membres n'avaient jamais appartenu à une organisation politique. Les fondateurs du MDC -Jean-Pierre Chevènement, Didier Motchane, Max Gallo et Georges Sarre- sont pour la plupart issus d'un des courants du parti socialiste : le Centre d'Études, de Recherches et d'Éducation Socialiste, ou CERES.

Créé juste après la guerre d'Algérie en 1966, le CERES a pris le nom de « Socialisme et République» en 1985. Le CERES n'était pas l'aile gauche classique d'un parti social démocrate comme on pouvait en trouver ailleurs en Europe.

Le CERES, qui a existé de manière autonome et visible, a fourni l'axe idéologique du Parti socialiste. Ce courant était fondé sur deux principes :

1 - la logique capitaliste, responsable de l'injustice et de l'inégalité des conditions de vie des citoyens, devait être remise en cause.

2 - la gauche, partagée pour l'essentiel entre socialistes et communistes, devait s'unir.

Le CERES a joué un rôle décisif au Congrès d'Epinay en 1971. Quoique minoritaire avec 8,5% des voix , il avait la clef de la majorité et a permis l'arrivée de François Mitterrand à la tête du parti socialiste. Il a également apporté à ce même congrès l'essentiel du discours du nouveau parti.




Le CERES à travers l'histoire du parti socialiste :

Après la prise du pouvoir par la gauche en 1981, trois désaccords sont progressivement apparus entre le CERES et le parti socialiste sous François Mitterrand.

1 - Le CERES a refusé le tournant libéral pris en 1983. En mars 1983, Jean-Pierre Chevènement, alors Ministre d'État, Ministre de la recherche et de l'industrie, démissionne du gouvernement.

2 - Le CERES a refusé "l'alibi" utilisé par les socialistes pour habiller leur conversion en sociaux-libéraux : l'Europe libérale, c'est-à-dire la construction européenne, telle qu'elle a été retenue par François Mitterrand.

Le CERES approuvait la construction européenne mais s'opposait à celle qui lui était présentée. Ce différend s'est retrouvé au moment de la signature du traité de Maastricht puis du référendum sur sa ratification.

3 - Le troisième désaccord, décisif, est issu des conséquences de ces choix économiques et européens sur l'ordre du monde. En particulier sur les rapports entre la France, l'Europe et les États-Unis. L'alignement de l'Europe sur les positions américaines s'est traduit par la crise et la guerre du Golfe en 1990 et 1991. Il a amené Jean-Pierre Chevènement à démissionner de son poste de Ministre de la Défense en janvier 1991.

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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 10:56

La gauche républicaine, chaînon manquant de Chevènement


Alors que les élections européennes sont dans un mois et qu’il reste normalement trois ans de mandat au président de la République en place, le quotidien Libération vient de lancer une vigoureuse campagne en faveur de François Bayrou.


Dans un éditorial, hier 4 mai, Laurent Joffrin pose la question Comment battre Nicolas Sarkozy ? 

Sa réponse est claire : en rassemblant « les forces écologistes, les socialistes à l’ancienne comme Jean-Luc Mélenchon, le PS, les partisans de François Bayrou et même les gaullistes sociaux et républicains tentés par un Dominique de Villepin ».


Réponse de Benoît Hamon, porte-parole du PS, sur le même site de Libération, hier (voir Faut-il s'allier avec Bayrou ? Le débat agite le PS) : « Moi, je suggère à tous les socialistes qu’on s’attache d’abord à rassembler la gauche, à réunifier notre camp pour que le second tour soit un second tour socialistes contre Sarkozy et que nous l’emportions ».



Jean-Pierre Chevènement, le 22 juin 2008,
à l'issue du congrès du MRC, au Kremlin-Bicêtre


On voit bien que Libération cherche à favoriser le rapprochement de tous les anti-Sarkozy qui ont les mêmes conceptions de l’Europe, plutôt fédérale et intégrée, c’est-à-dire privilégiant la démarche communautaire portée par la Commission et le Parlement au sein des institutions européennes.


Je puis témoigner des sentiments profondément anti-Sarkozy des fonctionnaires de la Commission à Bruxelles. Car le président de la République a le tort, selon eux, de prendre appui sur les Etats et de mépriser les rouages communautaires de la construction européenne.


Quand Bayrou dit qu’avec Sarkozy, la France n’est plus la France, il pense en réalité que la France ne porte plus le projet européen communautaire. C’est cela qui est lui insupportable.


Pourquoi le PS ne parvient-il pas à prendre le dessus dans les sondages sur Bayrou ?
Parce qu’il ne se distingue pas de lui dans son projet politique réel sur l’essentiel, qui est la France dans l’Europe.


Le PS ne pourra coincer Bayrou que s’il s’en distingue vraiment
. En revenant à un projet républicain pour la France.

Le PS et la gauche, pour revenir à l’essentiel et regagner la confiance des citoyens, ont une solution à leur portée : se tourner vers Chevènement.


Bayrou et Chevènement sont les deux recours face à Sarkozy en 2012
.

- Le premier est le recours de droite pour revenir au consensus droite-gauche d’avant 2007 et sauver l’Europe giscardienne du traité constitutionnel européen.

- Le second est le recours de gauche pour refonder la France républicaine et réorienter l’Europe, afin qu’elle joue son rôle face à la crise du capitalisme.


Chevènement réunit les cadres du MRC

 

Demain, à partir de 18h, Jean-Pierre Chevènement réunit les cadres nationaux du MRC. Il veut que notre Mouvement se détermine en faveur d’une stratégie opérationnelle face à la crise profonde à laquelle le monde est confronté.

 

Comment imaginer la future sortie de crise, en sachant les écueils que sont l’Europe actuelle, la doctrine du libre-échange et le système monétaire (voir Débat sur le G20 au Sénat : Chevènement évoque trois tabous à lever - 30 avril 2009) ?

 

Comment voir l’avenir de la France ? C’est la grande question pour 2012.

 

Quelle stratégie pour le MRC ?

 

J’aurai la possibilité d’exprimer mon point de vue, après l’exposé de notre président. J’ai déjà dévoilé des éléments (voir Michel Sorin (MRC) : proposer le système républicain d'économie mixte - 3 mai 2009).

 

Trois éléments sont fondamentaux et indispensables : une bonne analyse de la crise, la personnalité de Jean-Pierre Chevènement, le peuple français. C’est ce dernier, le chaînon manquant, c’est-à-dire les citoyens, qu’il faut rendre présent dans notre dispositif.

 

Lors de notre congrès, en juin 2008, au Kremlin-Bicêtre, nous avons adopté, à l’unanimité, une stratégie : la refondation de la gauche sur des bases républicaines. Ce qui fait défaut, ce sont les moyens nécessaires pour entrer en contact avec les citoyens et mener le combat politique de terrain.

 

Nous sommes dans la situation d’une entreprise qui aurait un bon produit, mais qui n’aurait pas les moyens de distribution lui permettant de toucher le consommateur final.

 

Jean-Pierre Chevènement a su, par son talent, se donner les moyens, avec la Fondation Res Publica et son élection au Sénat, de produire des textes de très haut niveau, appréciés comme tels au niveau de nombreuses personnalités nationales et internationales.

 

Il manque l’organisation politique de la gauche républicaine, qui lui permettrait de porter ses idées auprès des français et de faire remonter celles des citoyens vers les responsables, au côté de lui.

 

Nombreux sont les militants qui m’ont fait savoir à quel point ils sont déçus par notre non participation sur des listes aux élections européennes. Certains sont à la limite de la rupture avec le MRC, à cause de son absence de visibilité nationale et locale.

 

Demain, j’espère que Jean-Pierre Chevènement aura cela en tête au moment où il accueillera les secrétaires et délégués nationaux du MRC.
Michel Sorin,
Délégué MRC Grand Ouest

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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 15:44

Chevenement.fr

Sénateur du Territoire de Belfort, président du Mouvement Républicain et Citoyen et de la Fondation Res Publica

La crise fait revenir la Nation au premier plan et démontre sa solidité

 

Conversation sous forme de confession politique avec le “Che”. Sous les ors de la salle des pas perdus du Sénat.

On ne s'attendait pas à retrouver le “Che” dans un fauteuil de sénateur. S'il avoue s'y trouver “un peu par hasard”,
suite à une déconvenue électorale dans son bastion belfortain, il semble y avoir trouvé assez vite ses marques,
fort de sa longue expérience de la vie politique. Qu'on l'aime ou pas, Jean-Pierre Chevènement figure parmi
les plus lourds de la politique française. Il fut la cheville ouvrière de l'alliance avec le PC et le concepteur
des 101 propositions qui allaient amener Mitterrand au pouvoir. Depuis lors, sa vie politique a été ponctuée
par trois démissions gouvernementales, une sécession corps et bien d'avec le Parti socialiste, une campagne
prometteuse à la présidentielle de 2002 qui le plaçait au statut enviable de “troisième homme” mais qui finira
dans les décombres de la poussée lepéniste à moins de 6 %...
Aujourd'hui, l'homme, outrage du temps passant, semble en avoir rabattu sur ses ambitions. Feinte ?
“Même mort, je reviendrai”, prévient-il, reprenant la maxime latine devenue fétiche depuis sa résurrection
post-comatique. Donnant la clé de sa longévité : “Pour survivre en politique, l'essentiel est d'être en harmonie
avec soi-même et avec ce que l'on croit.” Et quand Jean-Pierre Chevènement, l'artisan des nationalisations
de 1981, plaide aujourd'hui pour une politique industrielle et une programmation dans laquelle l'Etat aurait
plus que son mot à dire, il prouve sa constance.
Par Philippe Plassart et Julien Tarby

 

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"Les conséquences de la crise sont loin d’avoir été toutes tirées. Beaucoup des tenants de la doctrine officielle
estiment qu’elle ne sera qu’une parenthèse. Et qu’une fois celle-ci refermée, il sera possible de repartir comme avant.
Ceux-là font une grave erreur. Il n’y a plus de boussole, les repères ont été perdus. Il faut faire un saut conceptuel
pour imaginer les trente prochaines années. Rien ne serait plus nécessaire que de cerner ce que l’on veut pour le
monde de l’après-pétrole, du combat contre le réchauffement climatique. Or on ne sait pas où on va. Une politique
industrielle à moyen terme serait plus que jamais utile. L’Etat est légitime, s’il le juge nécessaire, pour réinvestir
les secteurs stratégiques. Il y a certainement place pour une planification rénovée. J’emploie à dessein ce mot
“planification” car il ne fait pas moderne, mais la notion de “programmation” convient très bien à sa place.
On va y re venir. Mon combat est à contre-courant. Je note qu’avec la crise, la nation sur laquelle certains
s’acharnent montre sa solidité. Les plans de relance sont conçus à cette échelle, ensuite on les coordonne.
Et ce n’est pas étonnant. La nation qui vient du fond de l’histoire est la brique de base à partir de laquelle on peut bâtir.
Tout ce qu’on a fait miroiter par ailleurs — le régionalisme, le communautarisme — ne tient pas la route quand
les temps sont difficiles.

Républicain d’abord
Pour éviter tout malentendu, je ne me présente jamais comme souverainiste, notion accolée à des courants avec
lesquels je ne me sens aucune affinité. Je suis d’abord républicain. Pour moi la démocratie ne peut pas s’exercer
sans la souveraineté. Charles de Gaulle l’a dit : ce sont l’avers et l’envers d’une même médaille. Mais qu’on ne s’y
méprenne pas : cela ne veut pas dire que je suis contre le partage des compétences dès lors que l’on contrôle
démocratiquement leur exercice. Par exemple, dès lors que l’euro existe, non seulement j’admets mais je revendique
un gouvernement économique de la zone euro. Je ne regrette absolument pas les combats que j’ai menés ces trente
dernières années. Ils témoignent peut- être d’une opiniâtreté excessive, trait de caractère, dit-on, des Belfortains.
Ma première inclinaison a été pour Mendès France à 15 ans. Ensuite, j’ai conçu, avec d’autres, au Ceres, la stratégie
du progra mme commun et de l’alliance avec le Parti communiste, comme moyen de redynamiser la gauche, de
provoquer l’alternance et de mettre en œuvre un programme progressiste. Par la suite, je n’ai jamais donné dans
les “ponts aux  ânes” libéraux. Je n’ai jamais été pour le Matif, la Bourse remplaçant la banque, la Commission
faisant régner la loi de la concurrence sur le marché européen. Je me suis opposé en Conseil des ministres à la
libéralisation des capitaux sans contrepartie sur le plan de l’harmonisation fiscale. De même, je n’étais pas favorable
au traité de Maastricht qui donnait une totale indépendance en dehors de tout contrôle du suffrage universel. J’ai le
sentiment, permettez-moi de le dire à la lumière de la situation d’aujourd’hui, que tout cela était tout à fait justifié, si
bien que je ne me sens pas en porte-à- faux avec moi-même, comme certains socialistes qui ont en quelque sorte adoubé
le libéralisme dans leur prop re maison. Et qui sont obligés aujourd’hui de se contorsionner. Je n’ai jamais fait des
marchés financiers l’horizon de l’humanité.

La pédagogie par la démission
Certes j’ai démissionné trois fois mais en même temps, j’ai été l’un des ministres les plus longtemps en poste au
gouvernement avec Jack Lang. Mes démissions ne doivent pas oblitérer les décisions que j’ai prises : la relance de
la recherche en 1981-1982, le redressement de l’école publique en 1984, avec l’instauration en particulier du
baccalauréat professionnel, la défense, et le plan armée 2000, la police de proximité, l’intercommunalité, la définition
d’un équilibre dans la politique de l’immigration. Il est vrai cependant qu’à plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion de
marquer nettement mon désaccord ; une première fois au moment du tournant libéral en 1983, une deuxième fois
avec la guerre du Golfe en janvier 1991 et enfin au sujet de la Corse, la République et de l’Europe en 2000. Pour moi,
cela fait partie de la déontologie républicaine car il y a des moments où il faut savoir dire non et prendre du champ.
Sous la IIIe République, ce type de décisions était très courant. Cela s’est perdu parce que sous la Ve République et
jusqu’à la dernière réforme constitutionnelle, le démissionnaire ne retrouvait pas automatiquement son siège de
député, son suppléant devant démissionner mais sans que rien ne l’y oblige.

Le mien l’a fait sans aucune difficulté. Démissionner ? C’est toujours une décision douloureuse, surtout si on quitte
un gouvernement dans lequel on a le sentiment d’œuvrer utilement. Je ne l’ai jamais prise facilement. Pour moi, ces
démissions avaient une dimension pédagogique pour “marquer le coup”. En 1983, contre le “tout marché” dont trop
de camarades étaient devenus les thuriféraires ; en 1991, contre l’aberration des guerres Nord-Sud et du clash des
civilisations. En 2000, contre la dissolution de la nation.

Faisant le constat de mon incapacité à pouvoir changer le cours des choses de l’intérieur, je prends alors date. Ma
démission de 1983 trouve aujourd’hui à mon sens, vingt-cinq ans plus tard, toute sa justification. Idem pour celle de
1991, ou quand la France a refusé en 2003 de cautionner l’invasion de l’Irak. Quant à la Corse, les Corses eux-mêmes
ont rejeté le statut particulier qu’on leur offrait en 2003 et les Français ont dit non en 2005 à la Constitution
européenne ; il y a toujours dans la démission un pari sur l’avenir. A court terme, la réaction des gens est variable.
Beaucoup s’écartent de vous dès lors que vous n’êtes plus en mesure de distribuer les postes et les honneurs. Et en
quittant un gouvernement, vous perdez beaucoup de moyens. En même temps, certains vous soutiennent tandis que
chez d’autres ce comportement suscite de l’incompréhension. Le temps en général éclaircit les choses. Par exemple,
à Belfort, les ge ns n’ont pas compris sur le coup ma démission au moment de la guerre du Golfe. Sans doute peuvent-ils mieux la comprendre aujourd’hui.

La ressource intellectuelle
Pour faire de la politique dignement, il faut défendre des idées que l’on croit justes. Cela passe par un investissement
intellectuel collectif. On est plus intelligent à plusieurs que tout seul. J’ai toujours eu cette capacité à fédérer autour
de moi des compétences de qualité. Il faut pour cela une certaine exigence intellectuelle et une certaine rectitude et
aussi incarner quelque chose à un moment donné. Je pense que j’ai incarné une conception républicaine que la gauche
pouvait signifier et apporter à la France.

Le Ceres était un think-tank composé de jeunes gens de 20 à 25 ans dont beaucoup sortaient de l’ENA ou de l’X.
Son premier opuscule sur les nationalisations publié en avril 1968 avait pour thème la gauche et la politique
industrielle. Et quatorze ans plus tard, la gauche au pouvoir conduisait son programme de nationalisations. Cela
prouve que les idées anticipatrices peuvent cheminer. Par la suite j’ai créé un club, République moderne, en lettre
mensuelle. Et il y a cinq ans, j’ai fondé une fondation, Res Publica. Celle-ci a une production intellectuelle abondante.
Elle doit en être à son quarantième cahier sur des sujets extrêmement variés qui vont de l’école à l’Allemagne,
la Russie, l’Onu, le décollage du Maghreb, l’instruction civique. Du Ceres à Res Publica, les ressorts sont les mêmes : les participants apportent leur contribution parce qu’ils ont envie d’agir et de s’inscrire dans une perspective.
Mon ancrage local au terr itoire de Belfort est tout aussi essentiel. J’ai été élu député du Territoire de Belfort en 1973 - cela fait 38 ans - et mon mandat de sénateur court jusqu’en 2014. C’est dire combien je me suis puissamment investi dans
la destinée de ce territoire. Sans lui, ma vie politique, singulièrement depuis que je suis sénateur, n’aurait pas le même intérêt. “Même mort, je reviens !” J’ai fais mienne cette devise latine depuis mon coma. Pour survivre en politique, l’essentiel
est d’être en harmonie avec soi-même, avec ce que l’on croit, et avoir des convictions. Des convictions non pas figées
— mes grands-parents m’en ont forgé de fortes que je renie pas — mais avec la volonté de comprendre le monde dans
lequel on est et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit. Mes analyses, je les ai puisées à la fois à la tradition républicaine, à Jaurès, à l’analyse de Marx — je dis bien à l’analyse, pas au prophétisme. Un creuset que je ne récuse pas car encore
aujourd’hui, ces grilles de lecture m’ont paru assez sûres. Il convient bien sûr de toujours essayer de se perfectionner
et d’actualiser ses interprétations. Les cahiers de Res Publica y contribuent.

L’Europe, l’Allemagne
Je ne suis pas en campagne. Ces élections n’ont pas à mes yeux beaucoup de signification. Le Parlement de Strasbourg est une institution fantôme qui ne forme aucune volonté générale. Les députés s’y expriment trois minutes tour à tour.
C’est plutôt un alibi pratique qu’un outil de démocratie. J’observe que dans la vie politique française, personne n’a
pu faire prospérer un succès à ces élections. Ni Le Pen, ni de Villiers, ni Pasqua, ni Tapie. C’est une élection où
chaque force politique mesure son influence. Cela permet aussi d’investir à Strasbourg les recalés du suffrage
universel. Qui connaît le nom de son député européen ? On a prétendu rapprocher les députés européens des électeurs
en découpant la France en cinq grandes régions, on les en a encore davantage éloignés. C’est pourquoi mon mouvement
 ne concourt pas à ses élections. Pour ma part, je voterai blanc. Les relations entre la France et l’Allemagne sont un
sujet très ancien et très difficile ; force est de constater que les rapports franco-allemands ne sont jamais
spontanément au beau fixe. A amener ces deux peuples contigus à travailler ensemble est une tâche à renouveler en
permanence. Il faut qu’ils se persuadent l’un l’autre qu’aucun d’eux ne peut dominer l’Europe d’une manière ou d’une
autre, soit par la diplomatie, la technologie ou l’industrie. Et que l’ère du leadership européen est close. Conscients
de leur solidarité  de destin, Français et Allemands peuvent ensemble impulser une grande politique européenne.
Trop souvent, il y a d’un côté une certaine arrogance ou de l’autre une certaine suffisance qu’il faut surmonter.
Le traité de Lisbonne va avoir des conséquences dommageables. Il va créer un déséquilibre durable entre la France et l’Allemagne, cette dernière disposant d’un tiers de voix supplémentaires au Conseil européen. Cela rompt les
équilibres fondateurs établis en 1951 par les pères fondateurs – l’exacte parité des votes entre les deux pays quoi
qu’il puisse arriver. Il s’agit pour le coup d’une véritable rupture.

Quant à la réintégration de la France dans l’Otan, c’est une erreur.

L’Otan, l’Irak
Intégrer l’Otan ? Personne ne nous demandait de prendre cette décision. Elle va nous entraîner dans des guerres
qui ne seront pas les nôtres, comme par exemple l’affaire d’Afghanistan. Cela correspond à un tropisme de la politique américaine, l’élargissement vers l’Est. Je fais tout à fait crédit aux initiatives prises ou à venir de Barack Obama.
Mais sa présidence ne sera qu’un moment de l’histoire, alors que l’alliance de l’Otan perdure depuis 1949.
La distance marquée par le général de Gaulle aurait dû être conservée. Quant à l’intégration ou pas de la Turquie,
elle est d’abord une affaire européenne et on aimerait bien que les limites de l’Europe soient fixées par les Européens
eux-mêmes, et non pas par les Américains. Je suis très américanophile et le peuple américain est très hospitalier.
Mais l’administration américaine, c’est autre chose. Elle mène une politique qui vise à dominer le monde et les
Etats-Un is n’ayant plus les moyens de le dominer, ils ont besoin d’auxilliaires qu’ils viennent chercher en Europe
ou ailleurs. Obama a bien compris que l’Amérique vivait au-dessus de ses moyens. J’attends de voir comment
il va réussir à sortir son pays du guêpier moyen-oriental.

L’Irak est un pays composite, une sorte de Grand Liban. Saddam Hussein avait un régime qui se voulait laïque,
par rapport à un environnement plus fondamentaliste. En écrasant l’Irak, on a ouvert la voie aux fondamentalistes.
Al Qaida ne se serait pas développé si les troupes américaines ne s’étaient pas installées durablement en
Arabie Saoudite. Par ailleurs on a redonné un rôle prédominant à l’Iran dans la région. Etait-ce très intelligent ?
Saddam Hussein avait proposé au Russe Primakov — j’ai encore le télégramme — que son armée évacue le Koweït
et son remplacement par des troupes arabes. Proposition sans suite. Or les responsables politiques doivent pouvoir
porter un jugement sur une situation. Si l’on pouvait sortir pacifiquement de cette situation, c’était cent fois préférable
plutôt que d’ouvrir la voie à la famine, à l’encagement et au final à l’invasion du pays et à son explosion. Disant cela,
on veut me faire passer pour un soutien inconditionnel de Saddam Hussein. Cela relève de procédés de propagande
auxquels se heurtent tous ceux qui se mettent contre le flot dominant.

L’Etat, les élites, la jeunesse
Sarkozy cite souvent le cas d’Alstom. Pourquoi ne pourrait-on pas imaginer que l’Etat prenne des participations
stratégiques dans des secteurs absolument stratégiques ? On ne peut pas faire l’impasse sur une politique industrielle à moyen terme. Je crains que l’on cherche à changer les choses pour que rien ne change. Aujourd’hui, il faut penser les
nouvelles formes d’énergie, une économie sans effet de serre qui permette de nourrir la planète. Dans ce domaine de
l’éducation, il y a tout à faire et à refaire dans notre pays. Je m’inquiète beaucoup du déclin des filières scientifiques.
Car l’avenir d’un pays se dessine par la science. Il est question paraît-il de supprimer la filière S. Complètement
stupide. On encourage les jeunes à faire des métiers qui ne préparent pas l’avenir du pays. Les projets individuels
sont déconnectés d’une ambition collective. Or l’un ne va pas sans l’autre. Il n’y pas d’épanouissement indi viduel
s’il n’y a pas en même temps de succès collectif. Le manque de patriotisme des élites m’alarme. De même que les
progrès de la démagogie à tous les niveaux, cette idée répandue que tout à chacun a droit à tout : les uns ont droit
aux parachutes dorés et les autres à des pensions de retraite revalorisées ad vita eternam. Or cela ne marche pas
comme cela. On oublie de mettre l’accent sur l’intelligence, la production, l’industrie, la technologie et la
compréhension du monde. Pour la France et l’Europe, ce monde-là n’est pas facile car nous rapetissons à toute vitesse.
 Le concept de nation républicaine a été sapé méthodiquement. Ce faisant, on sape le civisme et c’est le règne du
chacun pour soi. Nous sommes à un moment de l’esprit public où l’esprit national a été considérablement dévalué.
Cela vient de très loin. On a connu cela pendant l’entre-deux-guerres, sous Vichy et la collaboration."

Bio express
Parcours national tourmenté
Jean-Pierre Chevènement est né le 9 mars 1939 à Belfort. Sorti de l’ENA, il adhère à la SFIO en 1964 et fonde avec
d’autres en 1966 le Ceres qui deviendra un des principaux courants du PS à partir du congrès d’Épinay de 1971.
Pendant ce temps, JPC est élu député aux élections législatives de 1973 à 1997, et en 2000, dans le Territoire de
Belfort. De même il a été maire de Belfort entre 1983 et 2007. Ministre de la Recherche sous Pierre Mauroy, il refuse
de participer au troisième gouvernement pour s’opposer au “tournant libéral” du PS. Ministre de l’Education nationale
sous Laurent Fabius puis ministre de la Défense sous Michel Rocard, il démissionne en 1991 pour s’opposer à la
guerre des Etats-Unis contre l’Irak. En 1992 il quitte la direction du PS afin de faire campagne pour le non au
traité de Maastricht. Il fonde en 1992 le Mouvement des citoyens (MDC) et démissionne du PS. Ministre de l’Intérieur
du gouvernement de Lione l Jospin, il démissionne en 2000 pour s’opposer au processus de Matignon visant à donner
le pouvoir législatif à la Corse. Candidat à l’élection présidentielle de 2002, il obtient 5,33 %. Il devient président
de la Fondation de recherche Res Publica. J.T

Source :
Le Nouvel Economiste

 

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22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 11:02

Colloque de la Fondation Res Publica : Crise du libre-échange mondial : comment en sortir ?

 

Avec la participation de :

  • Jean-Luc Gréau, économiste, auteur de La trahison des économistes (Gallimard, 2008)
  • Hakim el Karoui, banquier d’affaires, auteur de L’avenir d’une exception (Flammarion, 2006)
  • Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS, auteur de Le nouveau XXIè siècle (Seuil, 2008).
  • Jean-Marc Daniel, professeur d'économie à l'ESCP-EAP et directeur de la revue Societal
  • Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

    Sur le sujet, voir le blog
    www.protectionnisme.eu.

    Inscrivez-vous à l'adresse électronique
    res-publica@wanadoo.fr (Merci de préciser vos nom et coordonnées complètes). Pour consulter les travaux de la Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique par décret du 30 décembre 2005, une seule adresse : www.fondation-res-publica.org.

 


Agrandir le plan

Cette information est donnée à l'intention de nos sympathisants et adhérents qui se trouveraient  à Paris à cette date. Par ailleurs, vous pouvez vous procurer les cahiers de res publica en écrivant à la fondation. Ils constituent un bon fond de bibliothéque pour tout militant républicain.
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 13:52

                  

 

 

Les positions du MRC dans la négociation avec le Front de Gauche

 

 

Notre position de départ pour les négociations avec toutes les forces de gauche y compris le Parti Socialiste était centrée autour de trois grands axes :

1)   une mondialisation régulée,

2)   une Europe sociale qui protège,

3)   une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire.

 

Nous n’avons pas eu de discussions de fond avec le Parti Socialiste. En revanche, nous avons eu plusieurs rencontres avec le Front de Gauche, d’abord en présence du Parti Communiste et du Parti de Gauche, puis de ces deux forces et la Gauche Unie de Christian Picquet, en fin de négociations.

Ces trois mouvements se sont mis d’accord entre eux et, dans les discussions, nous ont opposé un front commun.

 

1)      Sur la mondialisation régulée : nous avons plaidé pour une analyse sérieuse de la crise mondiale dont les Etats-Unis constituent l’épicentre et la principale cause. Nos interlocuteurs ont d’abord refusé de mentionner les Etats-Unis puis ils ne l’ont accepté qu’au détour d’une formule vague.

Ils n’ont pas non plus accepté d’intégrer la notion de régulation, arguant que leur objectif n’était pas de réguler le capitalisme.

Nous avons fait des propositions très précises (qui se trouvent dans notre texte originel) sur la réforme du FMI, les activités de la Banque Mondiale et l’O.M.C. Aucune de nos propositions n’a été retenue. Les déclarations relatives à la situation internationale comme aux institutions internationales se contentent de dénonciations et ne proposent en réalité strictement rien de précis.

 

2) Sur une Europe sociale qui protège : nous avons été très vivement contesté au nom de l’«identité européenne » conçue comme espace de libre échange ouvert. La critique du « protectionnisme » a été faite au nom du refus du « repli national ». Nous avons essayé de porter le débat sur le fond, mais cela fût impossible : le Parti de Gauche excipant de son fédéralisme européen (« nous sommes pour une Assemblée Constituante Européenne »), le Parti communiste au nom du refus d’un espace européen qui serait fermé au « reste du monde ». Il nous a été impossible d’ouvrir une discussion théorique sur la question.

Sur la Banque centrale : nous voulions une réforme de ses statuts et de ses missions afin de mettre l’Euro au service des européens et non comme c’est le cas actuellement au service du capitalisme financier. Refus de nos partenaires de prendre en considération cette proposition.

Nous voulions la création d’un Gouvernement Economique de la zone euro. Nos partenaires ont refusé cette proposition, sous prétexte qu’elle créerait une Europe à plusieurs cercles. Même refus, pour la même raison, de la création de « coopérations renforcées » au niveau européen.

Même refus, pour la même raison, d’un « Europe à géométrie variable ».

Nous avons proposé que le Pacte de stabilité soit transformé en Pacte pour l’emploi et la croissance. Sur la notion de « pacte », nos partenaires ont refusé au prétexte qu’il n’y aurait pas un accord européen sur cette question ; sur la notion de « croissance et  emploi », ils ont également refusé au prétexte que ce serait « favoriser le productivisme ». Et ils ont introduit dans le texte final la critique du « productivisme », n’acceptant de faire référence à la croissance qu’implicitement et à travers le terme vague de « développement ».

Nous avons proposé un Traité social pour lutter contre le dumping social à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union et fixant des critères de convergence fiscaux. Nos partenaires ont refusé et préféré la notion plus vague de « bouclier social ».

Nous avons fait des propositions en matière d’Europe de l’énergie et notamment concernant l’avenir du nucléaire de quatrième génération. Refus de nos partenaires, sous prétexte du « désaccord » entre les diverses sensibilités politiques qui constituent le Front de gauche.

 

2)                 Sur une Europe acteur stratégique et solidaire dans un monde multipolaire : nous avons proposé l’idée d’une Europe indépendante, comme acteur stratégique dans la formation d’un monde multipolaire. L’idée a été rejetée au nom du refus de l’Europe « puissance ».

Nous avons proposé un partenariat stratégique avec la Russie, l’idée a été rejetée.

Vis-à-vis de l’Afrique, nous avons proposé la remise en question des accords de Cotonou : l’idée a été abandonnée.

Sur la question des migrations, nous avons proposé une gestion des flux migratoires conforme au droit et respectueuse de la dignité des personnes, ce qui signifie en France l’abrogation des lois Sarkozy sur l’immigration. Notre proposition a été rejetée au prétexte qu’il fallait se contenter de la notion de « régularisation des sans-papiers avec une stratégie de codéveloppement ».

Nous avons proposé une conception de la construction européenne fondée sur le refus du Traité de Lisbonne et l’articulation de la Nation, comme espace privilégié d’expression de la démocratie dans le processus de construction de l’Europe. Nous avons souligné que notre conception de la Nation était citoyenne, républicaine et universaliste ; qu’elle incarne une communauté civique radicalement opposée aux communautarismes ethniques et confessionnels. Nous souhaitions voir, au titre de l’expression de notre identité fondamentale, une référence dans le texte à cette conception de la Nation. Elle nous a été refusée.

 

Si l’on prend les trois textes sur lesquels nous avons travaillé et notamment le dernier en date du 19 mars, on s’apercevra qu’un certain nombre de nos idées ont été intégrées, notamment sur l’analyse de la crise, mais que sur tout le reste nous avons fait d’énormes  concessions. Malgré cela, nous n’avons pu aboutir. Tout semble s’être passé comme si nos partenaires voulaient rendre impossible l’Accord sur le fond. C’est dommage pour la gauche, pour l’Europe que nous voulons, pour la France républicaine.

En réalité, nos interlocuteurs ne voulaient pas d’un accord, comme en témoigne la parution dans l’Humanité du 19 mars (date de notre dernier sommet) de la liste quasi complète des candidats.

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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 11:21




La question de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne pourrait passer, aux yeux de l’observateur inattentif, pour un serpent de mer, un thème régulièrement convoqué par la classe politique française, à des fins purement électoralistes.
On a ainsi reproché aux tenants du Non lors du référendum sur la constitution européenne en 2005 d’utiliser cette question (certes étrangère au Traité constitutionnel, mais tout de même révélatrice de la folie du projet européen, secoué par des élargissements successifs, désordonnés et incontrôlés, qui mettent à mal la cohésion au sein du continent, et à ce titre en lien avec les enjeux discutés lors de la campagne).
On pourrait aujourd’hui reprocher à plus juste titre à Nicolas Sarkozy et à ses porte-flingues de l’UMP de jouer le même scénario et de convoquer un argument en vue du scrutin européen dans une perspective purement utilitariste
, sans lien avec les enjeux réels de l’élection, et notamment le projet que porteront les députés français à Strasbourg et Bruxelles.


L’observateur naïf se tromperait néanmoins sur un point essentiel : Nicolas Sarkozy est, parmi les « opposants » à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne, loin d’en être le plus zélé !
Un minimum d’information sur la réalité de son action depuis quelques années tendrait même à prouver qu’il figure parmi les plus ardents défenseurs de son adhésion rapide à l’Union.

Deux points méritent une attention particulière.
D’abord, Nicolas Sarkozy, lors de la révision de la Constitution française,
a fait retirer le principe du référendum obligatoire en cas de nouvelle adhésion (un vote préalable du Parlement peut désormais autoriser la finalisation du processus). En faisant sauter ce verrou constitutionnel, il casse une possibilité de blocage essentielle qu’avait introduite Jacques Chirac : chacun sait que le Parlement français n’a aucune autonomie et vote systématiquement dans la direction que l’exécutif lui enjoint de suivre (la preuve en est de ce Traité de Lisbonne, largement approuvé par le congrès, malgré le rejet massif de la Constitution européenne par le peuple français).
Seconde preuve du soutien de Nicolas Sarkozy à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne : ce dernier n’a rien fait, alors qu’il était président du Conseil européen l'an dernier
, pour casser le processus d’adhésion déjà largement avancé.


Comme d’habitude, nous vous conseillons de ne rien attendre des médias (soit à la botte du pouvoir et reprenant les thèses officielles sans sourciller, soit, dans le moins pire des cas, pratiquant une auto-censure destinée à éviter les foudres présidentielles) qui ne révéleront rien des contradictions sarkozystes.


Mais nous vous recommandons de ne pas compter non plus sur le Parti Socialiste ou le Modem pour porter le débat sur cette thématique. Ils se laissent enfermer en effet dans le piège sarkozyste sans faire preuve de la moindre intelligence pour essayer d’en sortir.
Au lieu d’utiliser l’argument simple, essentiel et particulièrement efficace du mensonge présidentiel sur ce dossier (qui consiste tout bêtement à révéler ce que nous écrivons quelques lignes plus haut), ils préfèrent ferrailler avec le chef de l’Etat sur la question même de l’entrée de la Turquie, sans être au passage capables de défendre une ligne claire et audible (ils sont divisés) et surtout en acceptant de faire passer Nicolas Sarkozy pour un véritable opposant à l’adhésion turque !

Ne doutons pas que, quand bien même ils oseraient s’aventurer sur ce terrain du mensonge, les médias les sommeraient de donner leur sentiment sur le fond du sujet, en n’hésitant pas à pointer leurs contradictions, pour les faire rentrer dans le rang du débat à la sauce présidentielle.

 

Débat et médias cadenassés : le sujet de la Turquie est révélateur à la fois de la stratégie efficace de Nicolas Sarkozy, mais aussi de l’impuissance et du manque de sens tactique du Parti socialiste et du Modem.


Cette attitude est logique si on la met en rapport avec un problème central de la démocratie française, que nous ne manquons jamais de souligner : celui de l’inanité du concept d’opposition en France.
Le Parti socialiste et le Modem sont tellement incapables, sur l’immense majorité des sujets, de se distinguer du président de la République, qu’ils ont perdu tout réflexe de critique véritable de l’action mise en place.
Usée par une compromission permanente avec les idées du pouvoir en place (la compromission allant parfois au-delà de la parole et se muant d’une manière tout à fait logique en une véritable collaboration, cf l’ouverture), minée par l’accord central et dont tout découle, à savoir l’orientation du projet européen dans
lequel la France s’est encalminée, l’opposition en France n’est plus à chercher parmi le PS et le Modem qui n’ont plus aucune raison d’être.

(source le vrai débat)

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 10:44


La tactique n’est pas mise au service de la stratégie

 

L’échec des négociations avec les partis politiques de gauche à l’occasion des élections européennes doit conduire le Mouvement Républicain et Citoyen à s’interroger sur ce qu’il est et à quoi il sert dans la vie politique française.

 

Nous avons adopté à l’unanimité, lors de notre congrès de juin 2008, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle, la stratégie de refondation de la gauche sur des bases républicaines. Celle-ci implique une évolution favorable du PS. Certes, des changements se sont produits dans les orientations de ce parti lors du congrès de Reims, mais pas suffisamment pour qu’il soit prêt à accepter une alliance avec le MRC aux élections européennes.

 

Nous avons adopté, en secrétariat national, le 7 janvier, un texte préparé par Sami Naïr, devant servir de base de discussion avec les autres partis de gauche (en fait, PS, PCF et PG, les autres étant trop éloignés de nos thèses sur l’Europe).

 

Comment pouvions-nous attendre une réponse positive de la part du PS, sachant qu’il avait signé le « Manifesto » du PSE, qui approuvait le traité de Lisbonne ? Et, pourtant, lors du bureau national, le 4 février, une majorité des interventions de mes collègues était nettement en faveur d’un accord, a minima, avec ce parti. En fait, après un premier contact agréable (Martine Aubry n’avait pas lu le texte), la direction du PS s’est figée sans même motiver son refus de négocier.

 

De retour d’un voyage en Afrique, Jean-Pierre Chevènement a dû se résoudre à engager des négociations sérieuses avec les partis du Front de gauche, par l’intermédiaire de Sami Naïr et Georges Sarre, principalement. Avec des avancées significatives quand les interlocuteurs étaient communistes, notamment Francis Wurtz, mais aussi des reculs quand les amis de Jean-Luc Mélenchon et ceux de Christian Picquet (venant du NPA) intervenaient pour fixer la position de négociation.

 

L’échec est dû autant à l’absence de volonté d’aboutir à un accord qu’à la méthode choisie pour négocier. Après coup, il me semble que nous avons fait une erreur. Sachant que le MRC était demandeur, il devait limiter à quelques points ses exigences et s’en tenir là, préparant une autre solution en cas d’échec.

 

Demander aux militants d’attendre sagement l’élection présidentielle n’est pas une solution de remplacement. Certains vont soutenir le Front de gauche, d’autres, moins nombreux, seront derrière les listes de Debout La République.

 

Comme il fallait s’y attendre, les pressions ne sont pas absentes pour guider les hésitants. A cet égard, le commentaire que Serge Maupouet (MRC 17) a laissé sur le blog de Marinette Bache est fort judicieux.

 

"Le MRC n’est pas difficile à suivre. Il a une ligne, qui est la sienne, et celle d’aucune autre formation politique. Mais comme il associe un positionnement social et républicain, il est sans cesse l’objet d’assauts venant soit de la gauche de la gauche, soit des républicains “de l’autre rive”. Chacun essayant de tirer le MRC vers sa propre alliance, signe d’une part que le MRC est bien à une position clé, d’autre part que ses forces militantes sont convoitées, enfin que - contrairement à ce que beaucoup écrivent - il continue à compter dans le jeu politique. S’il ne comptait pas, on ne trouverait pas telle quantité de commentaires laissés par des personnes extérieures au parti sur les blogs des militants !

Bien plus que toute autre chose, ce sont ces assauts, et les commentaires laissés par les militants des formations citées ci-dessus, qui créent une fausse impression de brouillage. Puisque Marinette Bache indique le blog de Michel Sorin, je signale ici une initiative des militants du MRC Grand ouest, réunis le 28 mars 2009 à Nantes : pour une “liste citoyenne sur la circonscription Ouest, sur la base des positions républicaines du MRC et de ses propositions originales pour réorienter la construction européenne” (voir Européennes : des militants MRC Grand Ouest réunis à Nantes le 28 mars - 28 mars 2009).

 

Le MRC est toujours là, des militants continuent à se battre pour lui, pour qu’il soit présent dans le débat public, et ce par conviction sociale et républicaine.
J’invite donc tous les commentateurs de ce blog à nous rejoindre, au MRC, pour mener le combat social et républicain !
Salut et Fraternité
".

 

A lire sur CN du MRC (suite), ainsi que le point de vue de Marinette Bache (MRC Paris) 22 mars : triste Conseil national du MRC.

Je signale également le commentaire de Catherine Coutard (qui aurait été la tête de liste dans la circonscription sud-est), le 23 mars, sur le blog de Jean-Pierre Chevènement. A lire aussi sur le site du MRC Bretagne :

Un éclairage sur l’échec des négociations MRC- Front de Gauche, apporté par Catherine Coutard sur le blog de JPC

Je pense que nous ne pourrons pas faire l’économie d’une réflexion collective sur ce qu’est le MRC, à quoi il sert, comment nous pouvons agir dans le cadre de la stratégie adoptée par notre congrès. Nous ne devons pas oublier le C du MRC. Même si les difficultés sont énormes, nous voulons tenter de présenter une liste citoyenne dans notre circonscription Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes) – voir Européennes : des militants MRC Grand Ouest réunis à Nantes le 28 mars.

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