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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 10:35
Pendant la campagne des élections européennes on a entendu dire qu'il était difficile de mettre en place un smic européen en raison de la disparité des côuts et des salaires au sein des Etats de l'Union.
Les députés européens n'ont pas ces mêmes scrupules en ce qui les concerne puisqu'avec le statut d’élu européen qui va entrer en vigueur avec ce nouveau Parlement élu le 7 juin, les nouveaux membres de l’hémicycle toucheront tous 7.665 euros bruts par mois. Quel que soit l’Etat dans lequel ils ont été élus.

On espère que ce n'est qu'un début et qu'il en sera ainsi pour toutes les autres activités salariées de l'union. On peut toujours rêver...!
Jacky Eouzan
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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 13:16

Sapir: «les commentateurs du 7 juin sont aveugles!»

Jacques Sapir - Economiste
(source marianne 2.fr)
Pour Jacques Sapir, économiste qui avait apporté son soutien au Front de gauche, les commentateurs politiques ont tout faux dans leurs analyses du scrutin européen. Lui se refuse à n'y voir qu'une victoire des conservateurs : il constate qu'il y a un «rejet de l'Europe fédérale» et considère comme une «impasse» le succès d'Europe Ecologie.


(photo : alainalele - Flickr - cc - http://www.flickr.com/photos/alainalele/)
(photo : alainalele - Flickr - cc - http://www.flickr.com/photos/alainalele/)

Les élections européennes du 7 juin ont été remarquables au moins autant par leurs résultats que par l’aveuglement des commentateurs. Ces derniers ont ainsi mis en avant la « vague conservatrice » à laquelle on aurait assisté. Mais, celle-ci a été des plus relative face à l’abstention, elle, réellement historique, que l’on a connu dans ces élections. Il convient, avec le recul nécessaire, de comprendre ce que ces élections ont révélé. Au-delà des premières réactions, il est probable que nous avons assisté au début de la fin de la construction européenne telle que nous la connaissons.

1) Le rejet de l’Europe fédérale.

On l’a dit, l’abstention a été énorme, et pas seulement en France. C’est chez les nouveaux entrants qu’elle a été le plus spectaculaire avec moins de 30% de votant en République Tchèque et à peine plus de 18% en Slovaquie. La France, avec à peine 40% de votants enregistre ici l’un de ses taux les plus faibles de participations. À peine plus d’un électeur sur trois s’est ainsi déplacé en Europe pour aller voter. Ce phénomène est tellement massif qu’il doit être expliqué en priorité.
On peut analyser cette faible participation comme le résultat combiné de plusieurs facteurs :

- les électeurs européens ont à l’évidence sanctionné une Europe qui s’avère incapable de la protéger de la crise et de ses conséquences. Il n’y a pas de « plan de relance » européen et l’addition des plans nationaux représente ainsi à peine 1% du PIB de l’Europe. De plus, cette dernière a été incapable, par ses règles bancaires, de prévenir la contamination issue de la crise américaine. Il y a pire. L’Europe, par ses directives, enracine cette crise et détruit progressivement tous les instruments dont on pouvait disposer au niveau national pour s’y opposer. De ce point de vue, l’application du Traité de Lisbonne ne changera en rien la situation. Ce traité ne fait que consolider les régressions économiques et sociales de ses dernières années.

- ceci nous conduit à un second facteur. Les électeurs ont aussi sanctionné une Europe qui a bafoué à de multiples reprises, et ce depuis le Traité de Maastricht, la volonté démocratiquement exprimée des pays qui la composent. Le tour de passe-passe par lequel on a escamoté le « non » français et hollandais au TCE, et par lequel on va probablement faire de même pour le « non » irlandais au Traité de Lisbonne semble avoir définitivement dégoûté les électeurs. Convoqués aux urnes, ils sont restés chez eux, en dépit des discours grossièrement mensongers que l’on a pu entendre. Il faut ainsi rappeler à ceux qui l’auraient oublié que l’Europe n’a rien « construit » en France. Pour qu’il y ait une contribution nette de l’Europe, il faut que les subventions excèdent les versements faits par un pays. Or, dans le cas de la France, nous payons plus que nous ne recevons. C’est peut-être juste au nom de la solidarité, mais que l’on nous épargne alors ce mensonge d’une Europe venant dispenser ses bienfaits dans notre pays. Ceci explique sans doute les scores faibles des partis Souverainistes, dont une bonne partie des électeurs à préféré ne pas voter.

- à ce tableau sinistre il convient d’ajouter l’absence de solidarité que la crise a révélée. Les Pays baltes, dont la population n’excède pourtant pas 8 millions – soit moins que le nombre d’habitants du Grand Londres ou du Grand Paris – ont été abandonnés au FMI. Ce dernier n’a eu de cesse que de leur proposer une réduction de 25% de salaires de la fonction publique. La Hongrie, qui se débat dans une crise très grave, n’aura pas le plan de stabilisation de ses banques, qui est cependant une chose nécessaire si on veut éviter que les pertes en Europe Centrale ne viennent déstabiliser les banque Autrichiennes et Allemandes. C’est bien cette absence de solidarité qui explique la désaffection brutale des électeurs chez les « nouveaux entrants » de l’Europe.

- enfin, l’Euro lui-même apparaît aujourd’hui comme un facteur de crise. Tout d’abord en raison de son cours. À un taux de change supérieur à 1,35 Dollars US, et aujourd’hui nettement plus proche de 1,40, il plombe les exportations de la Zone Euro, et de l’Allemagne en particulier. Il faut savoir qu’au-delà de 1,20 Dollars l’accroissement de 6% du taux de change est égal à un accroissement de 1% du taux d’intérêt. Cependant, les dégâts de l’Euro ne s’arrêtent pas là. Le phénomène de « L’Eurodivergence » s’est considérablement accru depuis 6 mois . Il touche désormais les écarts de taux sur la dette publique pour les pays membres. Ainsi, l’harmonisation des marchés de la dette, longtemps présentée comme le seul résultat positif de l’introduction de l’Euro, n’aura pas résisté à la première crise sérieuse.

Nul ne peut prévoir le rythme que prendra cette désaffection. Il est cependant clair qu’elle est profonde et, parce qu’elle à de multiples sources, elle va s’avérer durable. Le 7 mai est mort le rêve d’une Europe fédérale. Ce n’était qu’un rêve, mais il avait au moins pour lui une certaine cohérence. Il s’est fracassé sur le mur des réalités.
L’Europe des Nations, soit la vision Confédérale, ne saurait s’accommoder de la construction bruxelloise. Cette dernière, dans sa frénésie réglementaire, est une construction de type fédérale. Il faudra bien accepter de revenir sur les directives européennes et rappeler que, si nous ne sommes pas dans une construction fédérale, alors les lois de chaque Nation sont à nouveau supérieures.

2) La crise de la social-démocratie européenne.

La seconde leçon qui s’impose est celle de la crise, et peut être de la fin, de la social-démocratie Européenne. Bien sûr, on peut trouver des explications locales pour chacun de ses désastres. Ce serait pourtant perdre de vue l’essentiel. C’est dans sa dimension européenne que la social-démocratie a révélé son impuissance.
Elle avait produit un texte qui était une forme de programme commun du Parti Socialiste Européen. Mais, ce programme s’est fracassé sur des réalités auxquels il n’apporte aucune réponse.
- tout d’abord, ses réponses à la crise sont pitoyables. Le plan de 100 Milliards d’Euros réclamés par Martine Aubry et ses collègues reste très en deçà des besoins. Il aurait fallu en engager le double, et plus probablement le triple. Seulement, on s’est ici heurté à l’Allemagne. La social-démocratie allemande ne veut pas pouvoir être accusée de charger le fardeau de son propre pays. Que ce dernier, par sa politique néo-mercantiliste, ait eu une responsabilité évidente dans la crise est pourtant une évidence. L’Allemagne a délibérément comprimé sa demande intérieure pour développer ses exportations. C’est d’ailleurs très exactement le type de politique que l’on prête aux pays protectionnistes…On voit bien ici que l’Europe ne nous a nullement protégé contre l’égoïsme Allemand, mais nous a probablement enlevé les moyens de rétorsions qui auraient pu rendre une telle politique inopérante. Si l’Allemagne avait su que des droits de douanes seraient venus compenser sa politique, elle se serait peut-être posé le problème de la coopération.

- ensuite, ses réponses aux causes de la crise sont pathétiques. Face au processus de concurrence de la part des pays nouveaux entrants, le programme du PSE propose d’harmoniser sur le salaire médian. Mais, ce faisant et compte tenu des différences dans les rémunérations, on ne touchera pas au problème du dumping social. Le salaire médian, s’il est un indicateur important et plus robuste que le salaire moyen pour mesurer les inégalités dans chaque pays, est une très mauvaise base pour harmoniser le salaire entre les pays. Le Parti de Gauche en a bien pris conscience qui proposait une règle d’harmonisation fondée sur le salaire moyen et non sur le salaire médian. Mais, là aussi, il n’y a pas eu d’erreurs. Les responsables des partis sociaux-démocrates des pays nouveaux entrants ont délibérément choisi de maintenir leur avantage compétitif. Le salaire horaire moyen et de 2,4 Euros en Slovaquie, 3,0 Euros en République Tchèque et 3,2 Euros en Hongrie. Par comparaison, il est de 16,5 à 20 Euros en Allemagne, Belgique, France et aux Pays-Bas. On voit bien que l’écart des rémunérations est très supérieur à celui des productivités (qui est de l’ordre de 1à 3 ou 1 à 4).
De même, en ce qui concerne les services publics, dont l’OCDE reconnaît aujourd’hui qu’ils sont un des éléments qui expliquent la meilleure résistance de la France à la crise, à part des proclamations de principes, il n’y a pas de remises en causes des directives européennes qui ont imposé le principe de concurrence. Et pour cause : elles ont été votées par le PSE.

- fondamentalement, la position commune du PSE n’est que de surface. On le voit bien en ce qui concerne la réélection du Président de la Commission Européenne, l’inénarrable Barroso. Cette unité de surface ne saurait masquer les profondes divergences qui minent la Social-Démocratie européenne et qui ne sont que l’illustration des divergences dans l’économie réelle, ce que l’on a appelé l’Eurodivergence.

- le programme de la social-démocratie européenne a désarmé le PS. On voit bien que s’il faut attendre un accord de tous, nous aurons de longues barbes blanches avant qu’il ne se passe quelque chose sur le front de l’Europe Sociale. Cette dernière est un mythe, ce qu’ont expliqué avec beaucoup de talent des autres auteurs . Ce discours mythique est devenu perceptible pour les électeurs ; ils en ont tiré les conséquences.

- enfin, la division qui règne au sein du Parti Socialiste et que viennent conforter les pratiques de la direction actuelle, n’ont certainement pas donné envie aux électeurs de se déplacer.

La social-démocratie européenne est aujourd’hui au pied du mur. Si elle maintient sa foi dans l’Europe, elle deviendra un parti de pleureuses se lamentant sur l’Europe sociale, ce bel espoir toujours déçu. Ses électeurs l’abandonneront à son sort. Elle devra choisir entre le social et l’Europe, ente le mythe d’une avancée à 27 et la possibilité bien réelle d’avancer à 4 ou 5. En tout les cas elle doit rapidement tirer les leçons d’un scrutin qui n’a vu la victoire des conservateurs que par défaut.

3) L’impasse victorieuse d’Europe Ecologie.

La troisième leçon, mais ici nous entrons plus dans la politique française a été le succès de la liste Europe Ecologie.
Celle-ci avait pour elle la cohérence de son discours et la diversité de ses têtes de listes. Elle à pris l’avantage sur le MoDem bien avant la projection du film « Home ». Cependant, ce succès pourrait bien s’avérer un cul-de-sac.

En effet, et les déclarations des dirigeants d’Europe Ecologie sont là pour le prouver, cette cohérence du discours n’induit pas une cohérence de l’action. Si l’on prétend que l’on ne peut agir qu’au niveau Européen pour traiter la double crise, économique et écologique, quelles réponses apportera-t-on en cas de blocage par les autres pays d’Europe ?
D’une certaine manière, les écologistes vont se retrouver devant la même contradiction que la social-démocratie. S’il n’y aura pas d’Europe sociale, en tous les cas pas à 27 comme on l’a indiqué, il n’y aura pas plus d’Europe Ecologique. Les dirigeants d’Europe Ecologie prétendent que l’on ne peut plus agir dans le cadre national, mais ils vont s’apercevoir que l’on ne peut pas agir dans l’Europe des 27, du moins pas à la hauteur de leurs ambitions.
Ils devront alors accepter de réviser à la baisse leurs revendications en se contentant de demi-mesures ou de déclarations vagues qui n’engageront pas les gouvernements, et ainsi trahir la partie « écologie » de leur programme, ou accepter le fait que des mesures unilatérales peuvent permettre de sortir de ce blocage. D’une certaine manière, la contradiction qui existe entre l’Europe des 27 telle qu’elle est et l’écologie va se révéler, à mesure que le succès de la liste Europe Ecologie va lui conférer des responsabilités.

Que les dirigeants de cette liste en soient conscients est une évidence, comme on l’a vu avec la charge- par ailleurs totalement justifiée – qu’ils ont mené contre l’actuel Président de la Commission Européenne, M. Barroso. Mais, ils ne peuvent ignorer que ce dernier représente le point d’équilibre entre le Parti Populaire Européen et une partie du PSE. Ils ne peuvent ignorer non plus que cette alliance, profondément conservatrice, sera reconduite. Dès lors quelle sera leur politique ?
Ils peuvent se contenter d’une « mise au pied du mur » des responsables européens. Dans une telle politique on présente des propositions, que l’on sait ne pouvoir être adoptées, pour ensuite dénoncer l’absence de coopération ou de sens écologique des autres forces politiques. Cela permet, certes, de beaux effets de manche dans l’enceinte du Parlement Européen mais c’est parfaitement et totalement inefficace.
Ils peuvent ensuite, on l’a dit, passer des compromis pour faire aboutir certaines de leurs revendications. Mais, le problème de la cohérence de leur programme sera alors directement posé. Si on admet qu’il est cohérent, il doit être appliqué dans sa cohérence. Si on aboutit alors à voter une directive sur la « taxe carbone » en échange du soutien des écologiques au démantèlement des services publiques, c’est cette cohérence qui sera mise à mal. Ils auront alors bien du mal à prétendre devant leurs électeurs qu’ils sont en train d’appliquer leur programme. On sait que les « Verts » ont ainsi appuyé les directives sur la concurrence dans le domaine de l’énergie et des transports.

Ils devront ainsi choisir entre l’écologie et l’Europe, tout comme les socialistes furent contraints de choisir entre le social et l’Europe. On sait quelle fut la réponse que les socialistes ont donnée à ce choix. Ils en payent aujourd’hui la facture. Les écologistes risquent donc de sacrifier l’écologie à l’Europe, et d’en subir les conséquences.

4) La sanction des sectaires.

Une quatrième leçon de ces élections est que les électeurs en ont assez des prises de positions proclamatoires qui ne cachent guère les ambitions personnelles. On à pu le constater avec le cas du MoDem, ainsi passé de près de 13% à environ 8%, mais aussi dans le cas du NPA.

Dans le premier cas, cela signe probablement la fin des ambitions personnelles de François Bayrou. Peut-être pourra-t-il maintenir sa position de « 3ème homme » dans le cadre d’une élection présidentielle. Mais, son ambition de faire jeu égal avec la social-démocratie s’est à ce jour brutalement éloignée.
Quant au parti créé sur la base de l’ex-Ligue Communiste, il a ainsi vu son score descendre des 7% à 8% qui lui étaient promis au début de 2009 à moins de 5%. L’argument selon lequel les électeurs du NPA auraient été plus sensibles à l’abstention que la moyenne ne tient pas. Dans le même temps, le score du Front de Gauche, initialement crédité de 3%, n’a cessé de monter jusqu’au plus de 6% qu’il a enregistré. Il y a bien eu un transfert des voix.

Ceci sanctionne une campagne sans réelles perspectives et relativement sectaire de la part du NPA. Dès lors, le choix qui s’ouvre à lui sera le suivant. Où il persévère dans sa ligne, et il se verra réduit progressivement aux seuls électeurs de la Ligue Communiste, perdant ainsi le capital qu’avait accumulé sur son nom – mais non sur son programme – Olivier Besancenot lors de la campagne présidentielle, où il se penche sérieusement sur la question des alliances. La politique du « splendide isolement », en tous les cas, ne le mènera nulle part.
La stratégie de personnalisation à outrance qu’il a suivie peut d’ailleurs s’avérer très dangereuse. Elle le met à la merci du bon vouloir de la presse, qui ne lui est favorable que dans la mesure où il correspond à un phénomène de mode, et qui peut alors exploiter la moindre erreur de son candidat.

Il faut ici considérer ce qu’à fait perdre cette stratégie au mouvement de contestation du capitalisme. Une candidature commune du NPA avec les autres alliés du Front de Gauche avait, en statique, un potentiel de 11% à 12%. On le constate dans les résultats. En dynamique, ce potentiel eut été plus important. Avec le choc psychologique que provoquait alors une véritable dynamique unitaire, on peut penser que ce Front de Gauche pouvait atteindre 13% à 14%. Dès lors, ce Front de Gauche réellement unitaire pouvait faire jeu égal avec Europe Ecologie. On aurait alors construit un rapport de forces qui pouvait immédiatement être traduit dans le mouvement social. Au contraire, en jouant le jeu de la division, la direction du NPA à pris la responsabilité d’affaiblir ce mouvement en ne lui offrant pas de perspective de débouchés dans une échéance électorale.

Inversement, il faut s’intéresser aux raisons qui sous-tendent la relativement bonne prestation du  Front de Gauche. Parce qu’il a cherché à construire un véritable programme, il à su dépasser cette contradiction dans laquelle s’est enfermée le NPA.
 Certes, ce programme est encore imparfait ou du moins largement perfectible. Mais, en particulier sur l’Europe, il n’élude plus la possibilité d’actes unilatéraux. Ceci a été un élément important de la crédibilité de ses positions et le deviendra incontestablement toujours plus à l’avenir. De ce point de vue, soit le Front de Gauche élabore complètement un programme et en définit les conditions d’applications en cas de blocage Européen, ou il connaîtra la même crise que la social-démocratie européenne.

5) Tous protectionnistes ?

Ceci me conduit à la cinquième des leçons de ce scrutin, et qui n’est pas la moins paradoxale. En France, pratiquement tous les partis en présence ont fait de la « protection » un élément de leur campagne. Ceci a pu être explicite, avec des analyses claires que l’on a retrouvées chez Philippe de Villiers ou Nicolas Dupont-Aignant. Ceci a pu être implicite, mais finalement assez lisible pour les électeurs, comme au Front de Gauche. Ceci, enfin, a pu être diffus, comme à l’UMP, au PS et même dans le cas du MoDem, qui à vrai dire n’en était pas à une contradiction près. On a même trouvé des traces de ce discours au sein d’Europe Ecologie avec les références, que l’on doit à José Bové, à la souveraineté alimentaire. Seul le NPA à refusé d’entrer dans la problématique de la protection, marquant ainsi le côté purement propagandiste de ses propositions.
La question des protections, c’est-à-dire du protectionnisme pour prononcer le mot, a donc bien été au cœur de cette campagne des élections européennes. Un tabou a sans doute été brisé. Nul doute que l’on ne remettra pas la génie dans la boite une fois qu’il est sorti. La question du protectionnisme sera donc au cœur des combats futurs.


(1) J. Sapir, « From Financial Crisis to Turning Point. How the US ‘Subprime Crisis’ turned into a worldwide One and Will Change the World Economy » in Internationale Politik und Gesellschaft, n°1/2009, pp. 27-44.
(2) F. Denord et A. Schwartz, L’Europe sociale n’aura pas lieu, Raisons d’Agir, Le Seuil, 2009.
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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 15:36
UMP, PS, MODEM, VERTS, évitent le sujet dans tous les débâts publics, lorsqu'il y en a, concernant le financement de l'Europe. Et pourtant, le rapport Lamassoure  sur les "ressources propres" adopté le 29 mars 2007 à une très large majorité de 458 voix contre 117 dont les députés Français suivants :
 
ALDE / MODEM : Beaupuy, Birutis, Bourlanges, Cavada, Cornillet, De Sarnez, Fourtou, Gibault, Laperrouze, Lehideux, Morillon.
 
PPE / UMP : Audy, Bachelot-Narquin, Daul, Descamps, De Veyrac, Fontaine, Gaubert, Gauzès, Grossetête, Lamassoure, Mathieu, Saïfi, Sudre, Toubon, Vlasto
 
PSE / PS : Arif, Berès, Bourzai, Castex, Cottigny, Désir, Douay, Ferreira, Fruteau, Guy-Quint, Patrie,
Poignant, Rocard, Roure, Savary, Schapira, Trautmann, Vaugrenard
 
ALE/Verts : Onesta

Ce rapport prévoit bien un financement autonome qui ne pourra se faire que par un nouvel impôt. Les classes les plus aisées y échapperont une fois encore en raison des effets du bouclier fiscal. Les classes moyennes paieront encore une fois cette mesure plein pôt comme elles vont également assumer seules le financement du RSA.
Jacky Eouzan
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2 juin 2009 2 02 /06 /juin /2009 22:57

DU CONSEIL EUROPEEN AU G20 :

15 JOURS QUI NE CHANGERONT PAS LE MONDE

 

Le Conseil européen des 19 et 20 mars a « arrêté la position de l'Union en vue du sommet du G20…». Adoptée par tous les chefs de gouvernement, de droite comme de gauche,  elle est malheureusement dans la continuité de la politique qui a conduit le monde entier à la crise.

 

« Tirer le meilleur parti de la stratégie de Lisbonne renouvelée pour la croissance et l'emploi »

Commentaire.  Malgré la crise, et l’extension du chômage on continue

Concurrence et marché unique :

« Le Conseil européen appelle les États membres à agir de manière coordonnée, …dans le plein respect des règles de concurrence. ».

» Supprimer les entraves tout en évitant d'en créer de nouvelles et réaliser un marché intérieur pleinement opérationnel »

Intensifier  la concurrence avec les pays à bas coûts :

« Encourager l'ouverture au sein du marché intérieur et à l'égard des pays tiers; garantir la non-discrimination des produits et services provenant d'autres États membres »

Commentaire : on peut même craindre l’extension de la directive Bolkestein aux pays ’extérieurs à l’union européenne

Relance de la négociation de l’OMC (cycle de Doha) :

« Le Conseil européen appelle de ses voeux une conclusion rapide des négociations commerciales bilatérales et du Programme de Doha pour le développement. »

Commentaire : on  dérégule toujours plus

Refus de faire respecter la légalité internationale du BIT

« Préserver l'ouverture des marchés et éviter toute forme de mesures protectionnistes »

Commentaire : Si on accepte le viol des normes de l’OIT – organisation de l’ONU-  par ceux qui les ont ratifiées, comment croire qu’on luttera véritablement contre les paradis fiscaux, …. ?

Respecter le Pacte de stabilité…

« Les États membres devraient revenir dès que possible à leurs objectifs budgétaires à moyen terme, au fur et à mesure de la reprise économique et conformément au Pacte de stabilité et de croissance, … »

Commentaire : la crise mondiale est une des circonstances autorisant à ne pas respecter temporairement  les critères du Pacte de stabilité. (art 103 A du traité de Maastricht). Mais il faut y revenir au plus tôt. Bruxelles, en application de cet article, a déjà lancé plusieurs avertissements à la France : respect impératif en 2012

…avec toujours les mêmes moyens :

-          Suppression de postes dans la fonction publique, privatisations, partenariats public - privé

« La crise fait ressortir la nécessité de poursuivre et d'accélérer les réformes structurelles…  réduire encore les charges administratives;… « 

« Encourager un partenariat entre les entreprises et le monde de la recherche, de l'éducation et de la formation;… »

Commentaire : C’est la RGPP, les réformes Darcos / Pécresse qui soulèvent  étudiants et enseignants ,

C’est aussi le cœur  du projet de loi Bachelot sur l’hôpital, dénoncé par des dizaines de partis, syndicats, associations qui demandent son retrait

-          - Nouvelles atteintes aux droits sociaux

« Maintien des niveaux d'emploi par la flexicurité et la mobilité,.. restructurer le marché du travail »

Commentaire : on annonce entre 5 et 10 millions de chômeurs supplémentaires dans l’UE en 2009  et la réponse du Conseil européen c’est l’accroissement de la flexibilité, de nouvelles atteintes aux droits sociaux !

 Violer la démocratie en faisant ratifier par tous les moyens le traité de Lisbonne

« Le Conseil européen a été informé de l'état d'avancement des travaux concernant la mise en oeuvre de ses conclusions de décembre 2008 sur le traité de Lisbonne…. ».

 

Restaurer la confiance « L'Union européenne est déterminée à restaurer la confiance… »

 

Les objectifs adoptés par le G20 vont dans le même sens :

Restoring growth and jobs : (Restaurer la croissance et l’emploi)

 il s’agit des plans de relance, consistant uniquement à déverser des milliers de  milliards, principalement dans les institutions financières,  sans contrôle. Les banques restaurent surtout leurs marges. Quant à l’emploi, rien, ne serait-ce que pour  lutter contre les licenciements, évalués à des dizaines de millions cette année. Comment « restaurer la croissance » quand des centaines de millions de salariés de par le monde craignent de perdre leur emploi ?

Strengthening financial supervision and regulation : (Renforcer  la supervision financière et la régulation)

Pour le G20, pour  N Sarkozy, la déréglementation financière est la  cause unique de la crise. Il y a là un désaccord majeur.

La crise trouve aussi son origine dans la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée depuis les années Reagan- Thatcher…(10 points en France par rapport aux années 70 – source INSEE-). Ces sommes ont limité la consommation, donc la croissance. Elles  ont libéré des capitaux qui n’ont trouvé à s’investir que dans la spéculation. Pour éviter que la consommation ne s’effondre on a encouragé l’endettement des ménages, ce qui a explosé dans la crise des subprimes.

Une relance par la consommation est nécessaire. Les syndicats ont raison de demander l’augmentation des salaires et des retraites

Strengthening our global financial institutions : (Renforcer  nos institutions financières globales)

il s’agit de donner des moyens importants au FMI, nombre d’états, au bord de la banqueroute ne trouvant plus de financement sur les marchés. Quelles conditions de restructuration aux prêts ? En Europe  plusieurs pays ont baissé les salaires des fonctionnaires de 10 ou 15 %

Resisting protectionism and promoting global trade and investment  (Refuser le protectionnisme et promouvoir le commerce et l’investissement globaux)

Toujours la concurrence, l’OMC  au lieu de la coopération entre nations. On parle de pays comme la Chine qui devraient développer leur marché intérieur. Un moyen, non protectionniste, consisterait à faire respecter les normes de l’OIT, à défaut à mettre en œuvre des sanctions. Mais rien à ce sujet au G20 non plus, ce qui laisse planer plus qu’un doute quant à la volonté de faire respecter des mesures non encore ratifiées

Ensuring a fair and sustainable recovery for all (Assurer un rétablissement juste et durable pour tous)

Il s’agit notamment de respecter les objectifs du millénaire (Réduire de moitié entre 1990 et 2015 la part des individus souffrant de la faim …). Objectif louable, bien qu’insuffisant, mais dont on s’éloigne au lieu de se rapprocher

Il s’agit aussi de développement durable, d’économie verte. Là encore on ne peut qu’approuver, même si pour l’instant le marché d s droits à polluer reste un secteur de spéculation

Delivering our commitments .

Le G20 est conscient du scepticisme des populations 

 

Au-delà d’objectifs pour certains acceptables, ou inévitables, ni dans le Conseil européen, ni dans le G20, on ne sent la moindre remise en cause de la mondialisation libérale.

 

Beaucoup se demandent si on n’a pas assisté à la  plus grande opération de « com » de l’histoire ?

 

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29 mai 2009 5 29 /05 /mai /2009 15:02





Ce rendez-vous, nous ne le manquerons jamais.

Nous sommes aujourd'hui le 29 mai 2009.
Il y a quatre ans exactement, le peuple français votait massivement par référendum contre la Constitution européenne. 70% de participation et 55% de NON.

Ce jour-là, le peuple français a su se lever et déjouer les pronostics de tous les experts.
Il a su repousser le piège du libéralisme et du libre-échange ravageur, déjouer le chantage à l'Europe et réaffirmer son désir de vivre dans un pays libre, maître de son destin.
ll a su voter librement, malgré l'écrasante propagande médiatique et l'alignement sur le OUI de 93% des parlementaires représentant l'ensemble des partis de gouvernement, UMP, PS, UDF-Modem, Verts, etc.

Bien sûr, vous le savez, près de trois ans plus tard, en février 2008, cette même caste se réunissait à Versailles, en Congrès, pour effacer en catimini le vote des Français et ratifier le Traité de Lisbonne, nouveau nom de la Constitution européenne.

Vous savez aussi que les Néerlandais ont dû subir le même sort, le même déni de démocratie, alors qu'ils avaient dit NON également quelques jours après nous.

Ne croyons pas cependant que cette campagne et que ce vote n'ont servi à rien. Beaucoup de Français ont depuis ouvert les yeux, et compris la réalité du projet européen. Ils ont réalisé à quel point l'Europe de Bruxelles avait un impact décisif sur nos vies, et comment la connivence de l'ensemble des partis du Système masquait un projet hideux jamais clairement avoué.
On le voit encore aujourd'hui dans toutes les enquêtes d'opinion sur l'Europe. Les jugements sont beaucoup plus lucides que ceux réalisés avant le vote référendaire*.

C'est précisément pour cette raison, parce que le peuple a démontré qu'il pouvait s'affranchir des plus énormes pressions, que tout est fait aujourd'hui pour étouffer la campagne des élections européennes.
L'objectif est d'évacuer au plus vite une élection qui affole un Système accroché à l'idéologie de l'Europe de Bruxelles comme une moule à son rocher.

A nous de ne pas tomber dans ce nouveau piège, et de provoquer ces grandes marées seules à même de balayer cette idéologie, ce dogme de renoncement, qui s'est traduit dans les faits par 97% de votes positifs sur les directives nocives au parlement européen en 2008, UMP et PS confondus (et 80% sur cinq ans en y ajoutant le Modem).

Mobilisons le 7 juin ! Pour entretenir la flamme du 29 mai, et surtout pour permettre le changement dont nous avons tant besoin.
(source le vrai débat)

Le 7 on vote front de gauche, on sanctionne les partis ouiouistes
qui nous ont mené là  où nous en sommes.
LE VOTE UTILE C'EST VOTER FRONT DE GAUCHE

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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 16:10

Le train fou de la concurrence

 

Une collision entre deux trains de fret a très fortement perturbé le trafic mercredi entre Paris et Bordeaux. Les syndicats dénoncent une conséquence de la libéralisation.

 Les réactions du député européen, Francis Wurtz et de Didier Le Reste, dirigeant de la CGT-Cheminots, dans l’Humanité de vendredi

   Mercredi noir pour les usagers qui projetaient de se rendre, avant-hier, à Bordeaux au départ de la gare Montparnasse de Paris. Le trafic a été totalement interrompu toute la matinée dans les deux sens. Au total, en cette veille de week-end de l’Ascension, 20 000 voyageurs, selon la SNCF, ont eu à subir des retards ou des annulations. La circulation des trains n’a pu reprendre progressivement que jeudi, aux environs de 13 heures. Le retour à la normale du trafic n’est intervenu que hier dans la matinée.
 À l’origine de cet incident, la collision entre deux trains de fret, jeudi vers une heure du matin, aux environs d’Angoulême en Charente. Selon un communiqué de la CGT-cheminots du secteur de Bordeaux, l’accident s’est produit au sud d’Angoulême dans le tunnel du Livernan. Le chargement de tractopelles d’un train d’ECR, filiale de la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn, visiblement mal arrimé, s’est déplacé, « engageant le gabarit de la voie contigüe ». Circulant dans le sens Paris-Bordeaux, le convoi a ainsi « frotté », en le croisant, un autre train fret, cette fois-ci appartenant à la SNCF. Blessé, le conducteur de ce dernier a été hospitalisé. Il souffre d’une fracture du poignet. La collision a aussi provoqué d’importants dégâts matériels. La locomotive SNCF a été sérieusement endommagée, des câbles arrachés, tandis que le déraillement d’un essieu a provoqué une déformation de la voie, retardant encore plus la reprise du trafic. Ces éléments mettent en évidence la violence du choc. « Que se serait-il produit s’il s’était agi d’un train de voyageurs ? On peut craindre qu’il y aurait eu des blessés ou pire ! », estime Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT.

  Fait surprenant, le train ECR a été impliqué quelques instants auparavant dans un premier incident, sans que cela n’aboutisse à ce qu’il soit stoppé. Ainsi, le communiqué de la CGT du secteur de Bordeaux fait état « d’un premier heurt » survenu avec un autre train de marchandises. De moindre gravité, ce choc n’a pas contraint les deux convois à s’arrêter. Néanmoins, lors du changement de mécanicien en gare d’Angoulême, le nouveau conducteur du train SNCF, constatant les dégâts, a refusé de repartir.

  Commentant la collision, les syndicats de cheminots ont mis en cause la libéralisation du trafic ferroviaire. « La recherche du profit conduit les entreprises à économiser sur les organisations du travail, les conditions sociales, les procédures réglementaires et les formations », accuse Sud Rail, troisième organisation syndicale à la SNCF. Constat identique de la CGT, le syndicat majoritaire. Son secrétaire général, Didier Le Reste, demande la création « d’un gendarme du rail » qui, « sous l’égide des pouvoirs publics, comme ce qui existe pour le transport routier, soit chargé de vérifier en temps réel la durée du temps de travail des conducteurs, les conditions d’exploitation et le niveau de sécurité ».
 Le secrétaire d’Etat aux Transports a écarté tout lien entre la libéralisation et l’accident ferroviaire. Interrogé hier au journal de 13 heures sur France 2, Dominique Bussereau a évoqué « une négligence humaine » lors du chargement du train en Allemagne, annonçant une enquête et promettant des sanctions.
 Reste que cet accident n’est pas un fait isolé mais le dernier en date d’une longue série impliquant les concurrents privés de la SNCF. Le 26 avril 2008, un train de la compagnie Veolia a ainsi traversé la gare de Montauban à plus de 60 km/h. Sans la présence d’esprit des agents de la SNCF qui, au dernier moment, sont parvenus à le dérouter, il aurait percuté de plein fouet un TER bondé de voyageurs.
 

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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 20:24
 Le Parti socialiste reste totalement noyé dans l’eurolibéralisme

C’est à Toulouse, le 24 avril, que Martine Aubry, la première secrétaire du PS, a tenu son premier discours de campagne. On peut en faire les cinq observations suivantes :


- Une écrasante domination du thème anti-sarkozyste dans l’argumentation du PS.

Certes, il faut faire de cette élection européenne une sorte de référendum anti-Sarkozy, d’autant que le président des la République la présente lui-même comme un plébiscite sur sa personne. Mais il faut aussi parler d’Union européenne et d’Europe ! C’est parce que le PS est d’accord sur le fond (traité de Lisbonne) avec les autres partis pro-système (UMP, MoDem et liste Europe Ecologie), qu’il préfère accentuer sa critique de Sarkozy au point d’en oublier la nature de l’élection à venir…


- Une ambigüité savamment entretenue sur les rapports entre le PS et le MoDem de François Bayrou.


François Hollande, ancien premier secrétaire du PS, dans L’Express (16 avril 2009), se propose de « clarifier les convergences et les divergences » avec le MoDem. François Rebsamen de son côté, sénateur maire PS de Dijon et proche de Ségolène Royal, est favorable à un « dialogue » avec le MoDem autour d’un « programme partagé » en vue de 2012 (Le Figaro, 4 mai 2009). Quant à Laurent Fabius, il juge Bayou « très timide » en matière économique et sociale (Le Figaro, 4 mai 2009), alors que Bayrou est un libéral pur sucre ! La voie ouverte par Michel Rocard (Le Monde, 14 avril 2007), avant le premier tout de la présidentielle, semble s’être élargie puisqu’il plaidait à l’époque pour une « alliance sincère et constructive » entre Mme Royal et M. Bayrou, puisque, selon lui, « rien d’essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les démocrates sociaux, c’est-à-dire les socialistes et les centristes ». aux municipales de 2008, dans quelques grandes villes, des alliances entre le PS et le MoDem s’étaient nouées (parfois même avec le PCF !), notamment à Dijon, Grenoble et Lille (au deuxième tout).


Devant cette avalanche de politique politicienne, Martine Aubry se tait. Elle devrait pourtant rappeler le texte voté par le PS le soir de son élection comme première secrétaire du PS, qui disait : «  Notre stratégie est celle du rassemblement de la gauche […] nous refusons toute alliance avec le MoDem, qui prône aujourd’hui une politique économique et sociale qui se situe aux antipodes de nos orientations ». Elle devrait donc rappeler clairement qu’aucun dialogue n’est à envisager avec François Bayrou qui est quelqu’un faisant partie du dispositif des classes dirigeantes et qui doit être combattu. Le seul fait que le PS considère Bayrou comme un opposant de Sarkozy (ce qu’il est mais pour prendre la place, pas pour changer le système) conforte Bayrou dans son statut. Martine Aubry laisse donc croire que l’on peut réorganiser la vie politique autour du centre. C’est le signe de l’échec du social-libéralisme du PS et de son refus de revenir à gauche. Cette stratégie éventuelle du PS est parfaitement illusoire, car Bayrou ne veut pas d’alliance qui lui lierait les mains. Son seul objectif est d’être présent au deuxième tour de la présidentielle de 2012 face à Sarkozy et de créer une situation pour qu’une partie significative de l’électorat de gauche vote pour lui. Mais pour que ce schéma fonctionne, Bayrou a besoin de maintenir le PS dans une opposition molle et sur des bases social-libérale. Si le PS adoptait une politique de gauche, le mythe Bayrou s’effondrerait. D’ailleurs, Bayrou le dit lui-même : « Je récuse tout alignement. Je ne ferai pas de programme commun ni d’accord d’appareil » (Paris Match, 7 mai 2009).


- Des génuflexions devant l’unité des socialistes européens.


Il n’y a vraiment pas de quoi, car les socialistes européens n’ont même pas le même candidat à la présidence de la Commission, certains partis socialistes ou social-démocrates soutenant Monsieur Barroso ! Martine Aubry a mis en avant le « programme commun » du PSE pour « changer le cours de l’Europe ». Mais comment est-il possible de « changer le cours de l’Europe » lorsqu’on est d’accord avec le traité de Lisbonne ?


- L’illusion de pouvoir « changer l’Europe » à partir du Parlement européen.


Selon le PS, « Pour changer l’Europe, il faut une majorité de gauche au Parlement européen » (L’Humanité, 27 avril 2009). Au meeting de Toulouse il a même été affirmé qu’ « une victoire de la gauche au Parlement européen le 7 juin permettrait donc, dans les 100 premiers jours de la législature, la mise en œuvre de 7 mesures pour lutter contre la récession et le chômage de masse et afin de préserver la cohésion sociale. » Ainsi dans la déclaration adoptée à Toulouse à propos des enjeux des élections européennes ont peut lire l’ahurissante analyse suivante : « L’Union européenne doit changer de cap sans plus attendre. C’est la raison pour laquelle nous demandons instamment aux citoyens européens de voter lors des élections européennes du 4 au 7 juin. Si vous ne votez pas, d’autres prendront les décisions à votre place. […] Au Parlement européen, le PPE et la droite ont eu leur majorité. Nous voyons bien ce qu’ils en ont fait. C’est pourquoi notre objectif est de devenir le premier groupe au Parlement européen afin d’amener les changements fondamentaux dont l’Europe a si urgemment besoin. […] Les élections européennes du 4 au 7 juin seront l’occasion pour les citoyens d’Europe d’exercer leur droit démocratique afin de déterminer quel sera le cours futur de l’Union européenne. » Incroyable ! Croient-ils eux-mêmes à ces assertions ? Car pour changer l’Europe il faut changer les traités (on ne peut pas changer l’Europe avec les traités actuels) ; or le Parlement européen est obligé d’agir dans le cadre des traités sans pouvoir les changer. C’est une véritable tromperie des citoyens : le Parlement européen ne peut pas changer le cours de l’Union européenne.


- Le maintien du cap sur le traité de Lisbonne.


Les socialistes français disposent de plusieurs textes fondamentaux pour la campagne des élections européennes :

-  Le Manifeste du PSE (Le Manifesto) adopté le 1er décembre 2008 par les leaders des partis socialistes, sociaux-démocrates et travaillistes d’Europe.

-  Un texte intitulé « Donner une nouvelle direction à l’Europe » adopté le 12 mars 2009 par les militants socialistes français pour « enrichir le manifeste européen, avec nos spécificités, notre approche des problèmes mais aussi certaines de nos réponses ».

-  Une déclaration commune intitulée « 100 jours pour changer l’Europe : les premières mesures proposées par le PSE » adoptée à Toulouse le vendredi 24 avril, affichant 7 priorités.

Les lieux communs, niaiseries et autres hypocrisies pourraient remplir un annuaire dont quelques morceaux de choix peuvent être cités :

- « Une directive sacralisant les services publics ». Mais le PS soutien le traité de Lisbonne dont l’objectif est de pulvériser les services publics !

- « Ce n’est pas l’économie sociale de marché qui a échoué, mais le capitalisme qui a oublié le social » (Frantz MÜntefering, président du SPD allemand). Ah bon ? Le capitalisme, un jour, avait intégré « le social » ?

- « Cette crise n’est pas une fatalité : elle est la conséquence, de la cupidité et de l’irresponsabilité, et des excès des marchés financiers, ce qui nécessite une nouvelle règlementation. » Et les politiques néolibérales mises en œuvre depuis une trentaine d’années, relayées avec zèle par l’Union européenne avec le soutien des partis socialistes et sociaux-démocrates, elles n’y sont pour rien, dans la crise ?

- « Nous croyons à une économie sociale de marché qui permette à tous de mieux saisir les opportunités offertes par la mondialisation » ; « Les fonds spéculatifs doivent être contrôlés et régulés plus efficacement. » (Poul Nyrup Rasmussen, président du Parti socialiste européen). Mais c’est interdit par le traité de Lisbonne !

Au total, il est nécessaire de sanctionner le PS en ne votant pas pour ses listes. C’est d’autant plus simple que ce parti ne peut invoquer le « vote utile » en sa faveur lors de cette élection, puisqu’elle ne comporte qu’un seuil tour.
(source M'pep)

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 11:42

Élections européennes : le bal des hypocrites


On a le droit de soutenir l'actuelle Union Européenne. On a le droit de la critiquer et de vouloir une autre Europe. Mais on n'a pas le droit de dire vouloir changer d'Europe lorsqu'on est à l'origine de cette Europe-là ! Sauf à reconaître publiquement ses erreurs. Or, entre le dernier discours de Nicolas Sarkozy sur l'Europe et la polémique PS-MoDem après la diffusion du petit clip du premier sur le second, on assiste à un véritable bal des hypocrites.


Élections européennes : le bal des hypocrites
Queques rappels :

- la mise en concurrence des systèmes fiscaux et sociaux des États (Acte Unique Européen) a été votée en 1986 par 100% du groupe socialiste, 100% du groupe UDF et 94,3% du groupe RPR. C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers de ces partis assument leur choix passé !

- l'indépendance de la Banque centrale européenne (traité de Maastricht) a été votée en 1992 par 97% du groupe socialiste, 91,5% des groupes UDF et 54% du groupe RPR. C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers de ces partis assument leur choix passé !

- le Pacte européen de stabilité a été signé en 1997 par Jacques Chirac (RPR) et Lionel Jospin (PS). C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers des anciens cohabitants assument leur choix passé !

- les directives européennes de libéralisation des services publics (services d'intérêt économique général : SIEG) et leurs lois de transposition ont été acceptées et votées indifféremment sous les gouvernement PS et RPR-UDF/UMP. C'était peut-être une bonne chose, mais que les héritiers de ces partis assument leurs choix passés !

Je détaille ce dernier point, vu que le PS accuse précisément le MoDem (dont les élus sont majoritairement des anciens UDF, je le rappelle) de voter avec l'UMP au Parlement européen en faveur de la libéralisation des services publics :

- gouvernements PS (Rocard, Cresson, Jospin) : directive européenne 90/387/CEE du 28 juin 1990, directive européenne 90/388/CEE du 28 juin 1990, loi du 2 juillet 1990, directive européenne 98/10/CE du 26 février 1998, loi du 2 juillet 1990, directive européenne 97/67/CE du 15 décembre 1997, loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999 (article 19), loi du 10 février 2000, directive européenne 98/30/CE du 22 juin 1998, directive européenne 91/440/CEE du 29 juillet 1991, directive européenne 2001/12/CE du 26 février 2001, directive européenne 2001/13/CE du 26 février 2001, directive européenne 2001/14/CE du 26 février 2001.

- gouvernements RPR-UDF (Juppé) : directive européenne 96/19/CE du 13 mars 1996, loi du 26 juillet 1996, directive européenne 96/92/CE du 19 décembre 1996, directive européenne 95/18 CE du 19 juin 1995,  loi du 13 février 1997.

- gouvernements UMP (Raffarin) : directive européenne 2002/77/CE du 16 septembre 2002, directive européenne 2002/39/CE du 10 juin 2002, loi du 20 mai 2005, loi du 3 janvier 2003, directive européenne 2003/54/CE du 26 juin 2003, loi du 9 août 2004, loi du 3 janvier 2003, directive européenne 2003/55/CE du 26 juin 2003, loi du 9 août 2004, directive européenne 2004/49/CE du 29 avril 2004, directive européenne 2004/50/CE du 29 avril 2004, directive européenne 2004/51/CE du 29 avril 2004.

Laurent de Boissieu
Journaliste politique

Jeudi 14 Mai 2009

A la différence de Laurent de Boissieu je ne pense pas que c'était une bonne chose l'indépendance de la banque centrale européenne pas plus qu'un certain nombre d'autres mesures de libéralisation qui nous ont menées à la recession d'aujourd'hui.
Jacky Eouzan
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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 07:47




Pas d'article détaillé aujourd'hui, mais un simple chiffre : 97%.
Dans 97% des cas en 2008, le PSE (parti socialiste européen, au sein duquel siègent les socialistes français) et le PPE (parti populaire européen, dont l'UMP) ont voté dans le même sens les textes qui leur étaient soumis au parlement européen. Soit 10 votes différents seulement sur un total de 535. C'est le résultat d'une
étude dont les détails seront prochainement publiés.

Lorsqu'on sait que plus de 80% de nos lois sont issues de cette législation européenne, on comprend pourquoi l'opposition médiatique entre le PS et l'UMP n'est qu'une duperie, une comédie destinée à masquer la collusion des deux piliers du Système, et de leurs supplétifs.

Il est très important de diffuser au maximum ce chiffre avant le 7 juin, jour des élections européennes, pour que les Français puissent enfin connaître la vérité, et se prononcer en conscience.
(source le vrai débat)

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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 07:48

La semaine dernière, le parti socialiste a lancé sa campagne pour les élections européennes. L’occasion pour Martine Aubry de plaider pour une « autre Europe », une « Europe un peu (sic) moins sauvage » et de demander aux Français de les aider pour décrocher une majorité au parlement européen en juin.


Faut-il encore croire les socialistes sur l’Europe ?

Une hypocrisie politique

Le Parti Socialiste a trouvé son credo : dénoncer l’Europe libérale du PPE, le Parti Populaire Européen, et rejeter sur la droite la responsabilité de la crise économique. Mais cette grosse ficelle est bien abusive. Il faut savoir que depuis trente ans, le PSE et le PPE dirigent ensemble le parlement européen puisque les deux principaux groupes parlementaires se partagent la présidence du Parlement deux ans et demi chacun, préférant leur monopole à une « concurrence libre et non faussée ».

Mieux, le Parti Socialiste affirme qu’il faut voter pour lui afin de remplacer l’actuel président de la Commission Européenne, Juan Manuel Barroso, alors que les deux principaux leaders de gauche en Europe, Gordon Brown et José Luis Zapatero, lui ont apporté son soutien. Mieux, la perspective d’une majorité de gauche en juin 2009 est complètement illusoire quand on sait que dans la plupart des pays (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie…), la gauche est largement derrière la droite.


Une hypocrisie économique

Mais cette immense hypocrisie politique est doublée d’une incroyable hypocrisie économique. En effet, comment le Parti Socialiste Français peut-il se désolidariser des choix économiques européens faits depuis 25 ans ? N’a-t-il pas majoritairement soutenu l’Acte Unique, le traité de Maastricht, le traité de Nice, le Traité Constitutionnel Européen puis le traité de Lisbonne ? Tous ces traités ont obtenu une très large majorité des suffrages des élus du PS.

Et ce sont ces traités qui ont fait avancer la déréglementation dans tous les domaines, qui ont rendu le pouvoir monétaire indépendant des politiques. Ce sont ces traités qui ont tenté de faire de la « concurrence libre et non faussée » un objectif de l’Union Européenne. Ce sont ces mêmes socialistes qui ont accepté la libéralisation des anciens services publics sous Lionel Jospin. Bref, les socialistes sont largement co-responsables du bilan calamiteux de l’Europe.

Il est relativement habile de chercher à faire croire qu’en votant pour le PS, les Français pourraient changer la direction d’une Europe que les socialistes n’ont pourtant pas cessé de soutenir depuis un quart de siècle. Mais pour vraiment la changer, il vaut mieux éviter le bulletin à la rose.
(source l'observatoire de l'Europe)

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