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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 11:29
Pourquoi les prix de l'électricité et du gaz vont s'envoler

Les prix de marché de l’électricité sont naturellement bien plus élevés que les tarifs dits "régulés" dont nous bénéficions aujourd’hui. Quant aux prix du gaz, ils suivent ceux du pétrole. Avec la libéralisation du marché de l'énergie et la fin programmée des tarifs régulés, la facture énergie des Français risque de subir une forte hausse, de l’ordre de 25%...pour commencer. Celle des entreprises et des collectivités, qui sont entrées les premières dans le système, a déjà augmenté de plus de 60% depuis la libéralisation...


Pourquoi les prix de l'électricité et du gaz vont s'envoler

En décembre dernier, la Commission européenne a ouvert une procédure d'infraction contre la France, au motif que ces tarifs contreviennent à la directive de 2003 instaurant la concurrence [1]. Le 11 mars 2009, elle a étendu son enquête et lancé une perquisition-surprise chez EDF (La Commission soupçonne par ailleurs EDF d'être l'instigateur potentiel d'une hausse des prix sur le marché de gros de l'électricité en France)  

Des textes initiés par la Commission où siégeait M. Barnier et adoptés par les députés UMP 

Trois directives réalisent progressivement le marché unique de l’électricité et du gaz par l’ouverture de ces secteurs à la concurrence (92/92/CE du 19 décembre 1996, 98/30/CE du 22 juin 1998 et 2003/54/CE du 26 juin 2003).

Lors de l'adoption de la dernière en date (2003/54/CE sur la dérégulation du marché de l'électricité), Michel Barnier et Pascal Lamy étaient Commissaires. Au Parlement, PPE (dont Mme Grossetête et M Lamassoure), PSE (sauf Français) et Verts avaient voté "pour" par 351 voix, 79 "contre" (souverainistes, chasseurs, socialistes français, FN) et 114 "abstentions".

Elles ont été transposées par le Parlement français (les 10 février 2000, 3 janvier 2003, 9 août 2004, 13 juillet 2005, 7 décembre 2006 et 21 janvier 2008) 

En théorie, les usagers peuvent choisir entre tarif libre et tarif régulé 

Les entreprises et collectivités depuis 2004, et les ménages depuis le 1er juillet 2007 sont libres de choisir leur fournisseur de gaz et d'électricité.

Ils peuvent opter pour des offres à prix libres ou à prix réglementés par l’Etat. Ces derniers sont évidemment très inférieurs aux prix du marché et fluctuant peu car indexés sur le coût de la vie. 

En pratique, EDF et Gaz de France poussent leurs clients à passer au tarif libre... 

De fait, EDF et Gaz de France, en tant qu’opérateurs historiques, sont les seuls (avec Electricité de Strasbourg et de Grenoble, Usine de Metz) à conserver 2 types de tarifs, le régulé et le concurrentiel. 

Devenues Sociétés Anonymes, avec une concurrence à affronter et des actionnaires à rétribuer, elles doivent pousser au maximum de leurs clients à quitter le tarif régulé, par divers avantages (contrat unique, une seule facture, diagnostiques gratuits d’installation, cafetière offerte, promesse de baisse de la facture la première année et dès la signature etc.)

En 2008, le nombre de foyers ayant souscrit à un fournisseur alternatif a fortement augmenté. Selon la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), déjà 698.500 foyers se sont tournés vers un fournisseur alternatif d’électricité (Poweo, Direct Energie etc.), dont au moins un millier sans l'avoir demandé. En effet, les pratiques commerciales douteuses (vente forcée) se développent, comme on l'a déjà vécu avec la téléphonie mobile et la fourniture d'accès à Internet, ou comme au Royaume-Uni : démarchage à domicile, clauses abusives, offres aux prix attractifs sans garantie de pérennité etc.  

 ...et l'usager ne pourra plus jamais revenir au tarif régulé
 

Après avoir testé le tarif libre chez un quelconque opérateur (y compris EDF, GDF), il est définitivement interdit de revenir au tarif réglementé des opérateurs historiques, et ce :  

- dès à présent pour les acheteurs d’énergie en gros (grosses entreprises, hôpitaux etc.)

- à partir du 1er juillet 2010 pour les particuliers et les petites entreprises (consommant moins de 36 kilovoltampères) 

Le passage au tarif libre signifie brusque élévation de la facture et impossible retour en arrière 

C'est l'exemple de l’hôpital de Besançon. En 2004, le directeur de cet hôpital, démarché par ENDESA a quitté EDF et son tarif régulé. La première année, il constata avec plaisir une baisse de 10% sur la facture d’électricité (la concurrence et le marché ont du bon). Douche froide la deuxième année : + 70% sur la facture ENDESA.

Le directeur de l’hôpital demande alors son retour à EDF et au tarif régulé. Il s’entend alors proposer alors par EDF une offre inférieure à 10% de celle d’ENDESA. Dès lors qu’il avait fait jouer la concurrence, il n’était pas possible de revenir au tarif régulé.

Résultat pour l’hôpital : + 50% en 2 ans et en conséquence de ces dépenses budgétaires supplémentaires, il a fallu supprimer des lits (pénalisant les usagers) et des postes de personnel soignant. 

Les menaces sur la facture énergétique des locataires ou propriétaires qui changent de logement


Les contrats d’abonnement au gaz et à l’électricité s'appliquent désormais à la résidence et non plus à la personne : un particulier qui emménage dans un logement dont les précédents occupants avaient opté pour un tarif libre ne pourra plus, à partir du 1er juillet 2010, revenir sur le choix fait par son prédécesseur. 

Pour ceux qui emménagent dans un logement ancien dont le précédent occupant a renoncé au tarif régulé, il y a un risque élevé que leurs factures d'énergie s'alourdissent. Pour ceux qui s'installent dans un logement neuf, en revanche, ils pourront continuer à bénéficier du tarif régulé jusqu'en 2010 pour l'électricité, mais pas pour le gaz.

Pour ceux qui achèteront une maison ou un appartement : si le vendeur était resté au tarif régulé EDF et/ou GDF, pas de problème. S’il avait fait jouer son éligibilité (donc quitté EDF et/ou GDF tarif régulé), il est impossible de prétendre au tarif régulé.

Pour les bailleurs, il y aura des difficultés futures à louer leur logement si ceux-ci ne sont plus au tarif régulé, sachant que la loi leur interdit d’imposer à leur locataire un fournisseur.  

Pour ceux qui bâtiront et raccorderont un logement neuf au réseau de distribution d'énergie après le 1er juillet 2010, il n’y aura pas d’accès au tarif réglementé. 

Après les entreprises, les particuliers doivent s'attendre à une hausse probable de leur facture énergétique, contrairement aux promesses de la directive


Pour les entreprises, les factures d’électricité ont grimpé de 65 %. 

Selon l'UFC-Que choisir, pour les particuliers de plus en plus nombreux qui quitteront les tarifs réglementés, cela représentera en moyenne une dépense annuelle supplémentaire de 1.222 euros pour un ménage de 4 personnes qui éclaire et chauffe son logement à l'électricité.

Dans un rapport de 2002 de l'Ecole des mines, on trouve cette conclusion : 

 « Contrairement à ce qu’ont promis certains commentateurs, et à ce qu’espèrent bien des consommateurs, il est en outre probable que la libéralisation n’apportera pas d’importantes baisses des prix de l’électricité – ceux-ci devraient à terme converger vers le coût marginal de long terme, réalisant précisément le programme que Marcel Boiteux fixait à un monopole d’Etat « éclairé ». En tout état de cause, une part importante du secteur conservera un statut de monopole naturel, et une surveillance étroite des pouvoirs publics à l’égard des mécanismes de marché restera nécessaire. » 

Autrement dit, avant que Bruxelles ne s'en mêle, la France avait une politique énergétique réfléchie et cohérente et au mieux l'Europe mettra une trentaine d'années d'indécision et de facture alourdie pour l'usager avant d'arriver, peut-être, à la même chose.

Nicolas Vignon

L\'Observatoire de l\'Europe

***

[1] Extrait du Communiqué de la Commission : "Ces tarifs artificiellement bas semblent procurer un avantage économique important à certaines entreprises [comprendre : les opérateurs "historiques"] et entraîner des distorsions de concurrence sur le marché unique de l'Union européenne".

Jeudi 14 Mai 2009
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14 décembre 2008 7 14 /12 /décembre /2008 14:09
Dans quels buts inavouables supprime-t-on la culture générale aux concours administratifs ?

lundi 8 décembre 2008, par Gabrielle Desarbres


Oui, pour ne pas accabler nos chères petites têtes brunes et pour saborder la fonction publique, André Santini supprime la culture générale aux concours administratifs !

Le 3 décembre 2008, le secrétaire d’Etat a annoncé, dans le cadre de la réforme des concours de la fonction publique, sa volonté de supprimer dès l’année 2009 l’épreuve de culture générale pour les concours de catégories C et B.

Pour faire passer cette réforme auprès des médias, Monsieur Santini, spécialiste des cigares et des bonnes blagues, a pris soin de la justifier en prenant quelques exemples de questions caricaturales dignes de l’Almanach Vermot, expliquant que "les épreuves étaient trop académiques et ridiculement difficiles.." L’épreuve de culture générale a pour objectif, à l’écrit comme à l’oral, de tester la capacité de réflexion et d’analyse sur une question de société en rapport avec le domaine du métier qui sera exercé. Les questions portent parfois sur des questions extrêmement basiques : savoir par exemple si un candidat à un concours interne de C en B connaît le nom de son ministre. Loin des caricatures de M.Santini, quand elles paraissent surprenantes, c’est qu’elles sont sorties de leur contexte car l’examinateur rebondit sur les réponses faites par le candidat. Devant un candidat ayant affiché une licence en lettres, il peut être tenté de lui parler de la Princesse de Clèves.

Si la préoccupation était de rendre les épreuves plus intelligentes, nul besoin de supprimer la culture générale, il suffisait d’une circulaire invitant ceux qui concoctent les sujets ou qui composent les jurys à poser des questions intelligentes.

Certes, il est sans doute nécessaire également d’améliorer l’organisation des concours administratifs qui attire tant de candidats et qui est une opération très lourde et coûteuse. Afin d’alléger l’organisation des concours, pourquoi ne pas faire passer comme pour les écoles de commerce un seul concours pour l’admissibilité ( les épreuves de droit public, de culture générale et d’options sont identiques) et ensuite des épreuves différenciées pour l’admission ?

Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.

En réalité l’objectif n’est pas l’amélioration du recrutement dans la Fonction publique mais la destruction du principe d’égalité. En effet, cette attaque s’inscrit dans la bataille que mènent depuis des années les courants libéraux contre les concours de la fonction publique, symbole du principe d’égalité qu’ils ont en horreur comme leur détestation des fonctionnaires d’ailleurs. La volonté de remettre en cause les concours et le principe d’égalité aux emplois publics trouve son origine notamment dans les rapports rédigés par M.Roger Fauroux lorsqu’il était Président du HCI pour lutter contre les discriminations, suivi par les rapports de Madame Versini et d’autres.

Depuis des années, un certain nombre de courants libéraux dont le fameux Institut Montaigne et l’inévitable Claude Bébéar militent pour casser les concours de la Fonction publique, considérés comme un obstacle à l’intégration des enfants d’immigrés et facteur de discrimination. Ils n’ont eu de cesse de commanditer de pseudo s études pour prouver qu’il y avait discrimination. Ils ont su trouver à l’appui de leurs combats des chercheurs (de gauche évidement) convaincus d’une discrimination qu’il fallait trouver coûte que coûte.

Ce club, fer de lance du libéralisme, s’est particulièrement illustré pour ringardiser la République et pour promouvoir la diversité. Pour ce cénacle, le concours, égalitaire (pour eux l’égalité, c’est le communisme) devait être supprimé. Mais ils trouvaient sans doute que s’attaquer de but en blanc au principe du concours était un peu osé. Leur travail de sape a donc commencé par la propagation de l’idée que les jeunes d’origine étrangère n’accédaient pas suffisamment aux concours de la Fonction publique. Précisons que pour les idéologues de la diversité seuls comptent, Dieu seul sait pourquoi, les Maghrébins et les Noirs. Les Portugais, les Turcs ou les Asiatiques, voire les Polonais ne les intéressent jamais.

La seule étude sérieuse sur l’accès des enfants d’origine étrangère à la fonction publique a été réalisée par Hubert Pérez en 2003 qui mettait en évidence que leur moindre présence tenait surtout au fait que la plupart ne connaissaient pas les concours de la fonction publique. Par culture familiale, ils se dirigeaient plus souvent vers des filières du commerce ou de gestion (je parle de ceux qui font des études universitaires) que vers des filières qui conduisent vers les métiers de la fonction publique.

Cette étude rigoureuse n’était pas simple car comment interroger des candidats qui ne sont pas candidats ? En tout état de cause, cette étude n’avait pas fait apparaître de discrimination. Mais les autres chercheurs ne se sont pas embarrassés d’autant de rigueur. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Ces obstinés de la discrimination ont donc poursuivi des travaux complaisamment payés par les fonds publics (INED, Acsé, ISM Corum) malgré la réticence des représentants de la Fonction publique. Il y avait encore quelques Républicains pour défendre le principe d’égalité. Les écrits étant anonymes, c’était certainement au niveau de l’oral que les candidats étaient discriminés. Là encore quelques enquêtes ponctuelles n’ont pas été concluantes. Ils ont alors inventé le concept imparable de discrimination systémique. Ce ne sont pas les examinateurs qui discriminent, c’est le système du concours lui même qui crée la discrimination. Et l’idée a commencé à germer que c’était la faute à la culture générale.

Les enfants d’origine immigrée ne baignant pas dans le même bain culturel que les Français, ils sont donc forcément discriminés. A l’appui de son article (Le Monde daté du 02/12/08) Laetitia Van Eeckhout cite une étude de Madame Dominique Meurs qui a porté sur le suivi des candidats aux IRA (Instituts régionaux administratifs, porte d’entrée au concours de catégorie A) qui démontrerait que les candidats d’origine africaine et maghrébine chutent sur les épreuves de culture générale. En cherchant sur Internet, j’ai découvert que la Fonction publique avait déjà modifié le concours des IRA. C’est sur la base d’une étude dont on aimerait avoir quelques indications sur la méthode, que l’on jette aux orties la culture générale. On ne peut pas avoir une preuve plus flagrante de cette sainte alliance entre les chercheurs et l’ultra libéralisme pour détruire les principes fondateurs de la République et de l’égalité. Car on l’aura compris, ce dont il s’agit c’est d’une manière ou d’une autre d’introduire la discrimination positive et de pouvoir, en rupture avec le principe d’égalité, privilégier le recrutement dans la Fonction publique de candidats n’ayant pas les compétences requises mais qui seront recrutés pour assurer la divine diversité.

Que je sache, jamais nos ultra libéraux ne se sont préoccupés de l’inégalité que subissaient les enfants d’ouvriers ou d’employés. Pourquoi sont-ils tellement attachés à proclamer cette diversité pour laquelle l’Etat, inefficace en matière d’intégration, dépense sans compter pour mobiliser les DRH, délivrer des labels, signer des chartes dite pour l’égalité. A-ton déjà vu dans l’histoire un tel effort pour modéliser les esprits qui confine à l’endoctrinement ? Essayez de contester ces formations …

Pourtant loin de cette manipulation intellectuelle, l’observateur objectif de la société française aura remarqué que certains métiers évoluent. Ainsi, par exemple on remarque que de plus en plus d’enseignants sont issus de l’immigration. En effet, l’enseignement a toujours été un métier de transition. C’est d’abord un métier que l’on connaît, auquel on peut s’identifier même lorsque l’on est de milieu modeste. Tous ces enseignants issus de l’immigration ne semblent pas avoir souffert de discrimination notable et on apparemment acquis la culture générale nécessaire.

La décision prise par le gouvernement révèle à leur égard comme à celle de tous les descendants d’immigrés d’ une attitude singulièrement méprisante. Il suffit pourtant de lire les listes de ceux qui sont reçus dans les concours les plus difficiles, médecine ou les grandes écoles de commerce, Ecole de la magistrature pour constater le nombre de noms à consonance étrangère, encore que cette méthode imparfaite sous estime le nombre réel.

D’ailleurs, selon l’INSEE, s’il y a 94,1 % des Français dans la Fonction publique dont les parents sont nés en France et seulement 2,3 dont les parents sont immigrés ce n’est pas très différent des chiffres parmi les salariés du privé respectivement 92,1 et 3,9. Il y a donc un peu plus de fonctionnaires « de souche » mais le différentiel est très limité. Il est somme toute assez normal que, compte tenu de leur appartenance sociale, les immigrés et leurs enfants soient moins présents au sein d’une fonction publique qui recrute plus de diplômés que d’ouvriers.(chiffres publiés dans la Tribune 3/12/2008)

Cette discordance entre la réelle promotion des enfants d’immigrés que la République arrive encore à assurer malgré la faillite du système scolaire, montre que l’objectif affiché de cette réforme n’est pas celui recherché. Au lieu d’encourager les plus méritants, ou veut rabaisser le niveau des concours de la Fonction publique après avoir abaissé celui du baccalauréat.

Pour avoir une fonction publique aux couleurs de la France, comme le proclament certains, va-t-on détruire le principe de l’égalité devant les concours ? Renoncer à la culture générale est le premier pas vers cette destruction. Va-t-on ouvrir les métiers de la Fonction publique à des jeunes maîtrisant si mal le français qu’ils sont incapables de rédiger un devoir de synthèse ?

La France a su intégrer au sein de la fonction publique qui a servi d’ascenseur social et de creuset de la nation les enfants des classes moyennes. Les enfants d’ouvriers ou de paysans français mais aussi d’origine espagnole, portugaise, polonaise mais aussi algériens, marocains, vietnamiens sont devenus instituteurs, postiers, employés, policiers. Leurs enfants ont pu accéder à leur tour à la haute administration et devenir professeurs, magistrats.. On se demande bien pourquoi les enfants d’immigrés d’aujourd’hui ne suivraient pas le même chemin sans favoritisme, sans passe-droit, sans discrimination positive.

Au lieu de choisir la voie du nivellement par le bas et le communautarisme, les pouvoirs publics devraient enfin prendre à bras le corps l’intégration et l’assimilation des immigrés.

En réalité, il existe au sein des administrations centrales une caste d’énarques, véritables fossoyeurs de la République formés dans le moule idéologique de l’ultralibéralisme et de la mondialisation heureuse, qui se disent de gauche - il est vrai qu’on les retrouve aussi souvent dans les plus hautes instances du PS et ce ne sont pas les plus brillants- qui n’ont que mépris pour les fonctionnaires et pour qui la notion de sens du service public et de l’intérêt général est étranger car pour eux seuls comptent la carrière et le pantouflage mais, à la différence de leurs collègues de droite, ils pantouflent moins. Ils peuvent toujours, dans les discours du dimanche, pourfendre le sarkozysme, dès le lundi matin ils participent à la démolition de la République et l’exemple de cette charte de la diversité ou de l’égalité des chance en est l’exemple le plus flagrant. Avez vous lu ou vu un seul commentaire de la gauche, une seule protestation syndicale pour dénoncer cette imposture ? Je suis sûre et certaine que si Ségolène Royal avait été élue on aurait exactement la même décision.

Certes, il faut moderniser la fonction publique, la rendre plus efficace, plus réactive. Les administrations sont actuellement l’objet d’une énorme réforme (RGPP Révision générale des politiques publiques) inspirée par le Canada qui n’intéresse pas les médias et qui pourtant va complètement bouleverser le paysage administratif. La France qui dispose d’une administration efficace qu’il faut sans doute moderniser risque de se retrouver l’année prochaine avec une administration déstabilisée, cassée sur un modèle à l’américaine. Avec vingt ans ou dix ans de retard, la tendance est d’imiter l’Amérique de Reagan sans voir le résultat de ces politiques alors que l’ouragan Katherina a montré à quel points les services publics américains étaient déficients.

A l’heure où les théoriciens de l’ultra libéralisme ont entraîné le monde dans une crise financière et économique majeure, il est pour le moins étrange qu’on suive encore leurs absurdes recommandations au lieu de les renvoyer sagement mais fermement dans les oubliettes de l’histoire.

Ils vont tous dans le même sens : La lutte contre les discriminations ethniques dans le domaine de l’emploi Roger Fauroux , juillet 2005 Renouvellement démographique de la Fonction publique d’Etat : vers une intégration prioritaire des Français issus de l’immigration ? Gwenaele Calvès Direction générale de la Fonction publique, février 2005 La documentation française Rapport sur la diversité dans la fonction publique Dominique Versini

Sauf lui mais a –t-il pu résister au rouleau compresseur du culte de la diversité ? L’accès aux fonctions publiques des jeunes d’origine immigrée Peres Hubert Résumé : La présente synthèse rend compte d’une étude menée en 2003 pour le compte de la DPM. L’enquête, réalisée dans trois sites (Montpellier, Grenoble et Bordeaux), a eu pour objectifs d’appréhender et d’analyser les éventuelles disparités d’accès aux fonctions publiques des jeunes Français d’origine immigrée, d’évaluer l’impact des représentations des personnes qui les orientent dans leurs choix personnels puis de déterminer la perception qu’ils ont de ces métiers. >> Migrations études n° 122, avril 2004 (Pdf, 120 Ko)(1)

Gabrielle Desarbres (rioste laïque)

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3 novembre 2008 1 03 /11 /novembre /2008 13:27

Le MRC veut promouvoir le service public postal

 

Ce matin sur Europe 1, Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République, a dit très clairement que la crise financière remet en question l’opportunité de mettre en œuvre le projet d’ouverture du capital et de changement de statut de La Poste.

 

Face aux réactions de l’UMP, il s’est ravisé en fin de matinée, déclarant que le projet reste à l’étude (lire l’article du Monde paru ce 2 novembre Cacophonie à l'UMP sur l'ouverture du capital de La Poste).

 

Selon le Nouvel Observateur, ce jour, Le projet d'ouverture du capital de La Poste est gelé mais pas abandonné. Le site de l’hebdomadaire indique les réactions, ainsi que les pétitions d'opposition au projet de "privatisation" de La Poste.

 

Surprise : on n’y trouve pas la pétition du collectif rassemblant 30 organisations (voir La Poste, service public: lancement du Comité national de mobilisation - 19 septembre 2008).

 

En fait, les réactions au projet du gouvernement sont multiples et particulièrement vives en milieu rural et dans certains syndicats. La CGT a déposé 300.000 signatures à l'Élysée contre le changement de statut.

 

Le MRC est partie prenante du collectif contre la privatisation de La Poste.

 

Nous participerons à une réunion du collectif mayennais, à Laval demain. Nous ferons le bilan de l’action menée le 18 octobre près de la salle polyvalente (voir Défense du service public postal, un collectif s'adresse aux maires 53 - 16 octobre 2008).

 

En Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire, mes collègues Bruno Chevalier et Daniel Salé m’ont transmis des articles de presse montrant la vitalité des collectifs départementaux.

 

Au niveau national, Jean-Claude Chailley, délégué national MRC aux services publics, pense que « la déclaration de Henri Guaino n'est pas un renoncement à la privatisation de La Poste mais une mise en veilleuse provisoire de ce projet, dans le contexte actuel de crise financière.

Le projet n'est donc pas enterré ; le porte-parole de l'UMP ne renonce pas à cette privatisation. Nous ne devons pas baisser la garde. Au contraire, il faut maintenir l'exigence de la mobilisation pour un débat public et un référendum ».

 

Il m’a transmis le texte de son intervention, au nom du MRC, le 22 octobre dernier, à la Bourse du travail à Paris, lors du meeting du collectif, qui rassemblait ce jour-là 21 organisations (Thibault, Aschieri, Besancenot, notamment, y sont intervenus). Le voici.

 

Le président doit renoncer à son projet de libéralisation et de privatisation de la Poste

 

Devant la crise mondiale provoquée par la libéralisation, les dérégulations, les privatisations, on nous promet que ça ne se reproduira pas. On nous promet de fixer de nouvelles règles. Si le gouvernement était sincère, il commencerait par la Poste, en renonçant à sa libéralisation et à sa privatisation.

 

Il y a encore un monopole sur le courrier de moins de 50 grammes. La casse du monopole, donc la nécessité d’être compétitif, entraînerait inéluctablement la diminution du service rendu aux usagers, des fermetures supplémentaires de bureaux de Poste, la dégradation des conditions de travail du personnel, l’augmentation des tarifs.


Le courrier de moins de 50 g ne doit pas être libéralisé. Le monopole doit être conservé.
 Il y a actuellement destruction rapide du code du travail. Dans le privé, le CDI tend à devenir l’exception. A la Poste 40-45 % du personnel est hors statut. C’est inacceptable. Nous demandons que le statut redevienne la règle.

 

L’expérience a abondamment montré que tout changement de statut d’un établissement public se termine inéluctablement par la privatisation. Nous refusons tout changement de statut de la Poste, quand bien même on nous dirait qu’il est minime, qu’il ne change rien…

 

Monopole, statut du personnel, statut d’établissement public, sont les composantes classiques des Services Publics tels que nous les connaissons depuis la Libération et auxquels nous sommes attachés.

 

La marche à la privatisation engagée il y a des années s’est traduite, et continue de se traduire, par des fermetures de bureaux de Poste, des suppressions de tournées … Nous demandons, non seulement l’arrêt de la dégradation du service rendu aux usagers, mais un plan de reconquête et d’amélioration du service public postal.

 

Nous demandons fermement au Président de la République de renoncer à son projet de libéralisation et de privatisation de la Poste. Nous sommes prêts à débattre publiquement  d’un plan d’amélioration du service public postal, à participer et à gagner un référendum.

 

Mais si le gouvernement s’obstine à vouloir privatiser la Poste, nous l’avertissons que nous nous mobiliserons jusqu’à la victoire, à commencer par le 22 novembre où nous serons des dizaines ou des centaines de milliers dans la rue.

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