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28 mai 2009 4 28 /05 /mai /2009 15:20

Crise du lait: 60000 emplois en jeu… et zéro responsable

Cédric Omet -  source Marianne 2.fr

Les métiers du lait sont dans la tourmente. 60 000 personnes craignent pour leur emploi. Et personne n’est responsable : ni les ministres, ni les services des ministères, ni les industriels...


(photo : jack_spellingbacon - Flickr - cc)
(photo : jack_spellingbacon - Flickr - cc)

Le lait, en France, c'est 60000 emplois. La crise du lait, ce sont donc des milliers de Français susceptibles de se retrouver au chômage. On pourrait croire que, dans ces conditions, les pouvoirs publics prennent leur part de responsabilité. Il n'en est rien. « Les ministres de l’Agriculture européens se mettent d’accord pour ne pas être d’accord entre eux. Comme c’est la règle de l’unanimité qui prévaut, s’il n’y a pas de décision, c’est la commission qui décide ! Comme ça, ils ne sont pas responsables. » : le constat de Pascal Ferey, vice-Président de la FNSEA, ressemble à un désaveu des responsables politiques. Michel Barnier communique sur son volontarisme mais ne semble pas avoir en sa possession les leviers de décision pour agir concrètement. En témoigne l’échec des négociations du dernier Conseil des ministres européens de l’agriculture. 

 

Réunis lundi 25 mai à Bruxelles, ils n’ont pas trouvé d’accord pour réguler de nouveau la production du lait à l’échelle des 27. Conclusion, la dérégulation continue et la France a décidé de se mettre à l’écart en gelant la déréglementation des « quotas ». « Sur ce point, précise-t-on ainsi dans l’entourage du ministère, la question ne se pose plus. » Du moins jusqu’à la prochaine piqûre de rappel de la commission européenne qui veille scrupuleusement au maintien d’une concurrence libre et non faussée…


Le ministère des Finances a la main, celui de l'Agriculture compte les points

Deux médiateurs ont été désignés pour gérer la crise en France: l'un vient du ministère de l’Agriculture et l'autre du ministère des Finances. Du côté du ministère de l’Agriculture, on botte en touche et on vante la complémentarité des deux médiateurs mais la réalité est tout autre. C’est bel et bien sous l'égide du ministère des Finances que la DGCCRF – Direction Générale de la Concurrence de la Consommation et de la Répression des Fraudes -  a envoyé un courrier en mai 2008 au Président de la CNIEL – Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière. Un courrier en forme d’injonction, nous précise-t-on du côté des producteurs de lait, qui mettait en demeure la CNIEL de cesser ses recommandations sous peine de sanctions financières.


« Depuis, on a établi un nouveau cadre en conformité avec les règles de la concurrence ». L’entourage du ministre-candidat Barnier se défend de ne pas agir. Certes, mais à quoi peut bien servir un cadre qui ne permet pas une juste régulation entre les producteurs et les industriels ? A communiquer, assurément. Car les métiers du lait représentent plus de 60 000 emplois en France. 60 000 bulletins de vote aussi ! Barnier a beau s’en défendre, les discours ne valent rien sans les actes. Et quand on n'a plus de marges de manœuvre, il devient difficile de prendre des décisions. « On ne peut pas revenir dans le passé… L’Etat n’a pas à fixer le prix du lait. » Et si le secteur du lait est en crise, c’est parce que la conjoncture est mauvaise, nous explique t-on encore. Voilà à quoi se résume le boulot d’un ministre aujourd’hui, faire le service après-vente de décisions qu’il n’a pas prises parce que ce n’est plus à lui de décider… Et au fait, le 7 juin, il se passe quoi exactement ? 

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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 15:50
Derrière la crise du lait, il y a l'Union européenne
Cédric Omet - Marianne 2.fr

Un marché du lait libre et non faussé. La fin des quotas. Une législation européenne de la concurrence qui s'impose à tous. C'est l'accord européen trouvé en décembre dernier par Michel Barnier. Un désastre pour celui qui candidate au prochaines élections européennes.


(photo : Pterjan - Flickr - cc)
(photo : Pterjan - Flickr - cc)

« Nous sommes parvenus à un accord à la quasi-unanimité ».  Michel Barnier avait été clair en novembre 2008. Il se réjouissait alors d’un accord trouvé au niveau européen pour déréguler progressivement le marché du lait jusqu’en 2015. Les quotas de production étaient relevés de 1% pendant 5 ans, puis disparaîtraient complètement. Le lait fluctuerait ensuite « librement » au gré du marché de l’offre et de la demande. 


Pleinement ancré dans l’idéologie libre-échangiste de l’Europe, cet accord à la « quasi-unanimité » - sauf la Lituanie -  entérinait le sacro-saint principe de non intervention du pouvoir politique dans l’économie. Et déjà, les producteurs français, allemands et autrichiens s’inquiétaient des conséquences dramatiques d’un telle mesure sur… le prix du lait.


L’obstination de Bruxelles, « le lait trop régulé » ? 

Dans un éditorial de Jean-Francis Pécresse, paru dans les Echos d’aujourd’hui, on peut lire que l’économie laitière « ne souffre pas de trop peu de régulations mais de trop de régulations. (…) L’Europe, avec l’aide de la France, a privilégié une politique des revenus si aboutie qu’elle a transformé les éleveurs en salariés de leurs clients… ». Et de préciser qu’« en 2007, lorsque les prix du lait grimpaient en flèche, c’est la régulation qu’on dénonçait et la concurrence qu’on célébrait. »


Certes, mais la joie fut de courte durée. Davantage que la hausse du prix du lait, c’est l’importante fluctuation du prix qui saute aux yeux, a fortiori depuis avril 2008, date à laquelle la DGCCRF  - Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes – a décrété illégales les ententes  permettant le maintien du prix du lait.
Article paru dans les Echos du mardi 19 mai 2009

La France résignée
Le ministre de l’Agriculture Michel Barnier, candidat aux élections en juin prochain, n’est donc pas exsangue de responsabilités dans cette crise qui enflamme plusieurs villes de Province. Il est l’un des artisans de la volonté affichée des libéraux de Bruxelles à vouloir déréguler les marchés, même si cela doit saborder tout un pan de l’économie faisant vivre les régions. Les beaux discours ne peuvent se substituer aux actes. A 15 jours des élections au Parlement de Strasbourg, cette crise du lait incarne parfaitement le dilemme européen qui voit s'opposer un sentiment d’impuissance des citoyens au dogme de l'idéologie libérale qui se cache derrière raison économique : déréguler toujours plus pour appauvrir encore. 


Aujourd'hui, c'est le lait. Et demain ?
_____________________________
Avec cette europe là ou le tout libéral prime sur la simple raison, Bruxelles finira bien par provoquer une famine en Europe. L'UMP et la FNSEA portent une lourde responsabilité dans toute cette affaire et à la veille de l'élection européenne, selon certains sondages, il se trouverait 33% de nos concitoyens pour vôter UMP.
Ce n'est plus de la résignation c'est du masochisme.
Jacky Eouzan

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 10:49
par Christian Hutin, Député du Nord et Maire de Saint Pol sur Mer.


Que veulent-ils ? Vivre de leur travail. Il n’y a là rien de scandaleux mais au contraire quelque chose de normal et d’honorable.

On peut contester le mode d’action à savoir le blocage des ports qui dans cette période de crise représente pour de nombreux salariés portuaires ou transporteurs, une activité vitale. Mais comme ils le disent eux-mêmes : "nous ne voulons pas empêcher nos copains de travailler".

Les marins pêcheurs qui sont des artisans, ne sont pas les pilleurs de la mer qu’on veut nous faire croire. Ils ont au contraire un grand sens des responsabilités et leur décision de lever le blocus en est la preuve. C’est dans ce sens que je suis intervenu à de nombreuses reprises ces derniers jours auprès du ministre de la pêche et de l’agriculture.

Comment ne pas comprendre leur amertume, voire leur colère quand ils ne peuvent plus aller en mer, tandis que d’autres flottilles étrangères viennent travailler sous leurs yeux au large de Dunkerque, prélever la même ressource ?

Les artisans pêcheurs de Dunkerque on un quota de 132 tonnes, nos voisins des Pays Bas de 10 500 tonnes !

Nous sommes tous d’accords pour préserver la ressource et le stock de poissons, mais il faut comprendre que les marins pêcheurs sont, pour nombre d’entre eux, au bord du gouffre et que de la colère au désespoir il n’y a parfois qu’un petit pas.

Le gouvernement doit bien sûr prendre ses responsabilités et l’Union Européenne les siennes. A moins qu’on ne veuille la disparition de la pêche artisanale française.
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 11:58
Sarkozy : une loi pour l’agriculture avant le démantèlement de la PAC
( MICHEL SORIN Secrétaire national à l'Agriculture du Mrc) 19 février 2009


L’Etat offre 300 millions d’euros pour calmer les céréaliers

Juste avant le Salon de l’agriculture, le président de la République s’est déplacé dans une ferme à Daumeray (49). Il a voulu répondre aux inquiétudes du monde agricole après les décisions européennes en novembre 2008 relatives au « bilan de santé » de la Politique Agricole Commune (PAC). Le président et son ministre de l’agriculture sont sous les menaces électorales des producteurs en grandes cultures d’Ile-de-France, le ministre Barnier étant le chef de file de la liste UMP dans cette circonscription aux élections européennes. ORAMA (en grec « ce que l’on voit ») regroupe les productions spécialisées de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), c’est-à-dire blé, maïs, graines oléagineuses et protéagineuses (au niveau national : 325 000 exploitations, 14 millions d’hectares).

De tous temps, ces agriculteurs du Bassin Parisien ont su défendre leurs intérêts (proximité de Paris, disponibilité, ressources financières). Ils ont été largement bénéficiaires de la distribution des aides PAC. Lors de la négociation entre les 27 ministres de l’agriculture de l’Union européenne, en novembre 2008, concernant le bilan à mi-parcours 2006-2013 de la PAC, Michel Barnier a obtenu la possibilité de redistribuer jusqu’à 25% des aides publiques européennes (en prenant aux uns - les céréaliers - pour donner à d’autres, qui en ont le plus besoin – producteurs d’ovins et de bovins à viande dans des systèmes herbagers, notamment).

Des intérêts divergents au sein de la puissante FNSEA

A l’intérieur de la FNSEA, les intérêts divergent entre céréaliers (ORAMA) et éleveurs de vaches allaitantes (Fédération Nationale Bovine, présidée par Pierre Chevalier), concernant la réorientation des aides (9 milliards d’euros par an). Les Jeunes Agriculteurs (le syndicat des jeunes, lié à la FNSEA, mais autonome) interviennent dans le débat, avec des positions proches des syndicats minoritaires - la Confédération paysanne et la Coordination rurale). Ils craignent que la réforme de la PAC mène à « un simple soutien uniforme à l’hectare, déconnecté de la réalité et de la diversité des territoires et des productions ». Ce choix conduit à « l’agrandissement et à la restructuration des exploitations, à la concentration des productions dans certaines régions et à la désertification des campagnes ».


Les JA refusent « la convergence des aides »&« la politique agricole des hectares».

Le président de la FRSEA Midi-Pyrénées et secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau*, plaide pour « un rééquilibrage des aides économiques de la PAC en faveur de l’élevage herbager » (L’Avenir agricole, 13 février 2009). De leur côté, les Bretons (producteurs de lait et de viande porcine) craignent d’être pénalisés (Ouest-France, 7-8 février 2009, « Aides PAC : les Bretons craignent le hold-up ». Ils militent pour la régionalisation des aides. Dans le cadre de la redistribution nationale, la Bretagne pourrait perdre 150 millions d’euros ; le revenu moyen des chefs d’exploitation tomberait alors à 11 000 euros par an (actuellement 13 000 €).


Les éleveurs allaitants (veaux élevés au pis) veulent maintenir le couplage des aides, c’est-à-dire le lien entre les aides et le nombre de vaches dans le troupeau, ce qui permet de garantir le maintien de l’élevage dans les grands bassins allaitants (Massif central, notamment).

Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, qui est lui-même producteur de lait en Bretagne, a le plus grand mal à arbitrer le débat. Il est bien possible que sa décision de ne pas accepter la proposition de Sarkozy de prendre la tête de liste UMP aux élections européennes dans l’Ouest soit en rapport direct avec ces difficultés internes à la FNSEA. Sarkozy partage la crainte de démantèlement de la PAC Afin de calmer les esprits (Ouest-France, 13 février), le président de la FNSEA a exigé du gouvernement qu’il apporte sa contribution (300 millions d’euros, voir le site du Monde, ce 19 février, Sarkozy renonce à geler les crédits de l’agriculture en 2010).

Lors de son allocution à Daumeray, le président Sarkozy a annoncé un projet de loi qui sera présenté au Parlement français avant la fin 2009 (voir Le Monde ce jour Sarkozy tente de rassurer un monde agricole inquiet de la réforme de la PAC). “Je préfère que nous portions nous-mêmes les changements dans le cadre de la nouvelle politique agricole plutôt que nous attendions tranquillement que la catastrophe arrive en 2013“, a-t-il justifié. Cette phrase justifie pleinement les craintes du monde agricole à l’égard de ce qui se prépare au niveau européen (voir, sur ce blog NJean Brehon critique le bilan de santé d’une PAC qui n’a plus de sens - 25 janvier 2009). * J’avais rencontré Dominique Barrau le 20 décembre 2006, au siège de la FNSEA. Voir Deux jours de contacts fructueux à Paris sur le thème de la future politique agricole - 22 décembre 2006.
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 11:29

ECHEC A L'OMC

Sans être dupe, et  pour une fois, j’ai envie d’écrire « Bravo Sarkozy ». Même s’il ne s’agit là que d’une posture, il a résisté aux sieurs Mandelson , Bartholdi et Lamy dans leur entreprise conjointe de dictature universelle du libéralisme.

 

Les bobos mondialistes, lecteurs assidus du Monde et de Libé, en ont été pour leurs frais et c’est tant mieux.

 

Le libre échangisme des matières agricoles, à l’heure ou le coût de l’énergie va peser de plus en plus lourdement sur les transports,  aurait eu une double conséquence :

 

-         massacrer le peu d’agriculture familiale qui nous reste en Europe et notamment en France.

-         Accentuer la suppression des productions vivrières dans les pays du tiers monde au profit d’une agriculture destinée à l’exportation.

 

Les récentes émeutes de la faim n’ont donc servi a rien pour convaincre les Mandelson, Lamy et autres dogmatiques du commerce au dessus de tout. L’OMC a en effet toujours favorisé le commerce au dessus de tous autres intérêts qu’ils soient sociaux, (vie sociale et familiale, droit du travail, ), sanitaire, en autorisant l’exportation du bœuf  aux hormones des Etats Unis, etc…

 

Si l’Europe subventionne encore, et pour combien de temps, notre agriculture, c’est bien pour éviter des situations comme viennent de la connaître une partie de la planète. Cependant , si les subventions ne doivent pas être remises en cause, leur mode de répartition devrait tenir davantage compte des efforts qui sont faits par ceux des agriculteurs qui protègent notre environnement. Si Mandelson veut être crédible qu’il commence donc par s’attaquer à ce problème là.

 

Jacky Eouzan

1er Secrétaire du MRC 22

 

 

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17 juillet 2008 4 17 /07 /juillet /2008 14:52

 

Michel Sorin (MRC) : une nouvelle politique agricole et alimentaire

 

Réorienter la Politique Agricole Commune

 

La crise alimentaire mondiale, qui touche de nombreux pays pauvres, ainsi que l’extrême volatilité des prix des principales matières premières agricoles, qui en est à l’origine depuis 2006, justifient pleinement l’intervention des pouvoirs publics et mettent à mal les options libérales défendues avec aplomb par la Commission européenne et les Britanniques.

 

La PAC du début (1962), qui respectait les principes fondateurs (libre circulation des produits agricoles au sein de l’espace européen, protection aux frontières et solidarité financière), a été détournée depuis longtemps par l’intrusion de politiques libérales visant à adapter la PAC à la politique commerciale libérale définie d’abord au sein du GATT, puis de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) à partir de 1995.

En découplant les aides de l’acte de produire, celles-ci sont devenues des aides aux revenus, sans incidence sur l’orientation de production et sans prise en compte des revenus des bénéficiaires.

 

Un retournement de tendance s’est produit en 2006 sur les prix des produits agricoles, pour une série de raisons, qui vont de la démographie (la population mondiale augmente) au changement d’habitudes alimentaires dans les pays émergents (consommation de viande en Chine, principalement), en passant par la météorologie (sécheresse en Australie).

 

Mais les raisons essentielles sont la conséquence de décisions politiques : réduction des stocks de céréales (UE), production effrénée d’agrocarburant à base de maïs (USA).

La baisse des prix agricoles et le gel de terres ont entraîné des baisses de production alors que la consommation alimentaire et énergétique était en augmentation. Conséquence évidente : les stocks ont baissé. Ce fut un signal pour les spéculateurs, qui se sont emparés des matières premières agricoles (blé et maïs notamment). Le choix américain de développer l’éthanol à base de maïs a fait de celui-ci la rampe de lancement de la spéculation.

 

Réorienter l’Union européenne et la PAC 

 

La question de la PAC n’est pas indépendante de la question européenne dans son ensemble. Quel est le danger qui guette aujourd’hui l’Europe et la PAC ? Ce n’est plus le mur de Berlin ni la défunte URSS. C’est « le mur de l’argent », le poids de la spéculation financière, qui menacent la cohésion sociale dans l’immédiat, et, demain, les valeurs de la démocratie et la République.

 

Réorienter la PAC, c’est se donner les moyens de constituer des stocks stratégiques afin de stabiliser les cours des denrées alimentaires les plus indispensables à la vie et la santé, c’est se dégager de la prééminence de l’Organisation Mondiale du Commerce pour définir une politique agricole tenant compte des besoins et des préoccupations de la société.

 

Il faut réorienter la PAC en fonction des défis à relever 

 

Le défi de l’alimentation et de la santé

 

Le point fort de la PAC a été le succès du complexe agroalimentaire (production agricole, industrie alimentaire, mais aussi distribution et restauration), dont l’impact sur l’économie est très important, surtout en France. Ce concept de sécurité appliqué à l’alimentation peut être promu partout dans le monde, en l’adaptant aux situations locales.

Mieux faire le lien entre alimentation et santé, non seulement par le biais de la sécurité sanitaire des aliments, permettrait de réduire considérablement le coût de la santé, en réduisant les causes des maladies. Notre assurance maladie s’en porterait mieux financièrement.

 

 

1/2

Le défi de l’énergie, du climat et de l’environnement

 

L’alimentation « contient » beaucoup de pétrole. Celui-ci a une place prépondérante dans la formation des prix (emballage, transport, stockage, réfrigération).                                                      1/2

Le problème essentiel de l’agriculture en Europe est l’énergie, dont une grande part est importée. Les agrocarburants actuels ne peuvent être considérés comme une solution, compte tenu de leur piètre rendement énergétique. Economiser l’énergie fossile, limiter autant que possible l’utilisation de produits chimiques, cela revient à produire mieux (bonne qualité) avec moins d’énergie en Europe et en Amérique. Le système agricole et alimentaire devra aussi se re-localiser vis-à-vis des consommateurs et utiliser plus de main-d’œuvre.

 

Le défi de l’indépendance (OGM, protéines)

 

L’Europe est importatrice (à l’excès) de protéines végétales pour compléter les rations animales basées sur les céréales et le maïs. Il serait tout à fait possible de réduire considérablement les importations de soja en développant les cultures de luzerne et de colza, dont la complémentarité est efficace. L’Europe réduirait, non seulement sa dépendance en protéines, mais aussi les émissions de gaz à effet de serre, au niveau mondial, en permettant, en outre, de nourrir davantage de personnes. Cette solution aurait, de plus, le mérite d’abaisser notre dépendance au soja OGM, dont les firmes multinationales se servent pour imposer les OGM aux peuples qui ne veulent pas en consommer.

 

Le défi de la production agricole, durable et économe, suffisante et de qualité

 

En Europe, et tout particulièrement en France, les systèmes de production sont bien au point. Les agriculteurs ont besoin de visibilité et de stabilité des prix afin de produire de manière efficace et au moindre coût. Ils sont capables de s’adapter aux nouvelles contraintes (énergie, environnement) et aux nécessités de réduire les coûts, en utilisant au mieux la coopération en matière d’équipements et en adoptant de nouvelles techniques de conservation des sols (limitant l’utilisation des tracteurs).

Les pratiques agronomiques associant cultures et élevages doivent être privilégiées.

 

Le défi de l’organisation, souple et efficace, de régulation des marchés

 

L’agriculture européenne a pu se développer grâce aux mécanismes de protection aux frontières et de maîtrise de l’offre (stockage, quotas, etc.) mis en place avec la PAC. La question des prix des produits agricoles, de leur niveau et de leur stabilité, est donc primordiale.

C’est pourquoi il est essentiel que la volatilité des marchés soit corrigée par des mécanismes de régulation par filière et par produit, lisibles par tous et bien adaptés aux situations particulières de chaque produit, ce qui implique la concertation permanente entre les différents acteurs économiques concernés, à l’initiative de l’organisme de régulation des marchés.

 

Le défi de l’attribution des aides publiques

 

Le découplage des aides par rapport à la production n’est pas acceptable, pas plus que le mode de calcul qui gèle les situations des plus favorisés. Le re-couplage ne l’est pas plus, car il ne faut pas inciter au productivisme. Dans des conditions économiques normales, avec de nouveaux outils de régulation des marchés, les aides publiques généralisées ne seront plus nécessaires.

Les aides devraient être plafonnées et réorientées vers les agriculteurs et paysans qui peinent à vivre de la terre, en raison de handicaps liés à la qualité des sols. L’aide publique, qui devrait être justifiée par des raisons économiques, pourrait être décidée à l’échelon régional ou interrégional (dans le cadre d’enveloppes financières attribuées au niveau européen).

 

L’Europe à 27 doit repartir sur de nouvelles bases

 

L’Union européenne doit redéfinir sa politique agricole, car les conditions ont radicalement changé depuis le début des années 1960, l’idéologie libérale tenant lieu, aujourd’hui, de politique agricole dans les instances européennes. Et, il faut tenir compte de la grande diversité des situations de ses 14 millions d’exploitations agricoles (dont 7 en Pologne, Roumanie et Bulgarie). 

La France, présidente du Conseil européen, doit se saisir de la crise alimentaire pour lancer une réflexion politique collective. A l’avenir, la PAC devrait se traduire par une coordination des politiques agricoles et alimentaires des 27 et une action cohérente au sein des organismes internationaux (Banque mondiale, Fonds Monétaire International, OMC) afin de réorienter leur action.

 

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